(Illustration : Camille Messager)

Rêves: On essayait de me convaincre qu’il serait plus généreux et plus “noble” que je donne libre accès à toutes mes informations personnelles, mais je préférais être moins “noble”; suivi d’une longue séquence oubliée, à la fin je tentais de rejoindre un bus en escaladant un énorme banc de neige durci, à l’aide d’un piolet improvisé en aluminium.

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Sur facebook ce matin, ce qui fait le plus plaisir : le raffut dans une classe. Oui, oui, raffut causé par la nouvelle incroyable pour eux que leur classe a remporté le premier prix dans un concours d’écriture. J’imagine la réaction comme si j’y étais. Sans doute quelque chose comme celle des gamins de cette classe de Segpa avec laquelle moi et un copain photographe (décédé maintenant) avions travaillé sur une histoire à créer à partir des photos qu’ils prenaient avec le photographe et le texte dont j’accompagnais la composition. Quand ils ont compris que texte et photos seraient imprimés sous forme de livre, c’est eux qui ont insisté pour que nous corrigions “toutes les fautes” d’orthographe et de grammaire. Leur fierté à la cérémonie de remise des copies dédicacées valait plus que tous les Goncourt du monde.

Et la lettre qui suivit l’année suivante, de la part de celui dans le groupe qui était resté incrédule de voir acceptés dans le récit ses textes d’un glauque intégral. Il avait découvert la lecture, écrivait-il, avait découvert ce qu’il était possible de faire avec des mots. Il prenait des nouvelles de la santé du photographe, déjà mort et enterré au moment de l’arrivée de sa lettre.

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Hier, journée avec des amis souhaitant faire la connaissance de ma fille et, pour moi, moment très précieux avec Camille Messager qui souhaite que j’écrive des textes pour accompagner le monde onirique de ses illustrations; en échange, elle illustrerait L’Horloger des Brumes.

Moments inestimables de rencontres véritables.

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Dreams: Unknowns were attempting to convince me it would be more generous and “noble” of me to allow free access to all my personal information, but I preferred to be less “noble”; long, forgotten sequence, in the end I was attempting to reach a bus by climbing a huge mound of frozen snow with the help of an improvised ice ax.

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On facebook this morning, what pleased me most: the racket in a classroom. Yes, yes, the racket caused by the incredible news for them that their class had won first prize in a writing contest. I can imagine the reaction as if I were there. No doubt it was something like that of the kids in a remedial class with whom myself and a photographer friend (deceased since) worked on a story they created from photos they took with the photographer and a text they wrote under my accompaniment. When they realized that the text and photos would be printed up as a book, they were the ones who insisted that we correct “all the spelling and grammar mistakes”. Their pride at the handing out of the autographed copies was worth every Booker Prize award in the world.

And the letter that followed the year after that, from the one in the group who had remained incrdulous when his pitch-black, despairing texts were accepted into the story. He had discovered reading, he wrote, had discovered what could be done with words. He was asking for news of the photographer’s health, who was already dead and buried when his letter arrived.

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Yesterday, a day with friends wishing to meet my daughter and, for me, a very precious moment with the artist Camille Messager who wants me to write accompaniments to the dream world of her illustrations and who, in exchange, would illustrate The Watchmaker.

Priceless moments of true meetings.