Vraiment, à prendre conscience de l’étendue des horreurs qui se répandent comme une gangrène, je comprends mieux comment les gens ont pu traverser la 2e guerre mondiale en se préoccupant uniquement de questions de rationnements ou de leur déception de devoir annuler un voyage longtemps désiré. La force du déni, le surtout ne pas savoir, quelqu’en soit le prix. C’est que les civilisations ne se déglinguent pas d’un seul coup, et au déni il faut ajouter la sidération. Et puis, encore et toujours, comme dans le poème de René Char, “là où nous sommes, il n’y a pas de crainte urgente.” Et sans l’urgence, apparemment, l’indolence a la cote chez l’humain.

Mais autre chose aussi. Si je pense à la force d’attraction des menteurs connus comme tels et qui s’emploient à détricoter la réalité, chacun pour son petit profit, je songe à ce passage dans Le Pendule de Foucault où Umberto Eco, (qui a tendance à en remettre, même une fois qu’il a dit l’essentiel, 867 pages, c’est vraiment beaucoup), écrit ceci : “Les gens croient ceux qui vendent des lotions pour faire repousser les cheveux. Ils sentent instinctivement que ceux-là réunissent des vérités qui ne vont pas ensemble, qu’ils ne sont pas logiques ni ne sont pas de bonne foi. Mais on leur a dit que Dieu est complexe et insondable, et l’incohérence est ce qu’ils ressentent de plus semblable à la nature de Dieu. L’invraisemblable est la chose la plus semblable au miracle.” Et c’est ainsi qu’un Trump accroît sa popularité plus s’accumulent les évidences de ses crimes, sans même toucher à l’expansion du mal qui gagne depuis la pourriture au coeur du Kremlin. Et qu’on trouve des messages des anges dans la disposition des rondelles de saucisson sur une pizza.

Et puis, c’est l’été. En été, on mange des glaces et on se garde les angoisses existentielles pour la rentrée.

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Terminé la révision d’Une Poule Avertie en Vaut Deux. S’ensuit le moment de flottement habituel à savoir sur quel texte je porterai mon regard. Apparemment, je ne sais pas faire grand chose d’autre de ma peau.

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Truly, when realizing the extent of the horrors spreading like a gangrene, I have a better understanding of how people could live through the Second World War with, as sole preoccupations, matters of rationing or their dispappointment in having to cancel a long-dreamed of trip. The strength of denial, of avoiding knowledge at all cost. Because civilizations don’t fall apart all at once, and to denial one must add astonishment. Plus, over and over again, as in René Char’s poem “where we stand, there is no urgent concern.” And absent an emergency, apparently, idleness is the winning option for humans.

But there’s something else at play. If I think of the power of attraction of liars known to be such who are busy unknitting reality, each to his own benefit, I’m reminded of this passage in Foucault’s Pendulum by Umberto Eco (who tends to carry on even once he’s hit the nail fair and square, 867 pages is really a lot): “People believe those who sell tonics to make their hair grow back. Instinctively, they feel that those ones combine truths that don’t belong together, that they are not logical or in good faith. But they were told that God is complex and unfathomable, and incoherence is what they experience as being the most similar to the nature of God. The implausible est the thing most resembling a miracle.” And that is how a Trump’s popularity grows the more evidence is gathered over his crimes, without even touching on the expansion of evil spreading out from the corruption at the heart of the Kremlin. And that are discovered messages from the angels in the way the sausage slices are laid out on a pizza.

Plus, it’s summertime. In summertime, you eat ice cream and save existential angst for the fall.

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Finished revisions on Once Bitten Twice Shy. There follows the usual wavering as I wonder over which text my eyes will fall next. Apparently, I don’t much know what else to do with myself.