28 février 2023

J’ouvre d’anciens dossiers sur la collection de clés usb. Les romans que j’écrivais en anglais, ici en France. En anglais, pourquoi alors? Je ne sais pas, probablement pour la même raison que j’ai écrit Contes d’Exil en français, depuis les Etats-Unis. Une manière d’installer la distance nécessaire d’avec la langue du quotidien, peut-être.

Toujours est-il que je viens de rouvrir le dossier d’un roman que j’intitulais Where the Children Play en anglais (Là où s’amusent les enfants). Avec en incipit, un tout petit poème d’Octavio Paz :

Enfant avec toupie

Chaque fois qu’il la lance

elle tombe juste

au centre du monde

Octavio Paz

Liberté sur parole

Oui, j’ai envie de revoir ce roman en français. Sans doute autre chose qu’une traduction précise. Près de vingt ans se sont écoulés depuis les premiers jets.

L’histoire débute avec le gamin, Nico. Ce qui est assez logique, vu le titre de l’histoire.

Nico

L’oeil fermé s’ouvrit. Il s’agissait d’un livre. Le livre fermé s’ouvrit et Leïla en jaillit. Elle s’assit au pied de son lit, des petites étincelles bleues crépitaient autour d’elle. Au début, cela lui fit peur, puis il décida qu’il s’agissait probablement de bioluminescence.

Elle resta pour un long moment. Le rayonnement diminuait lorsqu’elle dormait pelotonnée près de ses pieds, et scintillaient à travers ses paupières closes à lui lorsqu’elle s’éveilla.

Puis il s’éveilla d’un coup et Leïla n’était plus là.

*

I open old stories on a collection of USB sticks. Novels I wrote in English, here in France. Why in English then? I don’t know, probably for the same reason I wrote Contes d’Exil in French while in the United States. A way of establishing a distance from the language spoken in daily life, maybe.

Whatever the reason, I’ve just re-opened the file on a novel titled Where the Children Play. With the tiny poem by Octavio Paz that serves as incipit :

Boy with Top

Each time he spins it,

it lands, precisely,

at the center of the world.

Octavio Paz in Liberty under Oath 

Yes, I feel like reworking this novel in French. No doubt it will be something other than a precise translation. Almost twenty years have gone by since the first versions.

The story opens on the boy, Nico. Which makes sense, considering the title:

Nico

The closed eye opened. It was a book. The closed book opened and Leïla popped out. She sat at the foot of his bed with little blue sparks flickering around her. He found this scary at first until he decided it must be bioluminescence.

She stayed for a long time. The glitter died down when she slept curled up near his feet and glimmered through his closed eyelids when she woke up.

Then he popped awake and Leïla was gone.

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