
Rêves : une maison d’édition universitaire (ou un journal étudiant ?) Je dois publier une sélection de poèmes en anglais et en français. Puis je m’emploie à ranger les livres contenant les poèmes en anglais; suivi d’un autre rêve se déroulant dans l’enceinte d’un Parlement, dont il ne me reste que le climat d’intense magouillage qui y régnait.
Pour ce qui est du premier rêve, des livres, il en traîne PARTOUT dans ce logement; il est plus que temps de faire un minimum de rangement. Quand au second, il n’y a qu’à jeter un coup d’oeil sur les infos pour ressentir ce climat de marchandage, comme si Ali Baba et chacun des quarante voleurs essayaient de se saisir des bénéfices en laissant les pertes aux autres, tout en maintenant l’apparence de délibérations imprégnées de sagesse et de pondération. Pendant que les carnages de civils se poursuivent mais comme les carnages, leur douleur, leur désespérance ne se déroulent pas à l’intérieur des Parlements…Et puis ouh lala, Poutine joue aux manoeuvres nucléaires sur les frontières de l’Europe, ouh lala, que de frissons et tremblements dans les bottines, que de coups d’oeil anxieux sur les comptes en banque.
Bref. La honte devant de tels déploiements de lâcheté.
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Et puisque le rêve parlait de poèmes en anglais et en français et puisque j’ai Les Sonnets de Shakespeare en traduction*, j’ouvre, et c’est le sonnet 43 qui se propose, celui qui débute sur les mots
Je vois le mieux quand j’ai les yeux fermés.
Ce qui n’est pas faux.
*William Shakespeare, Les Sonnets, Traduction d’André Markowicé et Françoise Morvan, Introduction de Françoise Morvan, Édition bilingue, Les Éditions Mesures 2023
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Dreams: a university publishing house (or a student newspaper?) I must publish a selection of poems in English and in French. After which I busy myself putting back on the shelves the books of English poems; followed by another dream taking place inside a Parliament; all I remember of it is the atmosphere of intense scheming.
As far as the first dream is concerned, books are EVERYWHERE in this living space; it is more than time to do a minimum of shelving. As for the second, all that’s needed is a quick look at the news to experience this mood of horsetrading, as if Ali Baba and each of the forty thieves were trying to grab the benefits for themselves and leave the losses to the others, while maintaining an appearance of wisdom and careful weighing. While civilian carnages continue but since the bloodshed, pain, grief and desperation don’t take place inside the Parliaments… And ooh and aah, Putin is playing at nuclear maneuvers on European borders, ooh, aah we iz shaking and quaking in our boots and throwing anxious glances at our bank accounts.
To state it briefly: shame in seeing such displays of cowardice.
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And since the dream spoke of poems in English and in French, and since I have Shakespeare’s sonnets in both languages, thanks to the translation done by André Markowicz and Françoise Morvan, I open my copy and Sonnet 43 offers itself up, the one that begins with the words When most I wink, then do mine eyes best see.
Which is pretty close to the truth.