
$817 milliards. C’est le montant de l’actuel budget militaire des Etats Unis. Dans une entrevue publiée hier dans le Financial Times, le Général Mark Milley, président du comité commun des chefs d’Etat-Major, affirme que ce budget sera insuffisant pour maintenir le niveau de munitions qu’utilise l’Ukraine dans sa lutte contre l’invasion russe tout en affirmant que, de toute façon, l’industrie ne sera pas en mesure de produire les quantités requises et, qu’au final, la question devra se régler à la table des négotiations. Tout en maintenant, bien sûr, que l’invasion russe est totalement inacceptable, mais le réalisme s’impose, comme le savait si bien le cheval blanc de Napoléon.
Toujours en matière de “réalisme”, pour des raisons qu’il ne considère pas nécessaire de révéler au bon peuple, le gouvernement français maintient son silence assourdissant sur la question des déportations de milliers d’enfants ukrainiens dont les états civils sont modifiés – subito-presto, les voici munis d’un passeport russe, d’un nouveau nom et d’une nouvelle date de naissance – et qui sont ensuite “distribués” dans les régions de la Russie où la baisse du taux de natalité chez les Russes-Russes est alarmant (pendant que les habitants autres que Russes-Russes dans ces mêmes régions sont expédiés sur le front, se battre et mourir pour la plus grande gloire de Poutine.)
Je ne cesse d’être abasourdie par ce qu’on appelle “réalisme”.
Le rêve de cette nuit me disait cela en termes aussi “réalistes” qu’un diagnostic médical.
Des phrases que je retiens d’un premier tour sur Facebook : Podolyak, l’un des conseillers de Zelenskyi, répondant à un journaliste letton lui demandant ses projets pour après la guerre et qui répond: “Après la victoire, nous serons longtemps à pleurer.”
Et ces voeux exprimés par quelqu’un au soutien d’un jeune militaire subissant une intervention chirurgicale lourde :”
” quand un homme de l’âme prie pour les autres, les anges-gardiens de ces gens prient pour elle.
Votre prière, en tant que lumière réfléchie, rehaussée par les prières des Anges, vous revient.”
D’où je comprends que la croyance enfantine dans le pouvoir magique des mots, une fois déçue par la “réalité”, se réfugie dans la prière – et ce, même pour des agnostiques pour qui , je l’atteste, ça demeure un réflexe. Par contre, pour ce qui est des anges gardiens, je m’interroge vraiment sur la qualité de ceux assignés à des êtres tel que Poutine ou la Lvova-Belova, responsable du rapt des enfants des autres. Ils font quoi, ces anges-là, autre que de pleurer ?
*
Entretemps, question écriture, le personnage s’apprête à découvrir le I Ching ou Yi King (c’est selon la graphie choisie par l’Occidental qui en parle.)
*
$817 billion. That’s the amount of the current military budget in the United States. In an interview published yesterday in the Financial TImes, General Mark Milley, Chairman of the joint committee of Chiefs of Staff, said this budget would be insufficient to maintain the current level of ammunition used by Ukraine in its struggle against the Russian invasion while also saying that industry won’t be able to keep up with the required produced and that, in the end, the matter would have to be resolved at the negotiation table. While maintaining, of course, that the Russian invasion is totally unacceptable but realism must prevail, mustn’t it, as Bonaparte’s white horse knew so well.
In matters of “realism”, for reasons it does not consider necessary to reveal to the populace, the French government maintains a resounding silence over the question of thousands of Ukrainian children being deported, their civil status modified, – and abra cadabra, here they are with a Russian passport, a new name and a new birth date – and who are then “distributed” in those regions of Russia where the decline of the birth rate in Russo-Russians is alarming (while inhabitants other than Russo-Russian in these same regions are expedited to the front lines, in order to fight and die for the greater glory of Putin.)
I never cease to be amazed by what is called “realism”.
The dream last night told me all this in terms as “realistic” as a medical diagnosis.
Words I’ve noted after a first look at Facebook: Podolyak, one of Zelenskyi’s advisors, when asked by a Latvian journalist what his plans were for after the war, answered: “After the victory, we will spend a long time crying.”
And the wishes expressed by someone concerning a young soldier about to undergo major surgery :
“When a soulful person prays for others, those peoples’ guardian angels pray for them. Your prayer, as reflected light, enhanced by the prayers of Angels, come back to you.”
From which I understand that the childish belief in the magical power of words, once disappointed by “reality”, takes refuge in prayer – even for agnostics who, I attest to it, continue to do so as a reflex. However, as pertains to the guardian angels, I truly wonder about the quality of the ones assigned to beings such as Putin or Lvova-Belova, the women in charge of kidnapping other people’s children. What are those angels up to, apart from crying?
*
Meanwhile, writing-wise, the character is about to discover the I Ching or Yi King (depending on the writing chosen by the Westerner talking about it.)