26 août 2024

Rêves: d’abord, des pubs mensongères fabriquées par les Republican dans lesquelles des étudiants remerciaient Trump de les avoir dépanner avec leurs frais de scolarités; en interview, ils expliquaient avoir été menacés s’ils refusaient de coopérer; puis une sorte d’extravagance hollywoodienne à motif poliique; enfin, cascades et culbutes à la Buster Keaton – façon qu’a trouvé mon cerveau pour continuer à dormir pendant que la chatoune me grimpait et me sautait dessus. (Vol plané qui sera sans doute la prochaine étape depuis l’ascension illustrée ci-haut.)

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Du spectacle désespérant que présente les journaux ce matin, comme tous les autres d’ailleurs, je n’ai rien d’autre à dire que le commentaire laissé sur la page d’André Markowicz au sujet du gâteux du Kremlin que nos dirigeants continuent de protéger à demi, craignant sans doute la purulence (inévitable, pourtant) qui adviendra à sa chute. Oui, la résignation interminable des Russes me fait penser à l’attitude de ces femmes tellement battues et écrasées par un mari dominateur qu’elles en perdent jusqu’au dernier sursaut d’une dignité résiduelle.

Pendant qu’Hezbollah et Israël pratiquent ce truc aberrant consistant à se taper dessus en déclarant que c’est leur façon d’éviter une guerre ouverte. Pour ceux qui reçoivent les pruneaux sur le crâne, la distinction n’est pas des plus évidentes. (Vols internationaux annulés à nouveau.)

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Pendant que je re-traduis à ma manière du Brodsky à partir de l’anglais de ses fragments de poème intitulé Partie du Discours, les personnages de L’Horloger des Brumes s’agitent doucement dans l’ombre. Une nouvelle approche qui se prépare ? Je crois, mais ils se conduisent comme les rêves, ils n’aiment pas se faire brusquer.

Pour l’heure, ceci :

De la petite ville d’où la mort s’est répandue sur la mappemonde scolaire,

Les pavés luisent comme écailles sur une carpe,

Sur le marronnier séculier pendent des chandelles fondantes

Et un lion en fonte se languit d’une harangue sérieuse.

À travers les rideaux pâles en mousseline délavée

Suintent telles des plaies oeillets et clochers d’église;  

Un tramway brinquebale au loin, tout comme autrefois,

Mais on ne descend plus devant le stade.

La vraie fin de la guerre c’est la robe d’une douce blonde

Sur le dos d’un fragile fauteuil viennois

Pendant que, chantonnant,  des balles d’argent ailées

Transportent en juillet des vies vers le Midi.

Munich

Joseph Brodsky, Partie du Discours

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Dreams: first, phoney ads prepared by the Republicans in which students thanked Trump for helping them out with their college fees; interviewed, they explained having been threatened if they refused to cooperate; then some kind of Hollywood extravaganza on a political theme; and finally, Buster Keaton-style stunts – a way my brain found to go on sleeping while the kitten hopped, skipped and jumped all over me. (A flying leap is probably the next step, following the climb illustrated above.)

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Of the desperate spectacle on this morning’s papers – as on every other morning, in fact, I have nothing else to say than what I left as a comment on André Markowicz’s page concerning the senile old piece of scum in the Kremlin our leaders are still half protecting, fearing no doubt the purulence (inevitable, nonetheless) that will occur with his downfall. Yes, the endless resignation of the Russians reminds me of the attitude of those women who have been so beaten and crushed by a dominating husband that they have lost even the last twitch of residual dignity.

While Hezbollah and Israel practice a crazy thing consisting in pounding one other while declaring that this is their way of avoiding an all-out war. For those receiving the hits on the coconut, the difference is not all that obvious. (International flights cancelled again.)

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While I re-translate some Brodsky in French starting from the English version of his framents of poem titled Part of Speech, the characters in The Watchmaker are quietly moving about in the shadows. A new approach in the making ? I think so, but they behave as dreams do, they don’t like to be rushed.

In the little town out of which death sprawled over the classroom map

the cobblestones shine like scales that coat a carp,

on the secular chestnut tree melting candles hang,

and a cast-iron lion pines for a good harangue.

Through the much laundered, pale window gauze

woundlike carnations and kirchen needles ooze;

a tram rattles far off, as in days of yore,

but no one gets off at the stadium anymore.

The real end of the war is a sweet blonde’s frock

across a Viennese armchair’s fragile back

while the humming winged silver bullets fly,

taking lives southward, in mid-July.

Munich

Joseph Brodsky, A Part of Speech

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