28 février 2024

Fatigue intense. Physique d’abord – hier fut une journée avec beaucoup de marche à pied et d’escaliers dont celui chez l’avocat dont le bureau se trouvait au 5e étage, mais je ne le savais pas au départ; beaucoup de fatigue mentale aussi parce que les conseils de l’avocat furent tels que j’ai tout de suite compris que N se dirige vers un parcours d’OQTF (obligation de quitter le territoire français) en recours, en nouvelle OQTF, et ainsi de suite. Le fait qu’elle ait 5 enfants à charge ne sera pas vraiment une protection, d’autant que l’aîné deviendra expulsable dès l’atteinte de ses 18 ans (il en a 16, presque 17). L’emploi de N à la Cour Suprême (devenue Cour de Cassation) à Abidjan la dessert depuis le début. À la CNDA (Cour nationale du droit d’asile), les juges l’ont attaquée de front là-dessus; car enfin, Madame, vous n’avez qu’à faire condamner les exciseuses ! Dans son cas, il s’agit de sa mère, de sa grand-mère et d’une tante; les autres membres de la famille ne s’en tiendront pas à des menaces et à des injures sur elle et sur ses enfants, si elle devait prendre une telle décision et même son supérieur immédiat lui a dit qu’elle prenait la bonne décision en fuyant; mais ça, que peuvent en comprendre des “instruits” dénués d’imagination ? Ne parlons même pas d’empathie, dans leurs fonctions, ils sont emmenés à considérer l’empathie comme une faute professionnelle…Dossier mal barré, clairement, et situation personnelle des plus compliquée. Pour l’heure, procéder aux recours, l’installer dans la maison offerte par une paroissienne (très excentrée, les déplacements en seront compliqués d’autant.) Et vogue la galère, que faire d’autre ?

Sans surprise, les rêves se sont déroulés dans un bureau d’avocat…mais où on me faisait subir des examens physiques. C’est vrai qu’il y a des moments où l’âge se fait beaucoup sentir.

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Donc, aujourd’hui, les suites – appels, messages et autres – puis l’heure et demi de conversation française avec l’Africaine du Sud et cogitations diverses et variées au sujet de Là où les Enfants s’Amusent. Entre les séances de réflexions sérieuses, j’ai passé beaucoup de temps à faire rire N hier; plus les choses se présentent mal, plus j’ai tendance à agir ainsi. (Par mauvais temps, ma mère faisait appel au Petit Jésus de Prague; moi, mon saint patron se trouve sur la gauche de l’illustration ci-haut : le petit singe qui fait tourner des assiettes. Et vogue la galère.)

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Intense fatigue. Physical to begin with – yesterday involved a lot of walking and climbing of stairs, including that at the lawyer’s office which was on the 5th floor but I hadn’t realized this at first; a lot of mental fatigue also, because his advice was such that I understood immediately that N Is headed into a journey of OQTFs (obligation to leave the French territory) followed by appeals, followed by other OQTFs and so on. The fact she has 5 children will not be any kind of real protection, especially since the eldest will become deportable the minute he turns 18 (he’s 16, going on 17). Her job at the Supreme Court (then Court of Appeal) in Abidjan has worked against her from the start. At the CNDA (the national tribunal for the right to asylum), the judges attacked her immediately on that front; because, after all Madam, all you needed to do was to have the women practising excisions condemned! In her case, these persons include her mother, her grand-mother and an aunt; the other family members would not limit themselves to threats and insults on her and her children, were she to take such a decision and even her immediate superior said she was taking the right decision by fleeing; but what do “learned ones” devoid of imagination understand of this? Not to mention empathy, since their duties lead them to consider empathy as a professional failing. Things don’t look good for her, clearly, with a most complicated personal situation. For the time being : proceeding to appeals, settling her in a house offered by a parishioner (very out of the way, moving around will be that much more complicated). Well, onward, what else is there to do?

No surprise, the dreams took place in a lawyer’s office…where I was given a physical. True enough, there are moments when ageing expresses itself strongly.

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So, today, the follow-ups – calls, messages and others – plus the hour and a half of French conversation with the South African woman, along with a mix of various cogitations about Where the Children Play. Between bouts of sober thoughts, I spent a lot of time making N laugh yesterday. I tend to do that a lot, the glummer things look.(In hard times, my mother would call upon the Little Jesus from Prague; my patron saint is on the left of the illustration above : the little monkey spinning plates. Onward and so on.)

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