
Après une premier rêve où des Thaïlandais discutaient entre eux au sujet de touristes aussi désagréables et grincheux qu’eux-mêmes, un deuxième où il s’agissait de négocier une subvention de 3 000 € pour une animation populaire; l’affaire paraissait assurée, à la condition de gruger dans la subvention d’un autre événement, scolaire cette fois.
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Il faudrait que je prenne l’habitude de saisir une information dès que je la vois. Ce matin, avant de disparaître, un article sur The Guardian parlait d’un jeune qui serait accusé de la mort des personnes à bord de la coquille de noix qu’il tentait de diriger dans une traversée de la Méditerranée. Une injustice totale. Comme me l’ont raconté quelques jeunes ayant vécu l’expérience de ces traversées cauchemardesques, les trafiquants en réfugiés obligent régulièrement l’un d’entre eux, à la pointe du fusil, de se charger de la “navigation”, après une explication de quelques minutes sur comment se servir d’un gps. Pas question qu’ils prennent eux-même la mer, pensez donc ! Rendre ce jeune responsable des morts qui résultent du comportement criminel des trafiquants devrait être inimaginable. Malheureusement, ça fait un bon moment que l’inimaginable nous entoure.
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J’ai mis un moment à “entrer” dans l’esprit des Cosmicomics* d’Italo Calvino. Maintenant, ça y est : j’en lis un ou deux le soir avec, constamment en arrière-plan, présente à l’esprit la question : effectivement, en quoi consiste ce qu’on appelle “conscience”** et à quel moment intervient-elle dans le processus de création de l’univers ? Elle apparaît comme une sorte de constante dans ces récits – une constante qui raconte son morceau d’expérience pouvant couvrir, oh…quelques centaines de millions d’années, parfois plus ? Pour ensuite, comme dans le récit Le Dinosaure se terminer ainsi : “Je parcourus des vallées et des plaines. J’atteignis une gare je pris le train, je me perdis dans la foule.”
*Italo Calvino, Cosmicomics. Récits anciens et nouveau, folio, Gallimard 2013
** C’est une situation où je me rends compte que la langue anglaise distingue davantage en cette matière, avec le mot “awareness” pour le sentiment diffus, le mot “consciousness” pour ce que nous appelons conscience, et le mot “conscience” que nous appelons aussi “conscience” lorsqu’il s’agit de la morale.
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Là où les enfants s’amusent – des dates, choisies au pif entre début décembre 2015 et début janvier 2016. Des gens dans une petite ville désindustrialisée du sud-ouest de la France. Des événements qui se recoupent parfois, et parfois, non. L’aventure conception-écriture-révision est presque terminée.
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After a first dream in which Thais were talking among themselves about tourists as unpleasant and bad-humored as they were, a second which involved negotiating a 3 000 € grant for a popular event; the matter looked like a done deal, conditional on biting into the grant for another event planned for a school.
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I should get into the habit of grabbing a piece of information as soon as I see it. This morning, before it disappeared, there was an article on The Guardian about a young man who will stand accused of the death of people aboard a nasty little skiff attempting a crossing of the Mediterranean. A total injustice. As told to me by a few youths having experienced these nightmarish crossings, the smugglers regularly force one of them at gunpoint to handle the “navigation”, after explaining the use of the gps. No way will they take to the sea themselves, come on now! Charging this young man with the responsibility of these deaths that resulted from the smugglers’ criminal behavior should be unimaginable. Unfortunately, for a good while now, the unimaginable has surrounded us.
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It took a while before I got into the spirit of Italo Calvino’s Cosmicomics. I’m in it now: I read one or two every night with, constantly in the background, the question: indeed, what does “consciousness” consist of and at what point does it intervene in the process of the universe’s creation ? It appears like a constant in these tales – a constant sometimes telling of an experience covering …oh, a few hundred million years, sometimes more ? To then, as in the tale The Dinosaur end with : “I travelled through valleys and plains. I reached a station, I took the train, I lost myself in the crowd.”
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Where the Children Play – calendar dates chosen at random between the beginning of December d 2015 and beginning of January 2016. People in a small de-industrialized town in southwestern France. Events that intersect at times, and don’t at others. The whole conception-writing-revision adventure is almost done.