Une personne que j’aime beaucoup (sans doute celle avec laquelle je me sens le plus d’affinités ici) lit ce que j’ai écrit sur ma page facebook au sujet des commentaires haineux sur une page locale et me dit : “Mais pourquoi tu lis ces conneries aussi ? ” comme si, vraiment, je n’avais qu’à ne pas les lire et tout irait très bien. C’est embêtant de répondre à une question comme celle-là, on a l’impression d’être celle qui gâche un bon moment en mentionnant des choses désagréables. Pourtant, je n’ai pas l’impression d’assommer qui que ce soit avec mes commentaires sur ce qui ne va pas dans le monde et personne n’est obligé de tenir compte de ce que j’écris. Je dirais même: au contraire, je m’intéresse à ce qu’ils disent, à ce qu’ils font, tout en ayant l’impression que si nous étions plus nombreux à prêter attention, sans faire des crises d’hystérie, et sans perdre le goût des choses qu’on aime non plus, ça irait peut-être un peu mieux, qui sait ?

Quant à Facebook même, les dégâts que causent les positions pro les uns, contre les autres dans des simplifications outrancières faisant appel à des émotions non diluées par la moindre réflexion , qu’en dire ? Attention, vous frôlez le précipice ? Il y aura quelqu’un pour en tenir compte ?

Matin tristounet, froid et pluvieux. La bestiole qui ronge est de retour et se fait entendre à quelques centimètres de mon lit. Même scénario: je tape contre le mur et elle s’arrête. Puis elle reprend, mais avec plus d’insistance, elle a compris que je n’y peux pas grand chose.

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Les infos ? Panorama de désolation, comment les gens font pour l’ignorer, je ne sais pas. Comment fait-on pour contrer des cinglés maléfiques qui pervertissent les règles humanitaires, utilisant délibérément des civils pour se couvrir ? Chargeant munitions et combattants à bord d’ambulances, par exemple, afin de hurler contre des tueries de civils (et oui, les civils en souffrent)? Abaissant tout le monde à leur niveau en parfaite connaissance de cause pour ensuite clamer devant le monde hystérisé : vous voyez quels hypocrites criminels ils sont, avec leurs “droits humains”?

Évidemment que je n’ai pas de réponse à ces questions. Est-ce une raison pour ce pas les poser?

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Ovda ’80. Se poursuit.

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A person I have a lot of affection for, undoubtedly the one with whom I feel closest over here, reads what I wrote on my facebook page about the hate messages on a local page and says to me: “But why do you read that crap anyway?” as if, truly, all I needed to do was not read it and all would be just fine. Answering such a question isn’t easy, you feel like the one spoiling a pleasant moment by mentioning something unpleasant. It’s not as if I spent my time clobbering my acquaintance with doom and gloom speeches on this topic and no one has to pay attention to what I write. Quite the contrary: I show interest in what they have to say, in what they do, while having the impression that if there were more of us taking some interest in the world without getting hysterical, and without losing the taste for things we love either, it might only improve matters, who knows?

As for Facebook itself, the mess caused by the pro positions of some vs the against positions of others, all with outrageously simplified arguments and appeals to emotions undiluted by any reflection whatsoever, what can I say ? Caution, you are on the edge of the cliff ? Will anyone take this into account?

Gloomy little cold and rainy morning. The gnawing beastie is back, now gnawing away a few inches from my bed. Same scenario: I pound on the wall and it stops. Then starts up again, but more deliberately, as if it now understood I can’t do a thing about it.

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The news ? A panorama of desolation, how people manage to ignore it, I have no idea. How do you counter evil-minded goons who pervert humanitarian rules, deliberately using civilians as cover for themselves ? Loading combatants and munitions aboard ambulances, for instance, the better to howl at the killing of civilians (and yes, civilians inevitably suffer)? Deliberately dragging everyone down to their level?

Of course I have no answer to those questions. Is that a sufficient reason not to ask?

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Ovda ’80. Ongoing.