Hier soir, vers 21h15, je lisais du Levinas* (un passage intitulé “Une religion d’adultes“, on croit rêver) et ce, après une dernière revue des monstruosités se déroulant au Moyen-Orient, quand éclate le son percutant d’une explosion dans le parking de la Maison des Métiers du Cuir, en diagonal de chez-moi. Suivi de l’arrivée des pompiers et des gendarmes. Quelqu’un a fait sauter une voiture. Ça flambe haut et sec, si j’ose dire.

Pourquoi ? Aucune idée. Une vengeance, mais de quelle personne/groupe à quel autre, il existe plusieurs possibilités, dont la guerre que se font ceux autour d’une famille Rom local et ceux qu’eux appellent “les Arabes”; ou une autre vendetta ; la rumeur publique m’en apprendra davantage, aujourd’hui, peut-être.

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Pendant ce temps : catastrophe dans les hôpitaux de Gaza, privés d’électricité, d’eau, de médicaments, surpeuplés de blessés et de gens y cherchant refuge. Comme l’explique un membre de l’équipe médicale de l’hôpital Al-Ahli : le choix entre deux admissions n’est pas en faveur du cas le plus critique, mais de celui avec les meilleures chances de survie.” Je lis, sans en croire mes propres yeux, qu’après avoir bien bombardé, éventré les immeubles, blessé et tué ceux qui ne pouvaient pas fuir pour s’entasser sans ressources dans le Sud de leur prison…l’armée israélienne a fait tomber une pluie de messages, invitant la population à dénoncer ceux qu’elle désignera comme appartenant au Hamas. Le cauchemar ne fait que prendre de l’ampleur.

Outre le sort fait aux victimes, il y a-t-il un seul imbécile à la Knesset pour réfléchir à ce qu’il restera, et de la réputation d’Israël et de la possibilité de paix au Moyen-Orient (et ailleurs), une fois atteinte l’illusion de “Détruire Hamas” – comparable à l’illusion de “Détuire Daech”. Que se passe-t-il ensuite ? (Voir Iraq. Voir Syrie.)

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Pendant que j’écris sur les années ’80 en Israël, j’ai une chanson de Matti Caspi qui joue quasiment en boucle; elle parle “de tout et de rien”, de copains assis à causer et à lire des vieux bouquins. Bienvenue en Schizophrénie…

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Lundi, 23 octobre. Devant 2 000 décérébrés au New Hampshire, Trump fait son numéro. “Il y a un type, Viktor Orban, vous connaissez?” demande-t-il avant de poursuivre : “Il est probablement comme un des leaders les plus forts n’importe où au monde. Il est le leader de la Turquie”. Yé, hourra, bravo, s’écrie la foule.

Trump ajoute que la Turquie partage une frontière avec la Russie – ce qui n’est vrai ni de la Turquie, ni de la Hongrie. Hourra, youpi, vive tout ce que tu nous dis, s’écrie à nouveau la foule qui n’en a rien à foutre de la géographie et encore moins de la vérité. Sans parler de la bouffonnerie grotesque qui se poursuit au Congrès américain. Madre de Dio, où allons-nous ?

*Emmanuel Levinas, Difficile Liberté, Essais sur le judaïsme, Espaces libres, Editions Albin Michel, ré-édition de 2023.

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Last night around 9:15 PM, I’m reading some Levinas on Judaism (a section titled “A religion for Adults“, I must be dreaming), this after the latest round of monstrosities in the Middle East, when there’s the sound of a loud boom in the parking lot in front of the local Leatherworks museum at a diagonal from where I live. Followed by the arrival of firemen, gendarmes. Someone has exploded someone else’s car. A jaunty blaze ensues, if I can call it that.

Why ? No idea. A revenge; but against which person/group, several possibilities exist, including the ongoing war between a local Rom family and the ones they call “the Arabs”; or some other vendetta; the public rumor will tell me more about it, maybe.

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Meanwhile : catastrophe in Gaza’s hospitals, deprived of electric power, water, medical supplies, overrun with wounded and people seeking shelter. As explained by one member of the medical team at Al-Ahli hospital: the choixe between two admission is not favorable to the most critical case but to the one with the best chances of survival. I read, without believing my own eyes, that after bombing, collapsing buildings, wounded and killing those who could not flee to cram themselves into the South of their prison, without resources …the Israeli Army dropped a rain of leaflets inviting the population to denounced those they would designate as belong to Hamas. The nightmare just keeps on growing.

Beside the fate of hte victims, is there not a single fool at the Knesset to think about what will remain both of Israel’s reputation and of the possibility of peace in the Middle East (and elsewhereà, once achieved the illusion of “Destroying Hamas” – comparable to the illusion of “Destrying ISIS”. What happens afterward? (See Iraq. See Syria.)

While I write about the 1980s in Israel, I listen almost in a loop to Matti Caspi singing of “this and that, nothing much” -friends sitting and talking, reading old books. Welcome to schizophrenia .

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Monday, October 23. In front of 2 000 brain dead fans in New Hampshire, Trump does his schtick. ““There’s a man, Viktor Orbán, did anyone ever hear of him?” Trump says. ““He’s probably, like, one of the strongest leaders anywhere in the world. He’s the leader of Turkey,” he adds. Yay, hurray, three cheers, the crowd yells.

Trump adds that Turkey shares a border with Russia – which isn’t true either for Turkey nor for Hungary. Hurray, yippy-yay, the crowd cheers again, hurray to anything you say, not giving a damn about geography or about truth, for that matter. Not to mention the grotesque buffoonery still playing out at the US Congress. Madre de Dio, where are we headed?

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