
Autant que faire ce peut, je m’efforce de ne pas gaspiller mon énergie en bouffées d’indignation impuissante. Plus je réalise la profondeur de l’hypocrisie des dirigeants face au monstre à mille têtes qu’ils nourrissent, sciemment pour certains et par pure opportunisme irréfléchi pour d’autres, plus il m’apparaît évident que cette indignation doit constamment servir à nourrir une détermination à ne pas laisser détruire le vivant. Bataille perdue d’avance ? Peut-être. Mais que ce soit l’opposition à la destruction de l’Ukraine par les pourris à la tête de la Fédération de la Russie, ou tout autre sujet, les seules batailles qui soient vraiment perdues d’avance, ce sont celles qu’on se refuse à mener.
La majeure partie de l’après-midi hier fut passée à la table dans le jardin à assembler des éléments du parcours des grévistes de 1910 en courtes vignettes pour les six arrêts sur ce ‘chemin de la croix’ nouveau genre, vignettes en lien avec les luttes actuelles qui vont bien au-delà de la seule question du passage en force de la ‘réforme’ des retraites.
Hier soir, à la cantine au bout de ma rue, le repas était composé d’une salade de carottes râpées et d’un ‘hachis parmentier’ végétarien. Puis, des activistes du milieu agricole ont présenté le documentaire Secrets Toxiques démontrant, preuves et témoignages à l’appui, comment le processus d’autorisation des divers pesticides par l’Union Européenne est faussé dès le départ, pour plusieurs raisons: la première étant que l’analyse de la toxicité éventuelle du produit se fonde uniquement sur la déclaration du fabricant sur ce qui constitue ‘l’ingrédient actif’ de son brouet. Les autres intrants et ‘impuretés’ ne sont pas pris en compte, bien que leur toxicité puisse être encore plus dommageable que ne l’est ‘l’ingrédient actif’. En effet, ces mélanges mortifères proviennent, en large partie, des fonds de cuve des raffineurs de pétrole et sont riches en métaux lourds – arsenic, plomb, et autres matières peu compatibles avec le vivant. Les épandages massifs affectent alors, non seulement les insectes ravageurs, mais leurs prédateurs naturels, et s’infiltrent ensuite dans la nappe phréatique pour se retrouver dans les eaux d’utilisation courante.
Et tout le reste à l’avenant. D’où mon commentaire d’entrée en matière et l’évidence qui veut qu’on ne coure pas un marathon de la même manière qu’on effectue un sprint de 100 mètres.
Le beau temps est à nouveau au rendez-vous aujourd’hui. Poursuite des séances de travail à la table du jardin.
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As much as possible, I try not to waste my energy on spurts of powerless indignation. The more I become aware of the depth of hypocrisy of our leaders in their dealings with the thousand-headed monster they feed, knowingly for some and through sheer thoughless opportunism for others, the more it becomes obvious to me that this indignation must constantly be used to feed a solid determination not to allow the destruction of the living. A lost cause before even attempting it ? Perhaps. But, be it in the opposition to the destruction of Ukraine at the behest of the rotten ones heading the Federation of Russia, or any other, the only truly lost causes are the ones over which people refuse to act.
The main part of the afternoon yesterday was spent at the table in the garden, assembling elements from the 1910 strike into short illustrations for the six stops along this ‘stations of the cross’ of a difference genre; illustrations relating to the current struggles that go way beyond the sole issue of the forced adoption of a pension ‘reform’.
Last night, at the canteen at the end of my street, the meal consisted of grated carrots with a vegetarian ‘hachis parmentier’. Followed by the presentation by activists in the agricultural sector of the documentary Toxic Secrets clearly outlining evidence as to how the authorization process at the European Union for pesticides is skewed from the beginning, for several reasons: the first being that the analysis of the possible toxicity of the product is based solely on the maker’s declaration of what is the “active ingredient” in his glop. The other intrants and “impurities” are not taken into account, although their toxicity may prove more damaging than that of the main ingredient. Indeed, this killer brew includes large servings of the sludge left over from the refining of petroleum, a sludge rich in heavy metals – arsenic, lead, and other ingredients incompatible with the living. Massive spraying then affects not only the ravaging insects but also their natural predators, before then infiltrating the water table and ending up in the water for general use.
And everything else in keeping with this attitude. Reason for my introductory comment and the obvious conclusion that one does not run a marathon the same way one handles the 100 meter dash.
Fine weather continues today. More work sessions at the garden table.