Rêves : période tellement faste que je me souviens jusqu’au moindre détail de trois rêves distincts (comme hier, notés dans un cahier, tant ils foisonnent.)

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Au réveil, sous un ciel pâlissant vers le gris, deux arbres dans la cour de l’école de cirque se balançaient, agités par le vent – le bouleau, se ployant comme une danseuse et le cognassier frémissant, beaucoup plus raide et retenu dans ses mouvements quasi arthritiques.

Puis, les infos et leurs lots d’horreurs: dans The Times of Israel, l’exposé sur le centre informatique du Hamas, situé sous le QG de l’UNRWA à Gaza, avec les câbles de connexion situés dans ce QG. Pendant que l’annonce de frappes additionnelles dans le sud de la Bande, où se sont réfugiés les habitants, s’accompagne d’ instructions de quitter les lieux. Ce qui soulève la question évidente : pour aller où? La frontière vers l’Egypte est fermée, le nord, en ruines, les gens pataugent dans la boue à l’extérieur comme à l’intérieur des tentes, la nourriture n’est pas pour tout le monde, les gens meurent sans soin, de faim, de froid, de maladies, de blessures non traitées. Hamas fait tout, absolument tout pour faire porter son propre odieux sur Israël – car c’est bien Hamas qui a transformé la population en otages; pendant qu’Israël, vu le leadership en place, y va à fond dans le sans limites en disant “oui, mais, comment faire autrement pour éliminer Hamas?” . L’horreur absolu, comme les humains savent si bien faire.

Sur The New York Times : sortie la plus récente de l’incarnation même de la déliquescence : “Il faut payer ses dettes”, a-t-il le culot de lancer devant ses supporteurs fanatisés (ceux-là même qu’il exploite constamment pour payer ses frais juridiques). “Quand j’étais président, j’ai dit à l’OTAN que je ne protégerais pas les pays qui n’auraient pas payé leur écot, s’ils étaient attaqués par la Russie. “In fact, I would encourage them (Russia) to do whatever the hell they want. You’ve got to pay. You got to pay your bills.”(“En fait, je les encouragerais (les Russes) à faire ce qu’ils voudraient. Tu dois payer. Tu dois payer tes dettes.”) Avis au principal intéressé (mais lui, c’est autre chose parce que lui, c’est lui. Voilà.)

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Hier soir : soirée Anna Akhmatova*, (les 7 élégies, les autres poèmes suivront sans doute ce soir), et premières approches du Roi Famine d’Andréïev**, publié en 1908, mais qu’on dirait contemporain par la violence qu’il exprime. Le Dit de la Grièche d’Hiver a accompagné le thé de l’après-midi*** (avec copie dans un carnet du petit dessin par les Chats Pelés à la page 109 (le petit personnage s’agrippant d’une main à un croissant de lune. Et merci à Françoise Morvan pour la chronologie de la période allant des environs de 1215 à 1277.)  

*Anna Akhmatova, Les Élégies du Nord et autres poèmes, choix, traduction et présentation d’André Markowicz, Les Éditions Mesures, 2023

** Léonid Andréïev, Le Roi Famine, traduction et présentation d’André Markowicz, Les Éditions Mesures, 2023

***Rutebeuf, Le Dit de la Grièche d’Hiver, traduction de Françoise Morvan, Les Éditions Mesures, 2023

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Dreams: a banner period, so much so that I remember every last detail of three different dreams (which I jotted down in a notebook, as I did yesterday’s, so abundant are they.

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Upon waking, under a sky lightening toward grey, two trees in the yard at the circus school were swaying, moved by the wind – the birch, bending like a dancer, and the persimmon tree shuddering, much stiffer and contained with quasi-arthritic looking movements. 

Followed by the news and their load of horrors: In The Times of Israel, an exposé on the Hamas computer center, located under the UNRWA headquarters, with connection cables located in these HQs. While the announcement of further strikes to the Southern part of Gaza, where the population has taken refuge come with instructions to seek shelter elsewhere. Which raises the obvious question: to go where? The border toward Egypt is closed, the North is in ruins, people are wading in mud outside and inside their tents, food is not for everyone, people are dying from lack of treatment, from hunger, from cold, from illness, from untreated wounds. Hamas does everything, absolutely everything to shift the full load of the horror onto Israel – for it is none other than Hamas who has transformed the population into hostages; while Israel, given its current leadership, digs deep into the no-limit zone saying “yes but, how can we do otherwise in order to eliminate Hamas?” Absolute horror, as humans are gifted in committing.  

On The New York Times : the most recent outburst from the very incarnation of creeping rot: “You got to pay your bills“, he has the gall to say to his fanatized base (the one he keeps milking to pay his legal expenses).”When I was President, I told NATO I wouldn’t protect those who didn’t pay their share, if they were attacked by Russia. “In fact, I would encourage them (Russia) to do whatever the hell they want. You’ve got to pay. You got to pay your bills.” Well-grounded advice for the person giving it (but his case is different, because he is who he is. So there.)

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Last night : an evening with Anna Akhmatova*, (the 7 elegies, the other poems will probably follow this evening) and first approaches to Andreyev’s King Famine, published in 1908, but that feels contemporary in the violence it expresses. As for Le Dit de la Grièche d’Hiver, it accompanied afternoon tea (not too sure how to translate this as the Dit is a verse form from the Middle Ages and the grièche in the title, while suggestive of the bird known as a shrike in English, is closer to the grief experienced by the poor sods who lose everything to the games of dice) ( I copied the small drawing by Chats Pelés (Mangy Cats) on page 109 – the tiny figure holding on by one hand to the crescent moon. With thanks to Françoise Morvan for the chronology of the period running from about 1215 to 1277.)