
Dimanche en après-midi, n’en pouvant plus des vrais morts et des vraies insanités de tout ça, exceptionnellement, j’ai regardé une série sur Arte, intitulée Polar Park – un polar farfelu, plein de morts invraisemblables où l’on sait que tout ça n’est qu’un jeu et qu’à la fin de la scène, tout le monde est bien vivant; en plus, ils ont dû bien se marrer à la tourner, un peu comme des enfants jouant aux monstres imaginaires.
Je constate ce matin que, pendant ce temps, rien mais vraiment rien ne s’est amélioré dans le festival des horreurs réelles; je n’en suis pas étonnée, évidemment, juste profondément dégoûtée de cette persistance dans la stupidité la plus abjecte. Rien d’autre à en dire, chacun des leaders bien à l’abri se jetant par la tête le nombre de “leurs” morts et s’échangeant des mots pour nourrir le spectacle de la presse du jour. Ce cher Amichai (voir le blog d’hier) n’a pas été congédié par Netanyahou finalement, parce que ce cher Itamar Ben-Gvir, ministre de la Sécurité nationale d’Israël (qui devrait être devant un tribunal pour manquement évident au devoir) n’a pas voulu qu’on punisse ce pauvre Amichai pour sa “métaphore” de bombe nucléaire sur Gaza comme “l’une des possibilités”. Je ne m’attarderai pas sur les hauts faits d’armes d’Itamar, bien connu comme boute-feu tous azimuts contre les Palestiniens. Quant aux informations sur les salaires pharamineux des dirigeants du Hamas, j’espère que personne ne s’en étonne. Ni du fait qu’ils ne se précipitent pas pour venir en aide à “leur” peuple; pour eux, c’est tellement plus ‘productif’ de lancer les chiffres et les images les plus récentes des morts et des blessés et d’attiser les flammes de l’incendie qu’ils ont provoqué en dénonçant le comportement manifestement criminel du gouvernement Netanyahou. Pendant ce temps, ils sont tranquillou-tranquilles à observer le désastre de loin, en rencontrant leurs financeurs et semblables à Moscou, à Ankara, au Liban…
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Contact d’une amie : il y aurait une possibilité d’un éditeur intéressé par une traduction anglaise de la bande dessinée de Zehra Dogan, Prison #5, dont j’ai traduit des extraits pour une exposition. À voir plus en détail avec elle aujourd’hui.
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Comme je ne travaille pas en ordre chronologique sur Ovda ’80 (bien que le récit, lui, se déroule dans cet ordre), je ne sais pas si la transition se fera aujourd’hui entre le moment de l’assassinat de Gemayel au Liban (le 14 septembre ’82) et les révélations sur le massacre dans les camps palestiniens de Sabra et Chatilah et ce qui s’ensuivra. Il y a encore des moments non explorés plus tôt dans le récit. Beaucoup dépendra de mon état d’esprit général, puisque c’est toujours lui qui achemine vers la conscience les mots qui enclenchent l’écriture sur telle ou telle section du récit.
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Sunday afternoon, I couldn’t take any more of the truly dead, and of the real insanity of it all; exceptionally, I watched a series on Arte, titled Polar Park – a looney police series filled with unbelievable murders you know to be fake, the whole thing being a game where, at the end of the scene, everyone is alive and well; besides, they must have had a lot of fun filming it, a bit like kids playing at make-believe monsters.
This morning I note that, during that time, nothing has truly improved in the festival of real horror; I’m not surprised, of course, just deeply disgusted by this persistence in the most abject stupidity. Nothing else to say about it, each of the leaders from their well-sheltered spaces hurling numbers of “their” dead at each other and exchanging words for the daily media show. Dear old Amichai (see yesterday’s blog) was not fired by Netanyahu in the end because dear old Itamar Ben-Gvir, the Israeli Minister of National Security (who should be on trial for obvious dereliction of duty) did not want poor Amichai punished for his “metaphor” of a nuclear bomb on Gaza ans “one of the possibilities”. I won’t waste more time on Itamar’s various feats of arms as a well-known gung-ho anti-Palestinian firebrand. As for the information on the extravagant salaries of Hamas leaders, I hope no one is surprised by it. Nor by the fact that they are not rushing to the aid of “their” people; for them, it’s all so much more ‘productive’ to throw out figures and the latest images of the dead and wounded; after provoking the raging fire, there’s nothing better than to fan the flames against the obviously criminal behaviour of the Netanyahu government. Meanwhile, they are safely ensconced, observing the disaster from afar, meeting their financial backers and like-minded thugs in Moscow, Ankara, Lebanon…
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Message from a friend: a publisher may be interested in an English translation of Zehra Dogan’s graphic novel Prison #5, excerpts of which I’ve already translated for an exhibition. Checking further details with her today.
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Ovda ’80 : since I don’t work on it in chronological order (although the narrative runs that way), I don’t know if today is the day where the transition will occur between the moment of Gemayel’s assassination in Lebanon (September 14 1982) and the revelations on the massacres in the Palestinian camps of Sabra and Shatilah that ensued. There are still unexplored moments earlier in the tale. A lot will depend on my general frame of mind, since that is always what brings up to consciousness the words triggering the writing of this or that section at any particular moment.