
“Serrez ma main.” Le geste que demande le sauveteur à la personne enfouie sous les décombres. Le geste que demande le médecin à la personne en incapacité de parler. Ces mots et leur contexte dans le poème d’André Markowicz me ramènent des années plus tôt lorsqu’un médecin m’a demandé de lui serrer la main dans une autre circonstance où il était préférable de ne pas répliquer à voix haute. Message transmis. Message reçu.
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Les milliers et les milliers de morts sous les décombres. Comme disent les géologues “ça n’est pas le séisme qui tue, ce sont les immeubles qui s’effondrent.” Et qui s’effondrent pourquoi ? Parce que leurs constructeurs, pots-de-vin à l’appui, ont “allégé” les exigences en matière de barres d’armatures, de qualité du béton, bref, ont rogné partout où ils le pouvaient afin de s’en mettre plus dans les poches. Personnellement, je reste sidérée par le sort de cette femme, accouchant dans les décombres et y mourant. Le bébé nouveau-né survit, on lui donne le nom d’Aya qui veut dire ‘signe de Dieu’. Mais signe de quoi, dites-moi, signe que leur Dieu s’est éveillé de sa torpeur, le temps de dire: ‘quoi, qu’est-ce, ah, bon, ben sauvez le bébé, je le veux’ ? Et cette femme, et l’horreur qu’elle aura vécue ? Ah, désolé, Dieu faisait un petit roupillon.
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Hier, Londres, Paris, Bruxelles ont ovationné cet homme épuisé, harassé qui fait tout en son pouvoir pour le peuple qui l’a élu président. Zelenskyi, utilisant tous ses talents pour amener ses alliés à bouger plus vite, à répondre plus rapidement et à se concentrer sur la tâche immédiate au lieu de se construire des scénarios pour une ‘paix’ qui se ferait au prix du territoire et des citoyens de l’Ukraine. C’est tellement courant, n’est-ce pas, que d’ignorer les frontières convenues dans le droit international. Ah, opportunisme, ton nom est…familier.
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Allez. De retour à mes cahiers.
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“Squeeze my hand”. The gesture the rescuer asks from the person buried under the rubble. The gesture requested by the doctor to the one who cannot speak. Those words and their context in the poem André Markowicz published today bring me back years ago when a doctor asked me to squeeze his hand in another circumstance where it was preferable not to reply out loud. Message transmitted. Message received.
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Thousands and thousands of dead under the debris. As geologists say “it’s not the earthquake that kills, it’s the collapsing buildings.” And why do they collapse ? Because their builders, thanks to bribes, “lightened” the requirements in matters of rebar, of quality of the concrete, in short, pared down everywhere they could in order to put a maximum into their pockets. Personally, I’m astounded by the fate of the woman who gave birth under the rubble, then died. The newborn survived, and is named Aya which means “sign of God”. But sign of what, tell me, sign that their God woke from his torpor, long enough to say: “What, how, oh, well, save the baby then, such is my will”? What about this woman and the horror she lived through ? Oh, sorry, God was having a little snooze.
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Yesterday, London, Paris, Brussels cheered that tired, harassed man doing everything he can for the sake of the people who elected him as their President. Zelenskyi, using all his skills to bring his allies to move faster, to respond more quickly and to concentrate on the task at hand instead of devising scenarios for a “peace” that would be at the cost of Ukraine’s territory and citizens. It’s such a common thing, ignoring internationally-agreed borders, isn’t it ?Ah, expediency, thy name is…familiar.
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All right, back to my notebooks.