
J’ai passé une bonne partie de la journée, hier, à relire du Shakespeare ou à m’envelopper de musique – Mahler, notamment, et notamment le 4e des Kindertotenlieder. Les paroles traduites en français :
Souvent je pense qu’ils sont seulement partis se promener,
Bientôt ils seront de retour à la maison.
C’est une belle journée, Ô n’aie pas peur,
Ils ne font qu’une longue promenade.
Mais oui, ils sont seulement partis se promener,
Et ils vont maintenant rentrer à la maison.
Ô, n’aie pas peur, c’est une belle journée,
Ils sont seulement partis se promener vers ces hauteurs.
Ils sont seulement partis avant nous,
Et ne demanderont plus à rentrer à la maison,
Nous les retrouverons sur ces hauteurs,
Dans la lumière du soleil, la journée est belle sur ces sommets.
Evidemment, c’est le genre de consolation qu’on se donne, parfois, tout en sachant qu’il n’en sera rien.
À me lire, on pourrait croire que je souffre de “dépression”. Non, je souffre d’autre chose: d’incompréhension et d’effarement devant la bêtise érigée en espèce de dogme d’autorité. C’est ainsi parce que c’est ainsi. Le secrétaire-général de l’ONU qui fait le travail de l’Etat faisant fi des principes et règles de l’organisation. Les catastrophes sans nom dirigées, approuvées, justifiées au nom de principes et de leurs contraires. Le commerce, vous savez, le commerce, le commerce, le commerce.
Bref, je veux bien rire, je veux bien chanter, je veux bien “prendre la vie du bon côté”. Disons simplement que le portrait d’ensemble se prête mal aux réjouissances et je suis vraiment nulle quand il s’agit de faire semblant.
Aujourd’hui ? reprise des cours à l’école de cirque, puis…ce qui viendra.
(L’illustration: c’est tout simplement ce que j’avais devant les yeux durant mon écoute de Mahler.)
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I spent a good part of the day yesterday re-reading some Shakespeare and wrapping myself in music – Mahler, notably, and notably the 4th of the Kindertotenlieder . Translated in English, the words become :
I often think they have only gone out for a walk
They will soon be home.
It’s a lovely day, oh don’t be afraid,
They have only gone for a long walk.
Of course, they have only gone out for a walk,
And they will soon come home.
Oh don’t be afraid, it’s a lovely day,
They’ve only gone for a walk in the heights.
They only left earlier than we did,
And will no longer ask to come home,
We will met them again on the heights
In the light of the sun, the day is lovely on those heights.
Of course, it’s the kind of consolation we give ourselves at times, while knowing full well it will not be so.
Reading me, one might think I’m suffering from a “depression”. No, I’m suffering from something else: incomprehension and dismay in the face of stupidity erected into some kind of dogma of authority. It is so because it is so. The UN’s secretary-general doing the job for the State disregarding the organization’s principles and rules. Unspeakable catastrophies directed, approved, justified in the name of principles and of their constraints – trade, don’t you know, trade, trade, trade.
In brief, I’m quite willing to laugh, I’m most willing to sing, and to “look on the bright side of life”. Let’s just say the overall picture is not the best of settings for tales of rejoicing and I’m really lousy at faking it.
Today: classes start again at the circus school and then…whatever comes.
(The illustration: it’s simply what I had before my eyes while listening to Mahler.)