
Rêves: évacuations d’urgence dans des foyers pour personnes âgées, où certains aidaient les autres à fuir, en les soutenant dans les escaliers interminables, ou en leur faisant franchir des balustrades et descendre par des échelles; suivi d’un long exposé sur la prolifération des identités sexuelles à déclarer obligatoirement – exposé dont la source est certainement toutes les explications que m’a fournies ma fille hier soir à ce sujet. Apparemment, pour bien des jeunes, il y aurait une véritable obligation à déclarer publiquement son appartenance à l’une des multiples identités disponibles en la matière, les débats faisant rage entre les comme ceci et les comme cela. L’identité sexuelle, comme un tatouage définitif et sans appel, et source additionnelle de discrimination, en somme.
Je me réveille sur les mots de La maman des poissons de Bobby Lapointe : “si on ne voit pas pleurer les poissons qui sont dans l’eau profonde, c’est que jamais quand ils sont polissons leur maman ne les gronde…” mais, apparemment, chez les humains, tant qu’à s’écharper, tous les prétextes sont bons.
*
Longues promenades et longues, longues séances de mises à jour des multiples drames et aventures dans notre famille – dont certains mensonges répandus à mon sujet qui me laissent bouche bée. Ah bon ? Parce que je suis autiste ? Qui lustucru ? Je n’ai pas encore compris de quelle façon cet “autisme” se manifeste chez-moi, mais rajoutées aux autres fabrications de la personne répandant cette version alternative de la réalité, je ne peux pas faire grand chose d’autre que d’ouvrir des yeux tout ronds, secouer la tête et rajouter cette info à la liste des bonnes raisons de ne pas maintenir les apparences fictives d’une amitié destinée à la galerie des pratiquants de l’école des relations humaines basées sur le quand dira-t-on. En fait, en écrivant ceci, je prononce le mot ‘autiste’ et je me mets à rire.
*
Balades encore aujourd’hui, probablement à Lautrec en après-midi. Ma fille photographie à peu près tout ce qu’elle voit, y compris sa vieille mère à l’apparence …d’une vieille qui ne va jamais chez le coiffeur et s’accommode d’un physique qui se déglingue. Les commentaires m’attribuent un regard espiègle. C’est bien possible, on entend souvent les vieilles sorcières autistes comme moi glousser et caqueter, si si, c’est bien connu et elles ne s’en excusent même pas.
(Je sens que le personnage de Gudrun, la femme du mécanicien des collines -il fabrique des collines à niveau d’élévation ajustable – dans L’Horloger des Brumes vient de trouver et son apparence physique et tout ce qui va avec. Merci ! Merci, ô menteur invertébré, pardon, invétéré; que la suite de tes mensonges te soit comme une douce oreiller dont les plumes ne te chatouillent pas trop le nez, te provoquant d’épuisantes séances d’éternuements au milieu de la nuit.)
*
Je n’ai pas encore jeté un coup d’oeil sur les infos, pour voir de quelle façon les petits morceaux colorés se présentent ce matin, suite aux secousses données au kaléidoscope durant la nuit.
*
Dreams: emergency evacuations in old people’s homes, where some were helping others to flee, helping them down endless staircases or having them make their way over the railings and down ladders; followed by a long exposé on the proliferation of sexual identities with mandatory revelations – exposé the source for which was certainly all the explanations my daughter provided last night on the topic. Apparently, for some young people, there is a real obligation to publicly declare one’s self as belonging to one of the multiple identities available in the matter and debates rage on between the so-called thises and the so-called thats. Sexual identity like a definitive tattoo, irrevocable and additional source for discrimination, in summary.
I awoke on the words from Bobby Lapointe’s song La maman des poissons (The Fishies Mommy): “si on ne voit pas pleurer les poissons qui sont dans l’eau profonde, c’est que jamais quand ils sont polissons leur maman ne les gronde…” (“if we never see the fishies crying in the deep sea, it’s because their mommy never scolds them when they’re naughty..“). But apparently, for humans, any excuse to lash into one another is good enough for a ride.
*
Long walks and even longer sessions of catching up of the multiple dramas and adventures in our family – including some whopper of lies spread about me that leave me agape. Ah so? I’m autistic ? And I never even knew it… (haven’t yet figured out how my autism plays out, but given the other fabrications dreamed up by the person spreading this alternate version of reality, I can’t do much else that open wide eyes and shake my head and add it to my list of good reasons not to try to maintain fictitious appearances of friendship for the gallery of practitioners of the what-will-people-think school of relationships. In fact, in writing this, I pronounce the word “autistic” and start to laugh.)
*
More walk-abouts today, probably to Lautrec in the afternoon. My daughter grabs shots of just about everything she sees, including her old mother who has the appearance of …an old woman who never goes to the. hairdresser and manages with a run-down physique. Comments describe the look in my eye as mischievous. This is quite likely, us autistic old hags are even known to cackle at times, yes, yes, this is a well-known fact and they don’t even apologize for it.
(I sense that Gudrun, the wife of the hill engineer – who creates hills with adjustable levels -in The Wathcmaker has now found both her physical appearance and everything that goes with it. Thank you, thank you, o invertebrate (sorry, inveterate) liar ! May the rest of your lies be like a soft pillow whose feathers don’t tickle your nose too much, causing wretched sessions of sneezing in the middle of the night.)
*
I haven’t looked at the news yet to see how all the colored bits have rearranged themselves after the latest shakes to the kaleidoscope overnight.