
Rêves: dans le premier, je me barricadais dans l’une des anciennes chambres de mon frère; mais il était évident que les balles tirées de l’extérieur pénétreraient malgré les meubles tirés contre les portes; le second est un retour terriblement triste au lieu habité lorsque j’étais adolescente; dans le rêve, je dois y aider notre mère à vider les derniers meubles qui y restent, dans un climat d’incommunicabilité sans faille où les “meubles” ne sont plus que des esquisses fantomatiques contre les murs.
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“Consolation” se lit le titre de l’extrait de Les Enfants de la Guerre de Françoise Morvan, citée par André Markowicz, ce matin. Quand j’ouvre ma copie, je tombe sur le texte Guerre contre Guerre et l’image des trois orphelines en noir. Ceci, après avoir lu l’article de The Kyiv Independent sur l’enfer que vivent les militaires blessés en Ukraine, tant pour les soins que pour le paiement de leurs compensations.*
Dans le texte Consolation, le mutilé de guerre, photographié avec sa femme et ses trois enfants, se dit qu’il pourra “toujours soigner les animaux et faire quelques travaux debout.” Il songe à ses camarades dans les tranchées, avec de l’eau jusqu’aux genoux. 1914-1918, la fameuse “der des ders”, à l’aune de mars 2024 et des imbéciles privant l’Ukraine des aides et du soutien essentiels.
*Yvonne Kerdudo, Françoise Morvan, Les Enfants de la Guerre, Les Éditions Mesures 2022.
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Pendant ce temps, N galère et galère encore, ayant découvert que la GUDA (guichet unique pour demandeurs d’asile) n’avait jamais reçu une pièce essentielle dans son dossier…et la préfecture d’Albi lui disant qu’ils n’ont jamais entendu parler de la GUDA. Elle devra donc se taper un trajet jusqu’à Montauban mardi pour obtenir copie du document à remplir dans des délais très courts et…
ainsi de suite.
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Là où les Enfants s’Amusent – je verrai mardi si la femme qui vient me voir pour de la conversation française (elle est informaticienne) peut m’aider à réaliser la mise en page correctement.
Pendant que des images se rassemblent autour de ce que je vais écrire et que le texte déjà écrit sur la femme signant L’Invisible s’insinue dans le tout.
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Et pourquoi L’oiseau-Loup en illustration ce matin ? ** Plusieurs raisons mais, notamment, les mots suivants soulignés dans ma copie : “Beaucoup de choses fines sont données sans prix.”
**Françoise Morvan, L’Oiseau-Loup, Les Éditions Mesures 2021
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Dreams: in the first, I was barricading myself in one of my brother’s old rooms; but it was obvious that bullets shot from the outside would penetrate despite the furniture stacked up against the doors; the second is a terribly sad return to the place where I lived when I was a teenager; in the dream, I must help our mother in emptying out the last remaining furniture, in an atmosphere of seamless incommunicability where the “furniture” is nothing but ghostly outlines against the walls.
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“Consolation” is the title of the excerpt from Les Enfants de la Guerre by Françoise Morvan quoted by André Markowicz this morning. When I open my own copy, I come across the text War against War and the image of the three orphaned girls dressed in black. After reading the article in The Kyiv Independent on the inferno experienced by wounded soldiers in Ukraine, when it comes to medical treatment as well as to their compensatory payments.
In the text Consolation, the war cripple, photographed with his wife and their three children, tells himself he will “always be able to take care of the animals and do a few tasks standing upright.” He thinks about his comrades in the trenches, with water up to their knees. 1914-1918, the famous “last of the last” wars, against the yardstick of March 2024 and of the cretins depriving Ukraine of essential aides and support.
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Meanwhile, N struggles and struggles some more, having discovered that the GUDA (single window for asylum seekers) never received an essential element in her file…and the prefecture in Albi says they’ve never heard of GUDA, so she’ll have to travel to Montauban on Tuesday in order to obtain a copy of the document she must fill in within a limited time period, and…
so on and so forth.
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Where the Children Play – I’ll see on Tuesday if the woman who comes to see me for French conversation (she’s trained in computer work) can help me do the layout correctly.
In the meantime, images gather around whatever it is I’ll be writing next, with the already written text about the woman signing The Invisible One working its way into the mix.
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And why L’Oiseau-Loup as illustration today ? For many reasons, but, notably, the following words underlined in my copy : “Beaucoup de choses fines sont données sans prix.” – “Many fine things are given without a price.”