
Comme un nuage. Le rêve est là, on le voit, on tente de le saisir dans le filet des mots, on a même l’impression de pouvoir le toucher. Il disparaît, le bleu du ciel l’a absorbé. Il est là, on ne le voit plus, c’est tout.
Métamorphose.
Il faut dire que cette nuit, il y eut à peine le temps pour un mini-rêve où les personnages étaient représentés par des bâtonnets. J’ai passé la nuit à Chicago, par la magie de l’internet, à écouter les discours au deuxième jour de la Convention du Parti Démocratique. Il est maintenant 5h43, la chatoune qui, elle, a dormi, se sent prête à m’escalader en utilisant ses griffes (NON!). Les deux meilleurs discours de la soirée, à mon avis: ceux de Michelle Obama et de Doug Emhof, époux de Kamala Harris.
Avant le début de la diffusion sur internet, je relisais la postface de Marie Cosnay, la traductrice de la copie des Métamorphoses d’Ovide que je possède*. Des raisons pour lesquelles l’empereur a condamné Ovide à l’exil dans un endroit perdu (devenu, depuis, Constanta en Roumanie), le poète n’a jamais rien dit d’autre que : “ma faute est d’avoir eu des yeux.” Et plutôt que de s’étendre sur le malheur d’avoir été témoin du crime d’un autre, il a préféré écrire les 879 vers du poème qui lui a survécu.
Je trouve ça très chouette.
Les Métamorphoses. “Le monde est plein de pierres et d’arbres, de minéraux, végétaux, et bien sûr, d’animaux, qui sont d’anciennes autres formes, de futures autres formes.”*
*Ovide, Les Métamorphoses, traduit du latin par Marie Cosnay, Le livre de poche, Editions de l’Ogre, 2017.
*
Like a cloud. The dream is there, you see it, you attempt to catch it in a net of words, you even get the feeling you might touch it. It disappears, the blue in the sky has absorbed it. It is there, we don’t see it anymore, that’s all.
Metamorphosis.
I must say that during the night, there was only enough time for a mini-dream in which the characters were stick figures. I spent the night in Chicago, through the magic of internet, listening to the speeches on the second day of the Democratic Party’s convention. It is now 6:08 AM, the kitten who slep through the night, is ready to start clawing her way up my legs again (NO!). The two best speeches, in my opinion: those of Michelle Obama and of Kamala Harris’ spouse, Doug Emhof.
Prior to the start of the live transmission, I re-read translator Marie Cosnay’s postface in the copy of Ovid’s Metamophoses that I own. The reasons for which the Emperor condemned Ovid to exile in a lost and distant place (now known as Constanta in Rumania), the poet never said anything other than : “having eyes was my offense.” And rather than expanding on the misfortune of having been witness to someone else’s crime, he preferred to write the 879 verses of the poem that has survived him.
I find that very cool.
The Metamorphoses. “The world is full of stones and trees, of minerals, plants and, of course animals, that are ancient other forms, future other forms still.”