Depuis cette nuit, impossible de dormir sans les interruptions du rongeur. Aux sons de “je grignote et je ronge, je grignote et je ronge”, se rajoute dorénavant le bruit que fait un objet en verre quand on le heurte. Pourtant, quand j’allume, j’ai beau regarder partout, aucune trace de la bête ou de son trou, ni d’objets déplacés dans la cuisine. Je ne demande qu’à retrouver une nuit de sommeil; inutile de penser à un piège tant que la bête est derrière le mur; il n’y a aucunes traces de sa présence dans les espaces ouverts. Sommeil. S’il-vous-plaît.

Evidemment, dès que je m’agite ? Silence, plus rien. Je suis très, mais très très, fatiguée. J’aurai beau chanté La fille de Londres de Pierre Mac Orlan (“un rat est venu dans ma chambre, il a mangé la souricière, il a arrêté la pendule, et renversé le pot à bière..”) je ne m’en porterai pas mieux pour autant.

Il va me falloir dormir le jour et veiller la nuit ? Pour faire quoi ? Écrire une ode Aux Rongeurs que j’ai connus dans ma vie ?

*

Pendant ce temps, dans le vaste monde: à nouveau, des drones sur la centrale nucléaire de Zaporizhzhia, à nouveau le Kremlin qui accuse l’Ukraine de cibler sa propre centrale – et il y aura des imbéciles pour le croire et le répéter. Pensez donc : les forces Russes s’en prennent à toute l’infrastructure énergétique ukrainienne, et les Ukrainiens s’amuseraient à viser leur propre centrale nucléaire. Le monde à l’envers et on n’a pas tout vu encore.

Quant à Israël : la folie prédomine, que dire d’autres, et là aussi, les imbéciles en rajoutent, les réseaux sociaux font merveille pour ce qui est d’amplifier les cris de haine.

Comme le dit un modèle de traduction sur google : “le népotisme et la gabegie remontent à la surface.”

Dans le chaos, raison garder. Ça représente un certain défi, c’est le moins qu’on puisse dire.

Ranger, trier, dormir quand c’est possible. Je devais aider un jeune homme avec son français écrit cette semaine; demain après-midi, peut-être. Le téléphone de N a des ratés. Ah oui, et la déclaration de mes revenus pharamineux à remplir électroniquement.

Et quelque chose de positif, quand même ? Voyons voir. Les effets secondaires du traitement semblent s’estomper, et que m’en voilà fort ravie.

Allez.

*

Since last night, it’s impossible to sleep without interruptions from the rodent. To the sounds of ” I nibble and gnaw, I nibble and gnaw”, there’s now the added noise a glass object makes when it’s struck. Yet, when I turn on the light, no matter how I search everywhere, there’s not a trace of the beastie or of its hole, or of objects unsettled in the kitchen. All I want is a full night’s sleep; there’s no point in thinking of a trap as long as the animal is behind the wall; there is not a single trace of its presence in the open spaces. Sleep. Please.

Of course, as soon as I move about ? Silence, not a sound. I am very, but very very, tired. I can sing La fille de Londres all I want (“a rat came into my room, it ate the mousetrap, it stopped the clock and tipped over the beer jug…”) I won’t be any better for it.

I’ll have to sleep in the daytime and be up at night ? To do what ? Write an ode To Rodents I’ve Known in my Life ?

*

Meanwhile, in the big wide world : once again, drones target the Zaporizhizhia nuclear power plant, once again Russia accuses Ukraine of targetting its very own nuclear plant – and there will be idiots to believe it and repeat it. Just think : the Russian forces are taking down every bit of energy infrastructure in Ukraine, and the Ukrainians would amuse themselves in targeting their own nuclear power plant. The upside down world, and we haven’t seen it all yet.

As for Israel: madness prevails, what else is there to say, and there also, social networks do a fabulous job of spreading amplifying screams of hatred.

As a translation page would have it on google : “Nepotism and mismanagement rise to the surface.”

Keeping a sound mind in the chaos. Something of a challenge, to put it mildly.

Cleaning, sorting papers, sleeping when possible; I was supposed to help a young man with his written French this week; tomorrow afternoon, perhaps. The sound on N’s phone is breaking up. Ah yes, and the tax return for my fabulous income to fill out electronically.

And something positive at least ? Let’s see. The side effects from the treatment seem to be tapering off and I are most delighted to say so.

Onward.