9 juillet 2023

J’arrive à la fin du premier volume d’Une saga moscovite d’Axionov; pas certaine de relire le volume 2 au complet, sauf pour les extraits de journaux et ‘intermèdes’ des avatars divers. Pourquoi ?

-Déjà que son choix d’utiliser les personnages d’une seule famille fictive pour couvrir la plupart des aspects de la réalité soviétique des années trente et quarante l’oblige à une profusion hautement invraisemblable de rencontres inopinées à Moscou, en Géorgie et sur le front

– sans parler des aimables jeunes gens de l’intelligentsia déambulant dans les rues de Moscou en évoquant à voix haute leurs craintes et dégoûts pour le régime…à une époque où les gens hésitaient même à les évoquer dans un murmure à l’oreille d’un être aimé, ça ne fait pas sérieux.

-quant aux femmes dans cet univers, soit mères nourricières, soit déesses érotiques, que dire, si ce n’est qu’il s’agit bien du regard d’un homme d’un certain âge et d’une certaine culture. Le cul et le ventre, et voilà Toto content, même s’il a une préférence pour une petite touche de sentimentalité à la clé.

Mais il y a tout de même quelque chose de très juste dans ce qu’il évoque au sujet des exactions commises par les troupes russes en Allemagne – viols en série, pillages et autres catastrophes – quelque chose toujours d’actualité que l’on retrouve dans les comportements abjects des troupes russes envahissant l’Ukraine. Leurs violences ne sont pas seulement autorisées par des autorités mafieuses jusqu’à la moëlle, elles sont récompensées; en effet, si les horreurs sont présentées comme étant justifiées, non seulement on n’a pas à s’en repentir, mais on peut même s’en glorifier et s’en trouver décorés.Telle est la logique qu’inspire le cynisme fondamental d’un Etat dirigé par des truands.

Vérité qu’on voit confirmée tous les jours; vérité sur fond d’opportunisme électoral et économique de la part des leaders occidentaux

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Des tentes, des camions, des camping cars sur tous les espaces libres: le peuple des divertisseurs de rue est là jusqu’à demain matin. Le peuple des spectacles en off qui vit de la collecte au chapeau – à vot’ bon coeur, messieurs dames – et d’une attestation du festival pour ce qui est de leur statut d’intermittents du spectacle. Alors que ceux se produisant dans le in ont droit, en sus, à un cachet modeste provenant de la subvention (tout aussi modeste) accordée aux organisateurs.

Le marché de ce dimanche s’est déroulé au milieu des installations des spectacles qui reprendront en après-midi. La brise matinale penchait encore vers la fraîcheur, déjà dissipée en fin de matinée.

Les “écritures” s’accumulent dans ma tête – surtout des bouts de dialogues – elles devraient atteindre le bout des doigts bientôt.

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I’m reaching the end of the first volume of Axionov’s Une saga moscovite; not sure I’ll re-read volume 2 in its entirety, save for the newspaper excerpts and “intermissions” of various avatars. Why?

-To start with, his choice of using characters of a single fictitious family in order to cover most aspect of Soviet reality in the thirties and forties forces him to make a slew of highly improbable chance encounters in Moscow, in Georgia and on the front lines

-this before mentioning the nice young people of the intelligentsia strolling in the streets of Moscow while evoking out loud their fears and disgusts over the regime …at a time when people hesitate to even whisper these in the ear of a loved one, this is really not serious

-as for the women in this universe, either earth mothers or erotic goddesses, what is there to say other than the fact this is truly in the eye of a man of a certain age and culture. Ass and belly, and little Toto is content, even if he shows a preference for a small touch of sentimentality as a bonus.

Still, there is something very accurate in what he writes about the exactions committed by the Russian troops in Germany – serial rapes, looting and other disasters – something that is still current, with the same abject crimes committed by Russian troops invading Ukraine. These violences are not only authorized, they are glorified by mafia-like leaders corrupt to the marrow; indeed, once these horrors are presented as justified, there is not only no need to repent but one can even revel in them. Such is the logic inspired by the fundamental cynicism of a State led by thugs.

A truth we see reaffirmed every day; a truth on a background of economic and electoral opportunism of our Western leaders.

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Tents, trucks and camping cars cover every available space: the people of street performances are here until tomorrow morning. The people from the off performances who live off the proceeds from the hat passed around – spare some change, ladies and gents? – and a certificate by the festival organizers insuring their status as intermittents du spectacle (occasional show business workers). Whereas those performing on the in also receive a modest stipend paid out from the (also modest) subsidies.

Today’s Sunday market took place amid the circus and concert installations planned for this afternoon. The morning breeze still leaned toward coolness that had already dissolved my mid-morning.

“Writings” – bits of dialogue, mainly – are piling up in my head, and should reach the fingertips soon.

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