29 mai 2024

Rêves : nul doute qu’il y en eut. Mais les lobes frontales carburent à plein régime depuis les 3 heures du matin, alors…

Deux ouf de soulagement, d’abord: une partie de l’argent a été déposée à mon compte depuis hier; pourquoi la partie provinciale de ma retraite manque encore, je ne sais pas, mais je pourrai payer le loyer et acheter des vivres avant l’arrivée de ma fille, c’est déjà très bien.

Deuxième ouf de soulagement : après imbroglio sur imbroglio et conversations téléphoniques sur appareils défaillants hier, l’avocate recommandée à Paris a confirmé qu’elle ouvrait un dossier pour la défense de N et que les frais seraient assumés par l’aide juridique. Entretemps, N avait contacté d’elle-même un avocat à Toulouse concernant l’OQTF (obligation de quitter le territoire français) et la cause est déjà inscrite pour audience; je la laisse régler cet aspect de la question avec le bureau de Paris qui s’apprêtait à contester cette décision-là aussi.

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La personne qui vient pour de la conversation française le mardi après-midi s’inquiète beaucoup de mon sort et comme elle télé-travaille à corriger les données fournies par “l’intelligence artificielle”, elle m’a fourni plein d’adresses où je pourrais être payée des clopinettes pour améliorer le français ou l’anglais de ces “moteurs de recherche”. (Deux exemples tirés de son expérience personnelle: non, en réponse à quelqu’un demandant si l’on peut manger des cailloux, “l’intelligence artificielle” ne doit pas répondre: “les cailloux contiennent du calcium; les humains ont besoin de calcium; il est bon de manger des cailloux”; pas plus qu’ un quidam consultant un tel moteur et se disant suicidaire devrait se voir répondre: “assurez-vous de choisir un pont très élevé”.)

À savoir si je suis suffisamment désespérée pour consacrer des heures à ce genre de travail démentiel, je ne sais pas encore. Déjà que les agissements monstrueux de nos dirigeants démontrent toute la fragilité de ce qui est le plus précieux en nous…Pour l’heure, l’absurdité d’utiliser son précieux temps d’existence à “nourrir” un programme informatique dénué de quelque capacité de réflexion que ce soit…je préfère encore compter jusqu’aux centimes et prendre le temps de regarder s’activer les oiseaux, et bouger le vent dans les branches.

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Mais plus encore, retrouver le sommeil, et le fil des rêves qui débouchent sur des mots qui valent la peine d’être écrit.

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Dreams: no doubt there was some. But the frontal lobes are firing on all cylinders since around 3 AM this morning, so…

First, two huge signs of relief : part of the monies were deposited in my account overnight; why the Provincial part of the pension is still missing, I don’t know, but I’ll be able to pay the rent and buy supplies before my daughter arrives, so that’s a fine thing right there.

Second sigh of relief :after mixup over mixup and phone conversations on failing cell phones yesterday, the lawyer recommended in Paris confirmed she was taking on N’s defence and that the costs would be borne by Legal Aid. Meanwhile, N had contacted on her own a lawyer in Toulouse about the order to leave the country and that case is already on the rolls; I’ll let her settle that aspect of the question with the office in Paris where they were ready to argue down that decision also.

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The person who comes over for French conversation on Tuesday afternoons is most concerned over my fate and since she teleworks correcting data provided by “artificial intelligence”, she gave me a number of addresses where I could be paid chicken feed improving the French or the English of these “research engines”. (Two examples from her own experience: no, the answer to someone asking if it’s a good idea to eat rocks, is not: “rocks contain calcium; humans need calcium; eating rocks is a good thing.”; nor should someone consulting such an engine because he or she is depressed receive the answer: “make sure you choose a very high bridge.”

Whether I’m sufficiently desperate to spend hours at this kind of demented work, I don’t know yet. The monstrous acts of our leaders already demonstrating the fragility of what is most precious in us… For the time being, the absurdity of using up one’s precious time of existence in order to “feed” computer systems devoid of any capability for reflection whatsoever…I still prefer counting my pennies to the last one, and taking the time to watch the birds busying themselves, and the wind making the leaves rustle.

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But even more than this, finding sleep again, and the thread of dreams that give out on words worth writing down.

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