
(Noté hier soir et repris ce matin en commentaire à la chronique d’André Markowicz sur facebook. Mais comme tout le monde ne lit pas sa chronique, et c’est bien dommage…) La jeune libraire me dit : “Oh moi, ma santé mentale m’interdit de suivre les actualités.” Ce qui est franc le contraire pour moi : ma santé mentale l’exige, au contraire. (Et qu’en est-il de la santé mentale quand les événements explosent ? Je ne garantis pas que ma santé mentale soit préférable à la sienne, mais elle est peut-être moins prise au dépourvu, quand la réalité ne joue pas la partition attendue.)
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Puis, ce matin, dans la tournée des journaux, cette mise en page sur The Guardian me donne d’abord le commentaire de la fille de Yocheved Lifschitz, cette femme libérée par Hamas et dont le geste fait scandale en Israël (ailleurs aussi, sans doute): au moment d’être remise en liberté, elle s’est tournée vers l’un des hommes cagoulés et armés du Hamas, lui a tendu la main et lui a dit “Shalom” (ce qui signifie paix, tout comme l’arabe “Salam”.) Cet homme, nous apprend sa fille, est un “paramédical” qui l’a soignée et avec lequel elle a discuté de paix, dans un mélange d’hébreu et d’anglais. Depuis son retour, Yocheved Lifschitz s’emploie à parler aux familles dont les membres sont toujours détenus en otage pour les rassurer sur leurs conditions de détention, horribles en elles-mêmes, mais qui n’ont rien à voir avec les massacres ni les brutalités dont elle fut elle-même victime au moment de son enlèvement. C’est, du moins, le cas pour ceux et celles qu’elle a croisés et dont elle dit qu’ils s’emploient tous à s’entre-aider autant qu’ils le peuvent.
Directement sous cet article sur la “page numérique” de The Guardian : encore un autre dans l’interminable série d’avertissements servis à Donald Trump concernant ses propos menaçants à l’endroit d’ex-membres de son entourage appelés à témoigner contre lui. Inutile de le reproduire ici. La saga minable se poursuit, de cet homme faisant face à 91 accusations au pénal et dont chaque nouvelle parole ordurière est accueillie par ses disciples comme une manne céleste. Car il faut bien parler de culte, dans son cas, regroupant autour de sa personne une armée d’imbéciles, certes, mais quantité de futés qui se voient déjà construisant un Etat théocratique que les ayatollahs et les talibans eux-mêmes envieront.
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Hier, la matinée fut employée à traduire l’article de Thomas L. Friedman Israel – de la guerre de Six jours, à la guerre sur six fronts (disponible sur la page facebook de Maria Damcheva). L’après-midi fut consacrée à la re-lecture d’articles de journaux israéliens des années ’80 et à une longue lettre que j’avais adressée à ma soeur en juin ’82 lorsqu’Israël a lancé l’opération Paix en Galilée contre le Liban; j’en utilise des parties dans Ovda ’80.
Écriture encore aujourd’hui, évidemment, jusqu’à 15h30 lorsqu’arriveront mes invités – quatre jeunes qui viennent m’interviewer au sujet de mes notions sur le temps qui passe. J’ai rassemblé une sélection de photos à différents âges, pour nourrir la réflexion – la leur comme la mienne.
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(Noted last night and added this morning in a commentary to André Markowicz’ facebook page. But since everyone does not read his column, which is a shame…) The young librarian tells me : “Oh, my mental health forbids me to follow the news.” Which is the exact opposite for mine: my mental health requires it, on the contrary. (And what happens to mental health when events explode ? I can’t guarantee that my mental health is preferable to hers, but, at least, it isn’t caught totally unawares, when reality refuses to play the expected partition .)
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Then, this morning in my newspaper review, this layout on The Guardian provides the comments of the daughter of Yocheved Lifschitz’, that woman liberated by Hamas and whose gesture raised a scandal in Israel (and elsewhere also, no doubt): at the moment of her liberation, she turned toward one of the masked and armed men from Hamas, extended a hand and said “Shalom” (which means peace, just as does the arabic “Salam”.) That man, we learn from her daughter, is a paramedic who treated her and with whom she discussed peace, in a mix of Hebrew and English. Since her return, Yocheved Lifschité is busy talking with families whose members are still detained as hostage, reassuring them on the conditions of detention, horrible in themselves, but that have nothing to do with the massacres or the brutalities to which she was subjected herself when she was captured. This being the case, at least for those she met and who, she says, do their best to help one another.
Directly under this article on the “digital page” of The Guardian: still another in the endless series of warnings served on Donald Trump concerning his threatening words to ex-members of his entourage, called upon to testify against him. There’s no point in reproducing it here. The dismal saga goes on of this man facing 91 criminal accusations and whose every new trashy word is greeted like manna from heaven by his disciples. Because one really must describe it as a cult in his case, gathering around his person an army of dummies, undoubtedly, but a number of clever ones also who already see themselves building a theocratic State that even the ayatollahs and the talibans will envy.
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Yesterday, the morning was spent translating Thomas L. Friedman’s article – Israel from the Six-Day War to the Six-Front War (translation available on the Maria Damcheva facebook page). The afternoon was spent going through Israeli newspaper articles from the ’80s and a long letter I had written to my sister in June of ’82 when Israel launched the Peace in Galil operation against Lebanon; I’m using some of it in Ovda ’80.
More writing today, of course, until 3:30 when my guests will arrive – the four youngsters coming to interview me over my notions of time. I’ve pulled up a selection of photos at different ages, as talking points to feed their reflections, and mine.