
Mais d’abord – 28 janvier 20 h : En vrai, dans son état actuel, Là où les Enfants s’amusent est illisible. Et je crois que c’est bien ce que je tentais de me dire dans le rêve de la nuit de samedi à dimanche où, oui, tout y était dans mon sac à dos, mais introuvable à cause du désordre. Donc, nouveau détricotage; cette fois, en tentant de regrouper les histoires de Manon et de ses trois fils, suivies de celle de Ethel, puis de celles de Moïra (ou vice-versa); toutes se déroulant dans une même chronologie générale, mais distinctement.
Ou quelque chose comme ça.
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Et maintenant, lundi 29 : se réveiller avec Deutschland Uber Alles en tête, sûr que ça n’est pas l’idéal. Mais vu la mise en image par Arte des mots de Victor Klemperer visionnée hier, la chose ne m’étonne pas trop. Les réalisateurs ont utilisé des paroles de Klemperer extraites de ses deux livres – Le langage du IIIe Reich et I Will Bear Witess 1933-1941– sur des images bien choisies illustrant non seulement les spectacles de masse orchestrés par les Nazis, mais l’accumulation progressive des humiliations quotidiennes imposées aux Juifs. La vidéo est maintenant disponible sur Youtube sous le titre Victor Klemperer: LTI (Langue du 3e Reich) la langue ne ment pas.
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Ici, hier, il y avait un tournage plus modeste à l’école de cirque. Tournage pour une émission télé qui ne serait certainement pas un choix personnel – une supposée “super nanny” accompagne une famille en difficulté dans des choix d’activités et/ou de solutions. Mais comme le propos s’adresse justement à un type de familles habitant ce quartier-ci et susceptible de regarder l’émission – et dont les enfants profiteraient certainement des activités ludiques qu’on leur propose – nous étions d’accord pour le tournage (et je suppose que l’un d’entre nous verra le résultat à la télé.)
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Détricotage en vue comme activité principale aujourd’hui. Je fais l’impasse sur l’atelier d’écriture.
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Je songeais justement au fait qu’écrire (du moins, ma façon désordonnée d’y procéder) ressemble à la traversée d’une forêt n’ayant pas connu le défrichage et, comme quelqu’un a consulté hier une page où je mentionne Kari Unksova, j’ouvre La Russie L’Été au marque-page à la page 83 et je relis le poème qui commence avec les mots :
Tes chemins dorment
La nuit un vent de tristesse
Lèche les traces
Demande : ça va ?
Le murmure pesant
des pins lui répond,
Les pins de tes rêves profonds
…*
*Kari Unksova, La Russie L’Été, préface et traduction d’André Markowicz, Les Editions Mesures 2021
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But first – January 28, 8 PM : If truth be told, in its present state Where the Children Play is illegible. And I think that’s indeed what I attempted to tell myself in the dream in the night from Saturday to Sunday where, yes, everything was inside my backpack, but I couldn’t find anything because of the mess. So, a new session of unknitting; this time, attempting to group together the tales of Manon and her three sons, followed by that of Ethel, then that of Moira (or vice-versa); all taking place in the same overall chronology, but separately.
Or something of the kind.
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And now, Monday 29th: waking with Deutschland Uber Alles in my head is not ideal, for sure. But considering the images Arte chose to illustrate Victor Klemperer’s words, images I watched yesterday, this is none too surprising. The film-makers used words from Klemperer’s two books – The Language of the Third Reich and I Will Bear Witness 1933-1941 on images well chosen to illustrate not only the massive spectacles orchestrated by the Nazis, but also the progressive accumulation of daily humiliations imposed on Jews. The video is now available on Youtube under the title Victor Klemperer: LTI (Langue du 3e Reich) la langue ne ment pas.
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Over here yesterday, we had a more modest filming at the circus school. Filming for a TV program that would certainly not be a personal choice of mine – a supposedly “super nanny” accompanies a family experiencing difficulties in a selection of activities and/or solutions. But since the topic is aimed specifically toward the types of families in this neighborhood who are liable to watch this program – and whose children would certainly profit from the playful activities we offer – we agreed to the filming (and I suppose that one of us will see the results on TV).
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Unknitting being the main activity planned for today. I’ll pass on the writing workshop.
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I happened to be thinking about the fact that writing (at least, in my disorderly way of proceeding) is very much like the crossing of a forest that’s never been culled and, as someone looked up a page yesterday on which I mention Kari Unksova, I open La Russie L’Été to the marker on page 83 and read the poem that begins with the words:
Tes chemins dorment
La nuit un vent de tristesse
Lèche les traces
Demande : ça va ?
Le murmure pesant
des pins lui répond,
Les pins de tes rêves profonds
…*
*Kari Unksova, La Russie L’Été, préface et traduction d’André Markowicz, Les Editions Mesures 2021