
De limites à l’indécence et à la manipulation, clairement, il n’y en a pas. Sur mon “fil” facebook, ce matin, se présente fièrement un message ‘sponsorisé” d’un groupe s’appelant Mommy’s Child, et s’affichant tout aussi fièrement comme affilié au Hamas, réclamant des contributions pour les enfants palestiniens dans leur ‘aspiration à la paix’. Que tel soit le rêve des enfants Palestiniens, sans doute, mais le Hamas n’en veut pas, de la paix ! Il le dit, le redit, le répète sur toutes les notes de la gamme. Pour le Hamas, les enfants palestiniens ont mission d’être martyrs, et voilà. Mission de faire battre les coeurs, de susciter l’émotion, de participer, à leur insu, à la lutte contre Israël.
Non, je ne suis pas en train de justifier l’inqualifiable politique du gouvernement Netanyahou (et pas que, il n’est pas le premier à pervertir la mémoire du retour sur cette terre souillée par des haines aveugles).
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Pendant ce temps, ici, je poursuis le travail de moinillon qui consiste à trouver les jours de la semaine où se produit tel ou tel incident dans le récit Ovda ’80. À m’assurer de la concordance entre le déroulement de l’histoire, en français et en anglais. Une histoire au niveau de vies humaines ordinaires, avec leurs soucis ordinaires, leur manque de perspective ordinaire, mais sur ce même territoire où se noue l’un des noeuds inextricables de l’humanité.
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Après lecture du poème de Han Yü sur la page d’André Markowicz, ce matin, ma copie d’Ombres de Chine s’est ouverte sur le poème de Tu Fu Chanson de ma chaumière dont le vent d’automne a emporté le toit où les “gamins du sud” se moquent de lui, “vieux et sans force”. Ça serait bien si notre espèce apprenait de ses erreurs, au lieu de nourrir le tigre intérieur, calculateur impitoyable, qui donne naissance à ces êtres pour qui l’autre n’est qu’un pion dans une partie d’échec. Tellement plus exaltant qu’une partie avec des bouts de bois, n’est-ce pas ?
Jeudi gris et pluvieux. Pour l’heure, je m’épargne un regard sur les informations nationales et leur cortège de mesquineries, plus cruelles les unes que les autres. Et je relis les Sept Chansons de Tu Fu.
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Clearly, limits to indecency and manipulation do not exist. On my facebook “thread” this morning, appears the proud “sponsored” message from a group calling itself Mommy’s Child, and displaying itself full-front as affiliated to Hamas, calling for contributions for Palestinian children who “aspire to peace”. Maybe this is the children’s dream, but Hamas wants no such thing as peace! It says so, says it again, repeats it on every note of the musical scale. For Hamas, Palestinian children are missioned to be martyrs, and that’s it. Their mission is to move hearts, arouse emotions, to participate, against their knowledge, in the fight against Israel.
No, I am not justifying the unspeakable policies of the Netanyahu government (and not only, he is not the first perverting memory on this land sullied by blind hatreds).
Over here, I continue my work, similar to that of a little monk, locating days of the week where such or such incident occurs in Ovda ’80. Checking that events match up in the French and English versions of the narrative. A story taking place at the level of ordinary human lives, with their ordinary problems, their ordinary lack of perspective, but on this same territory where some of humanity’s tangled webs prove most resistant to unravelling.
After reading the poem by Han Yü on André Markowicz’ facebook page this morning, my own copy of Ombres de Chine opened on the poem by Tu Fu Song of my cottage whose roof was carried away by the wind in which “Southern kids” make fun of him “old and weak”. It would be nice if our species learned from its mistakes, instead of feeding the inner tiger, the pitiless schemer who gives birth to beings for whom the other is nothing but a pawn in a game of chess. So much more exciting that a game played with bits of wood, yes ?
Grey and rainy Thursday. For the time being, I’m sparing myself a look at the national news with their procession of pettiness, each one more cruel than the other. And I read again Tu Fu’s Seven Songs.