
Rêve: je retrouvais par hasard un poème que j’avais écrit des années plus tôt (et jugé très sévèrement, à l’époque). En le relisant, je me disais qu’il était simplement ce qu’il était, et très bien ainsi, tout comme Charles Bukowski était ce qu’il était, et qu’il n’y avait rien à en redire.)
Rêve en relation, sans doute, avec un carnet retrouvé hier, par hasard, contenant des réflexions occasionnelles notées entre 2004 et 2016, dont un rêve déterminant en 2012 dans lequel je découvrais que le visage de mon compagnon était un masque en latex rose. Je le soulevais, pour découvrir un petit rideau (comme dans Le Magicien d’Oz) que je soulevais aussi. Derrière le petit rideau : le vide.
Rêve suivi de la décision de mettre fin à la comédie. Des regrets ? Aucun. (Note dans le carnet: “À moi de gérer ce qu’il laisse de dettes, de trucs, d’objets. Mieux vaut seule que dans un sarcophage conjoint.“)
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Lors de la visite médicale à Gaillac, hier, mon médecin, guère porté sur les commentaires négatifs, parlait de son désarroi devant la désorganisation du système de la santé, désorganisation particulièrement marquée dans ce Département-ci (le Tarn, 81). Ça n’est pas moi qui dirai le contraire, quand des spécialistes mettent leur système téléphonique en veille pour ne plus répondre aux patients (et se retirent de plates-formes numériques pour prise de rendez-vous.) À moins d’obtenir un rdv auprès d’un spécialiste visitant ma commune une fois la semaine, toutes les prochaines démarches devront se faire à Albi dans des zones desservies par les transports en commun. Ça devient compliqué. Quant aux ruptures d’approvisionnement dans les médicaments, ça devient compliqué aussi.
Telle est la perspective au niveau minuscule du point de vue personnel. Comme avec les fractales, les mêmes détails se reproduisent, quelle que soit l’échelle de l’observation. Vu les perturbations à large échelle, comment le minuscule niveau personnel pourrait-il s’en trouver épargné ?
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Dans le petit carnet retrouvé, le 8 juillet 2016, j’avais noté le haiku suivant de Bashô :
L’âme du saule pleureur
devient-elle celle d’un rossignol
dans son sommeil ?
C’était en 1683, Basho avait 40 ans.
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Ah oui, le “poème” :
Quand j’étais louve
il était loup
quand j’étais lionne :
lion
quand je fus ourse
il se fit ours aussi
mais casse-toi
que j’ai dit
tu vois pas que j’essaie
de te fuir ?
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Quant aux infos : la fractale, à plus large échelle.
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Dream: I accidentally came across a poem I had written years before (and judged very severely, at the time). I read it over, telling myself it was simply what it was, and fine as such, just as Charles Bukowski was who he was, and there was nothing else to say against it.
The dream was undoubtedly linked to the notebook I came across accidentally yesterday, containing occasional reflections jotted down between 2004 and 2016, including a decisive dream in 2012 in which I discovered that my companion’s face was a mask made out of pink latex. I lifted it only to discover a small curtain behind it (like the one in The Wizard of Oz. I lifted that also. Behind the little curtain : emptiness.
The dream was followed by the decision to put an end to the comedy. Regrets? None.(In the notebook : “My job to manage what he’s leaving behind, the debts, the stuff, the objects. Better alone than in a common sarcophagus.”)
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During the medical visit in Gaillac yesterday, my doctor who is not one given to negative comments spoke about his dismay when faced with the growing disorganisation of the health system, particularly noteworthy in this Department (the Tarn, 81). I certainly won’t argue differently, when specialists start blocking their phones so as not to answer patients anymore (and pull out of online appointment systems.) Unless I can obtain an appointment with a specialist who visits my town once a week, all further appointments will have to take place in Albi, in areas served by public transportation. It’s getting complicated. As for supply shortages in medication, that’s becoming complicated also.
Such is the view at the teeny-tiny personal level.Same as in fractals, you observe the same details, no matter what the scale. Given the overall disruptions, how could the teeny-tiny level not be disrupted?
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In the small notebook I recovered, I jotted down the following haiku by Basho on July 8th 2016:
Does the soul of the willlow-tree
become that of the nightingale
when it sleeps?
This was in 1683. Basho was 40 years old.
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Ah yes, the “poem” :
when I was a she-wolf
he was a wolf
when I was a lioness:
a lion
when I became a bear
he became a bear also
Beat it why don’t you
I said
can’t you see I’m trying to
get away from you?
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As for the news : the fractal at a larger scale.