Ils me font rire avec leur “seuil de la pauvreté” à 1 200 €. J’en connais qui se débrouille avec 678 € – il faut appeler ça comment ? Le sous-sol de la pauvreté ? Le seuil de la misère ?

“Tant pis pour eux, tant pis pour elles”, me répondront certains des mieux nantis, ils/elles n’avaient qu’à :

…qu’à faire comme nous ?

…qu’à étudier plus ?

…qu’à travailler plus ?

…qu’à ne pas être malades ?

Quant aux jeunes que certains vieux s’acharnent à traiter de “paresseux”, on sait ce que c’est, la “valeur travail” pour les cavistes de supermarchés ? Pour les jeunes qui ont pour tâche principale de ‘clipser’ les anti-vols sur des vêtements made in Bangladesh ?

Et qui se prennent, en plus, les commentaires méprisants de leurs aînés, comme si ils et elles ne seraient pas les plus affectés par tout ce démantèlement qui s’opère au profit d’industriels et de politiques dont la devise officielle est Après nous le déluge.

Avec, comme d’habitude, le message pas si subliminal que ça, qu’il faut rabaisser les “privilèges” des travailleurs des pays “riches” parce qu’ils “coûtent trop cher” comparativement aux travailleurs surexploités ailleurs.

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Quant à l’ONU, quand j’entends que sa Charte n’a pas du tout prévu ce qu’il fallait faire si un membre permanent de son Conseil de Sécurité s’avérait violer, non seulement la Charte, mais les habitants et habitantes du pays qu’il envahit et détruit, qu’en dire ? On a l’impression de voir un immense décor de scène qui vacille et s’apprête à s’effondrer. Des milliards, dépensés au cours des ans par ce géant digne de l’un des tigres en papier qu’affectionnait tant Mao.

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Dimanche. Marché. Tracts. (Inutile de me dire que c’est inutile. D’abord, je n’en crois rien et, en plus, se faire dire qu’on est inutile, on s’y habitue, et on fait à sa guise quand même. Après tout, cela pourrait s’avérer être votre droit le plus précieux et le plus chèrement acquis.)

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Retour de tractage sur le marché. Le commentaire le plus débile :

“Oh, moi, je l’ai, ma retraite, alors…”

— Et les plus jeunes, Madame, vous y pensez ?

— Les plus jeunes ? Ils apprendront ce que c’est bosser, ça leur fera le plus grand bien !”

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They make me laugh with their “poverty threshold” set at a monthly1 200 €. I know people who get by on 678€. What should that be called ? The basement of poverty ? The threshold of misery ?

“Tough luck for them,” would answer some of the well-off, all they had to do was :

…do as we did?

…study more?

…not be sick?

As for the young ones some elderly insist on calling “lazy”, do they know what “value” there is in working the stockroom of supermarkets? Or having as your main responsibility clipping on anti-theft beepers on clothes made in Bangladesh?

With the customary and not-all-that subliminal message that says the “privileges” of workers in the “richer” countries are “too expensive” compared to the over-exploited workers elsewhere.

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As for the UN, where I hear that its Charter had not provided at all for what needed to be done if a permanent member of its Security Council happened to be violating, not only the Charter, but the inhabitants of a country they had invaded and were busy destroying, what is there to say ? One gets the impression of watching a huge stage set wobbling and about to collapse. Billions, spent over the years by this giant worthy of one of those paper tigers Mao liked to mention.

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Sunday. Market. Flyers.(No point in telling me it’s useless. First of all, I won’t believe you and, moreover, when you keep being told you’re useless, there comes a point where you’re accustomed to it and do as you choose all the same. After all, it may prove to be your most precious and hard-earned right.)

Back from handing out flyers at the market.

The dumbest comment heard:

“Oh, me, I’ve got my pension, so…”

— You don’t have a thought for younger ones, Madame ?

— The younger ones ? They’ll learn what working is about, it’ll do them a world of good!”