(marionnette de Steffie Bayer)

Rêves : accompagnant des militants à Montauban, des gens ordinaires y tenaient des réunions publiques, la chose paraissait extraordinaire, “du jamais vu”; visite au mari d’une vieille amie qu’on croyait morte , mais non, ils avaient divorcé, soulagement, il était question des légumes qu’il fallait cultiver pour nourrir les enfants; Chicoutimi, quartier Notre-Dame du Saguenay où ma famille habita lorsque j’avais 11 ans, mais c’était maintenant, et l’endroit était envahi par des artistes de rue, certains vivant sous la tente, d’autres étaient réunis dans une maison pour une exposition d’oeuvres de la marionnettiste Steffie Bayer. Steffie me demandait d’accompagner un gros chien vers la sortie – un énorme berger beige, style berger des Pyrénées, et elle me confiait un portfolio à déposer chez-elle ou chez moi. Le gros chien me précédait, il sortait et disparaissait sans histoire et je me retrouvais dans une maison ancienne immense où Steffie me montrait un escalier tournant gigantesque qui semblait monter interminablement; juste à le voir, je savais que je ne l’emprunterais jamais; puis je faisait le tri dans mes oeuvres et dans celles qu’elle m’avait prêtées; elle venait me voir et me disait de conserver les copies, elle en avait tirées d’autres pour elle-même. Elle portait. une robe bleu ciel en lin, très simple et belle qui m’en rappelait une de mon enfance.

(En écrivant au sujet de l’escalier, j’entends Chava Alberstein chanter L’Echelle – celle menant au ciel, des gens montent, des gens descendent, tous à la recherche de la paix).

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Je ne m’attarderai pas ici sur la décision de Biden de se retirer de la course à la présidence, ni de son soutien à sa vice-présidente, Kamala Harris; les commentaires seront incessants et je lirai certainement un grand nombre d’entre eux. Je ne m’attarderai pas non plus sur les commentaires d’Ukrainiens inconnus et de Français tout aussi inconnus sur facebook se désolant au sujet de l’assassinat d’Iryna Farion, l’acharnée de la langue ukrainienne qui avait fait scandale chez elle en traitant les soldats ukrainiens parlant russe de “non-ukrainiens”; certains sont à publier des homélies funéraires à son sujet, parfois en totale méconnaissance de cause. Un champ de mines, celui de “l’identité”. Je n’ai rien contre ni les chants ni les danses, ni les costumes folkloriques (et encore moins contre les plats traditionnels des uns et des autres, si c’est goûteux, j’aime); de là à en faire des religions justifiant destruction de l’autre, cet impie qui ne mange pas comme nous et ne prononce pas le mot “pain” avec la même intonation, désolée, je ne danse pas sur ces airs-là. (Comment ces gens s’accommodent-ils de la réalité de personnes appartenant – ouh là – à deux cultures différentes ? Il faut choisir – soit le monde de papa ou celui de maman ? C’est un crime de manger des matzos à la Pâque juive et du jambon à la Pâques chrétienne ?). Bref: assassinats, je suis contre, la belle affaire, ça n’arrêtera personne d’en commettre, pas plus qu’on ne devient une sainte du fait d’avoir été assassinée (voir Daria Platonova Douguina).

Ça touche un point très sensible, évoqué par l’éditrice du Kyiv Independent, concernant la censure en temps de guerre. Mais la censure ne se limite pas à de telles périodes, dans tout le jeu des vérités “bonnes à dire” ou pas.

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Enfin. Le rêve. Le contenu du portfolio, à explorer, question écriture, aucun doute là-dessus.

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Dreams : accompanying activists to Montauban, ordinary folks were holding public events there, which seemed like something extraordinary, “never seen before”; a visit to the husband of an old friend everyone thought dead but no, they had divorced, a relief, there was talk of the vegetable one should grow to feed the children; Chicoutimi, Notre-Dame du Saguenay neighborhood where my family lived when I was 11 years old, but this was now and the place was invaded by street artists, some were living in tents, others had gathered in a house for an exhibition of puppeteer Steffie Bayer’s work. Steffie was asking me to lead a big dog to the exit – a huge beig-colored dog like a Pyrénées sheep dog, and she gave me a portfolio I was to drop off at her place or mine. The big dog ambled off in front of me, he went out and disappeared without a glitch and I found myself in an immense old house where Steffie was showing me a gigantic winding staircase that went up endlessly; at the very sight of it, I knew I would never attempt going up; then I sorted out my works from those she had lent me; she came over to see me and said to keep the copies, she had made some for herself. She was wearing a sky blue dress in linen, very simple and beautiful that reminded me of one from my childhood.

(In writing this about the staircase, I hear Chava Alberstein singing The Ladder. The one leading to Heaven. Some climb up, some come down, all of them searching for peace.)

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I won’t loiter here over Biden’s decision to pull out of the presidential race and support his vice-president, Kamala Harris; commentaries will be unceasing and I’ll certainly be reading a great number of them. I won’t linger either on the comments of unknown Ukrainians and French men and women wailing on facebook over the assassination of Iryna Farion, the relentless promoter of the Ukrainian language who caused a scandal in her country when she accused those Ukrainian soldiers who spoke Russian of not being “true Ukrainians”; some are publishing funerary homilies about her on facebook, sometimes with no knowledge of the facts. A minefield, that of “identity”. I have nothing against folkloric songs, dances and costumes (and even less against traditional foods of the one and the other, if it’s tasty, I like it); but turning them into religions justifying the destruction of the other, that ungodly one who doesn’t pronounce the word bread the same way we do, sorry, I don’t dance to those tunes. (How do these people deal with the facts when a person happens to be of – gasp ! – two different cultures ? A fairly common occurrence, no? You must choose between daddy’s world and mommy’s? It’s not OK to eat matzos at the Jewish Pesach and ham at the Christian Easter ?) In short: assassinations I don’t approve but that won’t stop anyone from committing them, nor do you become a saint because you were assassinated. (cf Daria Platonova Duguina.)

This touches on a very sore point, mentioned by the editor of The Kyiv Independent concerning censorship during times of war, but the censorship does not limit itself to such times in all those games involving those truths “that can be told” and the others

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Anyway. The dream. The contents of the portfolio. Worth exploring, writing-wise, no doubt about it.