15 avril 2023

(Ma pancarte se lit : “64 c’est Non” -comme j’en ai 76, il est clair que le message est pour ceux et celles à venir -My cardboard reads “No to 64,” but since I’m 76 years old, clearly the message is for those still to reach that age.)

Selon le compteur wordpress, il y aurait eu 177 visites sur mon blog hier. La chose me paraît étonnante, c’est le moins que je puisse en dire, mais, bon, peut-être que, tout comme dans la chanson, “ce sont amis que vent emporte, et il ventait devant ma porte” ? Qui peut savoir.

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Donc, hier ce qui était certain : pluie abondante + vent déterminé = parapluies renversées et cartons des affiches détrempés, mais nous avons couvert “l’heure de pointe” qui occupe très exactement le créneau horaire de 18h à 19h dans cette ville, avec tractage auprès des chauffeurs ralentissant au rond-point. Nous étions une trentaine au départ, plusieurs d’entre eux se sont déplacés sur les rond-points pour du tractage. (La plupart des gens dans des voitures bas de gamme klaxonnaient leur appui, en plus d’un chauffeur du bus arrivant d’Albi, bien connu des manifestants qui s’y rendent). Le tout sous la ‘surveillance’ de 6 gendarmes (mais vu qu’ils étaient sans parapluies et en uniforme de ville – hé-ho, c’est pas Toulouse, ici ! – ils ont passé le plus clair de leur temps à l’intérieur de la mairie).

Prochaine étape : affichage sur le marché dimanche, pour annoncer la manif locale du 1er mai, où nous suivrons le parcours des hommes et des femmes des mégisseries locales lors de la grande grève de 1910.

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Je ne sais pas, puisque je n’habitais pas en France en 1958, comment l’existence s’y déroulait avant l’adoption de la 5e République. Chose certaine, le fait que le pays en soit à sa cinquième interprétation des règles de fonctionnement de l’Etat démontre qu’une constitution se doit d’être évolutive en fonction, et de la compréhension générale qu’ont les citoyens des règles en question, et de la manière dont elles sont appliquées et/ou contournées par les dirigeants. (Au contraire, par exemple, de la vision des “originalistes” aux Etats-Unis pour qui leur constitution se doit d’être interprétée selon ce qu’on comprend des intentions originelles de ses rédacteurs, sans tenir compte des incompatibilités évidentes entre ce point de vue et l’évolution de la société, à tous les égards.)

Chose certaine aussi, une constitution comme celle de la 5e République qui accorde des pouvoirs exorbitants à son président est vouée à la dérive autoritaire de la minute que la charge est confiée à quelqu’un qui ne tient plus compte de la mission sociale dévolue à l’Etat, et trouve vraiment génial de travailler à démolir les acquis gagnés après de chaudes luttes. Il doit bien se plaire quand il se voit en photo, avec le menton porté haut. Quant aux conséquences, il s’en fiche, c’est son dernier mandat, et des ponts d’or l’attendent chez les grands industriels qu’il aura choyés. Après lui, le déluge, qu’est-ce que ça peut bien lui faire?

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Pendant ce temps: l’heure est à la relecture des Contes d’Exil, pour y rajouter les diverses références requises pour les poèmes cités et la signification des mots russes dans le texte, avant d’obtenir le code ISBN (Comme il sera imprimé sous pseudo, je ne sais pas si la demande doit inclure ce pseudo ou mon identité civile. À voir. Un texte qui plairait peut-être davantage à des jeunes -aimant lire, eh oui, il y en a – qu’à des adultes. Je ne sais pas. De toute façon, j’en ferai imprimer une dizaine.

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Et comme dit la Complainte de Rutebeuf : “L’espérance des lendemains, ce sont mes fêtes.”

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According to the wordpress counter, some 177 people visited my blog yesterday which strikes me as rather amazing, to put it mildly, but seeing how the wind was blowing, perhaps they are like those fair-weather friends in the song, the ones the slightest wind then blows away, who knows.

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So, yesterday : abundant rain + determined wind = up-ended umbrellas and soggy placards, but we covered the local “rush hour” which lasts precisely from 6 to 7 PM in this town. We started off some thirty people, but several of them then moved onto the turn-abouts to distribute leaflets to drivers slowing down. (Most of the people in lower-grade cars honked their horns in support, plus the driver from the bus coming in from Albi – well-known by those who demonstrate there.) Under the not-so watchful eye of 6 gendarmes (but since they had no umbrellas and were in regular uniform – hey, this is not Toulouse, you know ! – they spent most of their time inside City Hall.)

Next action : leaflets at the Sunday market announcing the May 1st march along the path taken by the local tannery workers duraing the Great Strike of 1910.

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I don’t know, since I didn’t live in France in 1958, how life played out here prior to the adoption of the 5th Republic. What is certain is that the fact the country is now ruled under the fifth interpretation of the rules governing Statehood, shows that a constitution needs to evolve, based on the general understanding of its citizens of the rules involved, and of the way in which those rules are applied and/or subverted by the leaders. (Contrary, for instance, to the vision of “originalists” in the United State who consider their constitution must be interpreted in terms of what is currently understood of the signatorees’s original intentions, without taking into account the obvious incompatibilities between this point of view and the overall evolution of society. )

One thing is certain also, a constitution like that of the 5th Republic which gives its President exorbitant powers is bound to drift into authoritarian rule as soon as the mandate is exercised by someone who disregards the social mission devolved on the State and thinks it’s really great to work at demolishing the gains obtained in that regard through serious struggles. He must really enjoy the sight of himself in photos showing him leading with the chin. As for the consequences, he couldn’t care less, this is his second and last mandate, and golden parachutes await from those big industrialists he has pampered. May the flood follow, what does he care ?

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Meanwhile, with Contes d’Exil, I’m adding the suitable references to the poems quoted in the text, as well as the meaning of Russian words in it, before obtaining the ISBN code. (Since I’m publishing under a nom de plume, I don’t know if the ISBN must be in that name or in my everyday identity. Must check. It’s a text that might be better appreciated by young people – those who read, yes, they exist – rather than adults. I don’t know. In any event I’ll have ten copies printed up.

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And as in Rutebeuf’s Complaint : “Hopes for the days to come are my feasts.”

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