
Tirée du sommeil à 6 h du matin par le bip de l’arrivée d’un sms. Il s’agit d’une arnaque: impressionné par mon cv professionnel en ligne (je n’ai pas de cv professionnel en ligne), on m’offre l’opportunité de me faire entre 100 et 1 000 (je ne sais plus ‘il s’agissait de $ ou de €) par jour, à domicile. Je supprime et retourne me coucher mais, évidemment, le rêve a vite trotté se réfugier dans sa caverne. Il n’en reste que l’image du verre brisé d’un miroir sur le sol, et le fait que je n’ai que des semelles sans courroies pour en protéger mes pieds nus.
Cette image de rêve est un reliquat de la série sur Arte, regardée hier soir sur la mafia et les banques, et le blanchiment de l’argent sale, devenu, c’est le cas de le dire, monnaie courante. Une fois le miroir brisé, qui peut dire d’où provenait le verre le composant ? Apparemment, nous en sommes là, les centaines de milliard d’argent sale circulant dans le flux sans que les diverses fuites médiatiques y changent quoi que ce soit. Alors, qui a les moyens d’enquêter sur l’origine de l’argent déposé dans son compte bancaire, argent légitimement gagné comme salaire ou retraite, quand le sol est couvert du scintillement des restes d’un miroir ? L’argent n’a pas d’odeur ? Non, mais ses origines peuvent empuantir le ciel.
(Ça rejoint un dilemne qui se pose à un personnage dans Là où les enfants s’amusent où la révision coince toujours sur une transition qui me pose un problème pas encore résolu.)
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Et puis, premier coup d’oeil sur les infos. Nouveau jour, nouvelle menace: The Kyiv Independent nous apprend qu’il y a réunion des zexperts américains concernant la dernière trouvaille qu’envisagerait Poutine – celle de mettre en orbite une charge nucléaire pour s’en prendre aux satellites-espions des uns et des autres. Retombées ? Un problème ? Ah, vous croyez ?
À part ça ? Le lot habituel, si je commence, je n’en sortirai pas. Il faut bouger; alors j’ouvre le Partages 2015-2016 d’André Markowicz au hasard. Je suis sur la page 515 où il est fait mention du poème de Mandelstam “Je me lavais la nuit dehors” – c’est le premier de ses poèmes que j’avais noté dans le cahier d’arpenteur à couverture orange, cahier récupéré sur le site de construction de la base aérienne militaire d’Ovda en Israël en 1980 (illustration ci-haut). Poème reprenant un vers (inversé) d’un poème de Lermontov, devenu lui-même chanson populaire dans laquelle “l’étoile parle à l’étoile” – lesquelles n’espionnent personne, que je sache.
Vies – toutes – à l’ombre des monstruosités. Je continue néanmoins de croire qu’un compas moral persiste chez plusieurs. Que j’aie tort or raison, je m’en tiens à cette notion.
*André Markowicz Partages 2015-2016, Les Éditions Mesures, 2023
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Pulled out of sleep at 6 AM by the beep of an incoming text message. It’s a scam: impressed by my online professional cv (I have no online professional cv) I’m being offered the opportunity of earning between 100 and 1000 (I forget if they were $ ou €) at home, daily. I erase it and go back to bed but, of course, the dream has skittered back into its cavern. All I’m left with is the sight of the broken glass from a mirror on the ground and the fact that I have nothing besides a pair of soles with no straps with which to protect my bare feet.
This image from the dream was left from a series on Arte I watched last night concerning mafias and banks, concerning the dirty money laundering by the banks which has become a commonplace occurrence. Once the mirror is broken, who can tell where the glass it was made of came from? Apparently, this is where things now stand, the hundreds of billions of dirty money circulating in the flow without the various media leaks changing anything whatsoever about it. So, who has the means required to investigate on the origin of the money landing in one’s bank account, money earned legitimately as a salary or a pension, when the ground is covered with the glittering of what’s left of a mirror ? Money has no odor ? No, but its origins may stink to high heaven.
(This connects with an issue bothering one of the characters in Where the Children Play where the revision is stuck at a point of transition I haven’t resolved yet.)
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Then, a glimpse of the news. A new day, a new threat. The Kyiv Independent informs us there’s a meeting of American zexperts concerning Putin’s latest brainstorm – that of placing a nuclear load in orbit to attack other spy-satellites. Fallout ? An issue ? Oh, you think so ?
Apart from that? Just the usual load, if I get started, I’ll never make my way out. Have to move on, so I open at random André Markowicz’s Partages 2015-2016 (the published version of his facebook columns from that period). I’m on page 515 with mention of Mandelstam’s poem “Outside, washing alone at night” – which happens to be the first of Mandelstam’s poems I copied in the land surveyor’s notebook with an orange binding I recovered on a military airbase construction site in Ovda, Israel in 1980 (illustration above). The poem beginning on a reversed rendition of the first verse of a poem by Lermontov, now a popular Russian song in which “the star speaks to the star“ - without spying on anyone, to my knowledge.
Lives – all of them – now lived in the shadow of monstrosities. Well, I still believe a moral compass lives on in many. Whether right or wrong, I’ll stick to that notion.
Le compas moral existe mais ne fait pas la une des manchettes quotidiennes. Donc, peut sembler ne pas exister semble t il
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certes, j’espère surtout qu’il est non seulement existant mais opérationnelle chez des personnes en position d’infléchir les événements dont on nous parle dans les manchettes, justement; parce que je ne doute nullement qu’il existe et fonctionne ailleurs que dans les cercles du pouvoir.
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