
Rêve : tout ce qu’il en reste c’est l’image d’un groupe de jeunes qui ne connaissaient rien à l’Histoire, et de leurs parents qui n’en savaient guère plus. (Ce qui résume le sentiment que j’ai souvent en lisant les commentaires des uns et des autres sur facebook. “Table rase” pour les faits, serre chaude pour les préjugés.)
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L’illustration ci-haut :entre la place du marché et chez-moi, le rebord de la fenêtre d’une maison vide en face de celle-ci est le seul endroit où s’assoir. Hier, mon voisin s’y est assis avec moi et m’a raconté ce qu’il sait de cette ruine : la maison appartenait à une famille Rom et on dit que, traditionnellement, à la mort de quelqu’un, on brûlait sa roulotte avec tous ses biens. Quand le vieux est mort, les parents auraient foutu le feu à la baraque; mon voisin ne peut pas garantir s’ils se sont vraiment interposés lorsque les pompiers sont venus éteindre l’incendie, mais cette version fait partie de la légende urbaine dans le coin. Chose certaine, depuis cette mort, personne n’a plus habité ici et lorsqu’on jette un coup d’oeil par la fenêtre fracassée sur la porte, on constate que les meubles y sont toujours.
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Je crois avoir terminé la révision de Là où les Enfants S’amusent. Me reste à décider si j’ajoute un post-scriptum ou un prologue, ou pas; à parvenir à maîtriser les outils de mise en page (ce qui me rend dingue); et à trouver des premiers lecteurs qui ne rejettent pas d’emblée un “truc” qui ne fonctionne pas comme un récit d’un “genre” spécifique, ce qui n’est pas évident, au vu d’autres tentatives décourageantes de partage de ce que j’écris.
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Avec des images rôdant dans ma tête pour ce que j’aimerais écrire maintenant – récit(s) dans lequel l’élément commun, cette fois, semble tourner autour d’incendies de lieux habités. Quelques très anciens souvenirs d’enfance servant de marqueurs, dont celui du chaton sur le rebord d’une fenêtre du quatrième étage, dans l’immeuble en feu de la rue Van Horne à Montréal, immeuble en face de celui que nous habitions quand j’avais quatre ans. Et celui du gamin nommé Billy House m’affirmant à Dorval, lorsque j’avais cinq ans, qu’il allait mettre le feu à sa grand-mère. L’incendie a eu lieu, ça, je le sais, mais je ne sais pas si sa grand-mère était à l’intérieur à ce moment-là (mais j’ai cru que si, pendant des années). Ma soeur le sait peut-être.
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Dream : all that remains is the image of a group of youngsters who knew nothing about History, and of their parents who didn’t know much of anything either. (Which summarizes the feeling I often get when reading comments by one or another on facebook. “Clean sweep” when it comes to facts, hothouse for prejudices.)
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The illustration above: the window ledge of the empty house in front of this one is the only spot where you can sit, between the market square and my place. Yesterday, my neighbor sat there with me and told me what he knows about this wreck : the house belonged to a Rom family and it is said that, traditionally, at the death of someone, all his belongings are burned inside of his caravan. When the old man died, the relatives set the place on fire: my neighbor can’t guarantee if they truly tried to stop the firemen who came to extinguish the blaze, but this is part of the urban legend in the neighborhood. What’s for certain is that no one ever lived here again and when you take a look through the shattered glass on the door, you see that all the furniture is still in place.
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I think I’m done with the revision of Where the Children Play. Still need to decide about adding a ps or a prologue, or not; managing the tools for a proper layout (this drives me nuts); and finding first readers who won’t dismiss this “thing” straight away because it doesn’t function like a standard narrative in a specific “genre”, which is not obvious, seeing other discouraging attempts at sharing what I write.
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With images lurking in my mind about what I would like to write now – a tale or tales in which the common element, this time, seems to be about fires in inhabited spaces. Some very old childhood memories serving as markers, including that of the kitten out on the window ledge of the fourth floor in the building on fire facing the one where we lived on Van Horne street in Montreal, when I was four. And that of the claim made to my five-year self by one Billy House in Dorval, according to which he was going to set his grandmother on fire. Their house burned, that much I know; whether the old woman was in it at the time, I can’t say (but believed she did, for many years). Perhaps my sister knows.