14 août 2023

En fin de journée, et malgré l’arrosage de la veille, la végétation pendouille . Sur le pêcher (couvert de petits fruits durs, à peine de la taille des abricots), les feuilles sont atones. (Pluie légère pendant la nuit; insuffisante, vu la profondeur de l’assèchement du sol.)

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Sur facebook, un lecteur se désole du “pessimisme” de la plus récente chronique d’André Markowicz. La tristesse de tout ça, elle est bien préoccupante, pourtant, devons-nous faire comme si elle n’existait pas ? Les horreurs se succèdent, jour après jour. Hier, c’était la mort de cinq civils sous bombardements russes dans le village de Shyroka Balka, dont une famille – père, mère, fils de 12 ans et nouveau-né de 23 jours. Du côté des alliés ? L’Allemagne compte beaucoup sur des négociations, pour les missiles à longue portée, ça n’est pas exclus, bien sûr, plus tard, si nécessaire…; du côté des Etats-Unis, non, les avions de chasse F-16 ne seront pas disponibles avant “plus tard”, mais l’Ukraine peut prévaloir sur la Russie malgré cela. La France – allô ? Ah oui, le chef de l’Etat et les parlementaires sont tous en “vacances studieuses”.

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Personnellement, en matière de “vacances studieuses”, j’ai profité de l’excellente connexion internet chez mon amie (une connexion stable !) pour regarder “Cuisines du terroir” sur Arte dimanche après-midi, en m’interdisant formellement de réfléchir aux propos que tous ces braves gens pouvaient bien tenir à table. (Évidemment, “l’interdiction formelle” n’a pas empêché la résurgence du souvenir d’un repas tout en finesse, entièrement gâché par les propos de la maîtresse de maison qui s’était crue dans un “entre nous” l’autorisant à débiter les pires horreurs; mon conjoint de l’époque m’avait fait grief de mon “manque de courtoisie”, apparemment, quelqu’un affirmant que “Hitler n’avait pas terminé le travail” ne méritait pas une réaction indignée de la part d’une invitée; me révélant ainsi un aspect inattendu de sa personnalité.)

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Bref, je suis retournée ensuite à mes lectures (voir illustration – pour ce qui est d‘Ottoline et le vétérinaire des monstres, je retiens surtout le travail de l’illustrateur Laurent Gapaillard et, tout particulièrement, son interprétation du Bonebird (voir ci-haut). Pour ce qui est des monstres, les vrais dans l’oeuvre d’Adam Bodor et dans les informations du jour sont autrement plus horrifiants.

Quant à La Russie l’Été de Kari Unksova, j’ai tendance à le traîner partout avec moi.

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La cure de silence se poursuit jusqu’au 20. Les bavardages des passants me feront un drôle d’effet, lorsque je rentrerai chez moi.

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By the end of the day, and despite being watered the previous evening, the vegetation droops. On the peach tree (covered with hard, tiny fruit, barely the size of apricots), the leaves are limp. (Light rain overnight; insufficient, seeing the depth of the drought underground.)

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On facebook, a reader is grieved by the ‘pessimism’ of André Markowicz’ latest column. Yet,the sadness of all all that is undeniable, are we supposed to pretend it doesn’t exist ? Yesterday, there was the death of five civilians under Russian bombing in the village of Shyroka Balka including a family – father, mother, 12 year old son and 23 day-old newborn. On the Allied front ? Germany is expecting a lot from the negotiations, as for long-range missiles, well, that’s not excluded, of course, later, perhaps…; from the US ? No, the F-16 fighter planes won’t be available right away, but Ukraine can prevail without them. From France – hello ? Oh, true, the head of State and the parliamentarians are all away on “studious holidays”.

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Personally, in the matter of “studious holidays”, I took advantage on Sunday afternoon of the excellent internet connection at my friend’s house (a stable connection !) to watch At the Table on Arte, instructing myself not to think about the conversations all those fine people were holding as they ate. (Of course, this “formal prohibition” to think didn’t stop the upsurge of the memory of a fine meal thoroughly spoiled by the hostess’ impression that she could vent her horros ‘between ourselves’; my spouse at the time had berated me for my “lack of courtesy”; apparently, someone regretting that Hitler “hadn’t finished the job” did not call for any outraged comment on the part of a guest; thus revealing an unexpected side to his personality.)

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So I went back to my reading (see illustration – as pertains to Ottoline et le vétérinaire des monstres,I was more taken by the work of illustrator Laurent Gapaillard, especially his interpretation of Bonebird. As for monsters, the real ones in Adam Bodor’s works and those in the daily news are entirely more horrifying.

As for Kari Unksova’s La Russie l’Été, I tend to bring it along with me, everywhere I go.

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The silence cure continues until the 20th. The chatter from passersby on my street will seem strange when I go home.

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