illustration: éventail fabriqué au Burkina Faso – fan made in Burkina Faso

Prigozhine : à peine annoncé l’écrasement de l’avion à bord duquel se trouvait le chef de la formation de mercenaires Wagner, les intox sont apparues comme une nuée de moustiques à la tombée de la nuit : oui mais non mais oui, il était bel et bien à bord de l’avion/ dans un autre vol d’un avion similaire qui aurait décollé quelques minutes plus tard, et ainsi de suite. Et toute cette “expertise” instantanée, avant même que les corps aient été identifiés. Ah, les experts, qu’est-ce qu’ils sont forts !

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La lune. Ils n’y vont pas par amour. Ni par respect. Ils y vont pour examiner les possibilités d’exploitation de ces minerais. Ils y vont pour la transformer en puits de mines et tout le bordel qu’y introduiront des équipes de minage, de forage, les déchets, les dégâts. L’espace autour de la planète est déjà un dépotoir alors…

Je la regardais hier soir, la lune, pendant que se déroulait le ouimaisnonmaisoui au sujet de Prigozhine. La lune, notre compagne silencieuse qui a inspiré tant de contes, de légendes, de poèmes, des plus sublimes au plus gnangnan. La course est engagée à qui la violera le premier.

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Les océans ? Pareil, c’est déjà bien en cours. Le Japon s’apprête à y rejeter ses eaux radioactives car où voulez-vous bien qu’ils les conservent ?

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Mais, ah ! Non mais oui mais non, Prigozhine était à bord du vol, non son nom sur la liste des passagers n’était qu’un leurre, oui mais le président Biden a dit que rien ne se produisait en Russie sans l’accord de Poutine, oui mais bon mais non mais…

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Et ainsi de suite. Hier, le mercure est monté à 44°C derrière chez moi; derrière la maison où j’étais la semaine dernière, la propriétaire m’a envoyé une photo du thermomètre indiquant 47,2° à l’ombre.

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Mais hm…oui, Prigozhine était à bord, non, son nom sur la liste de passagers n’était qu’un leurre, non, il s’est téléporté vers un monde parallèle, ah-ha j’ai la preuve irréfutable qu’il…

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“…Lâche forêt les arbres les oiseaux

Les feuilles filles vont laisser les branches

Fête aux étoiles dans le ciel là-haut

Et la rosée bol le bol vapeur plus blanche

Toute passion toute oeuvre de raison

Dorénavant reposent se consument

La lune seule comme une maison

Sans murs demeure – fixe sur sa cime

Fin de l’été.”

Kari Unksova*

*Kari Unksova, La Russie l’Été, préface et traduction d’André Markowicz, les éditions Mesures 2021

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Prigozhin: Barely had the news appeared that the head of the Wagner mercenary corps had perished in a plane crash, that the intox appeared like a drove of mosquitos at nightfall : yes but no but yes he was truly aboard the flight/aboard a similar plane that took off a few minutes later/ and so on and so forth. All of this instantaneous “expertise” produced before the bodies had even been identified. Wow, dem experts, dem iz really sumthin, huh ?

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The moon. They don’t go there out of love. Nor out of respect. They go there to examine the possibilities of exploitation of its minerals. They go there to transform it into mineshafts and all the mess that will be introduced by teams for mining, for drilling, the garbage, the damage. The space around the planet is already a dump, so…

I was looking at the moon last night while the yesbutnobutyes went on about Prigozhin. The moon, our silent companion, inspiration for so many tales, legends, poems both sublime and silly. The race is on as to who will rape her first.

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The oceans ? Same thing, already well advanced. The Japanese are about to reject their radioactive water there, because where else can they put it ?

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But ah, no but yes but no, his name on the passenger list was just a ploy and President Biden said that nothing happens in Russia without Putin’s approval yes but ok but no but…

And so on. Yesterday, the temperature reached 44°C behind my place; behind the house where I was last week, the owner sent me a photo of the reading; it stood at 47,2° in the shade.

But hm…yes, Prigozhin was aboard, no the list of passengers was a ploy, no, he transponded to an alternate world, ah-ha, I have proof positive that he…

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Meanwhile the moon remains, fixed to her summit, like a house without walls, writes Kari Unksova.