29 janvier 2023

Peut-être faut-il vivre dans une petite ville dé-industrialisée pour comprendre ce que représente une journée à Toulouse. Soudainement, Place du Capitole où l’on me dépose, et jusqu’à la librairie Ombres Blanches : un mouvement incessant de personnes allant, venant, se croisant, s’évitant de justesse. J’en suis étourdie.

Puis, face à la librairie, un plateau à 13€ au petit restaurant coréen – soupe miso, riz, nouilles à la fécule de patate douce, légumes…

Et, le premier but de ma journée: la librairie Ombres Blanches, direction initiale: la section de poésie russe (où j’ai le plaisir de voir des livres des Éditions Mesures – avec le sentiment de croiser des amis : Guennadi Aïgui, Léonid Andréïv, Kari Unksova… )J’y cueille Les Élégies du Nord et Les Secrets du Métier d’Anna Akhmatova dans la traduction de Sophie Benech aux Éditions Interférences; Ossip Mandelstam, Nouveau poèmes 1930-1934 traduits par Christiane Pighetti aux éditions Allia (j’ai déjà plusieurs de ces poèmes, mais j’aime comparer les traductions); Le Dit de l’Ost d’Igor aux éditions Inculte (traduction française d’André Markowicz à partir de la traduction en russe moderne par Andréï Tchernov; François Cheng, L’écriture poétique chinoise chez Points. Puis, dans la section littérature: L’Ange scellé, nouvelle de l’Ukrainien Nikolaï Leskov, traduit par Denis Roche aux éditions Sillage; et L’Internat de l’Ukrainien Serhiy Jadan, traduit par Iryna Dmytrychyn aux éditions Noir sur Blanc.

Je m’installe alors avec mes ‘prises’ au café de la librairie pour un premier contact avec tous ces nouveaux amis. Avant de retrouver les amis musiciens qui m’ont invitée à la Halle aux Grains pour un concert de l’Orchestre national du Capitole. Un concert fait d’extraits d’oeuvres connues, certes, mais fort bien présentées et interprétées. Le plaisir est d’autant accru que nos places sont directement derrière la section des contrebasses, avec vue sur l’ensemble de l’orchestre dont il est bien agréable de suivre et le travail des musiciens, et leurs poses durant leurs pauses. Tout un monde d’attitudes, d’expressions…oui, et comment le joueur de cymbale s’occupe-t-il en attendant son intervention décisive à la fin de La Moldau de Smetana ?

Je rentre chez moi, nourrie pour de longs moments.

*

Perhaps you need to live in a small de-industrialized town to understand what a day in Toulouse can represent. Suddenly, Place du Capitole where I am left off, and on the walk over to the Ombres Blanches bookstore: a constant movement of people coming, going, crossing paths, avoiding one another, just barely. I’m dizzy from it all.

Then, facing the bookstore: the 13€ platter at the small Korean restaurant – miso soup, rice, sweet potato noodles, vegetable…

Then, on to the first objective of my day: the Ombres Blanches bookstore, where I head for my first choices; the Russian poetry section (where I’m delighted to see books from Editions Mesures – with the impression of coming across friends: Guennadi Aïgui, Leonid Andreyev, Kari Unksova…) I pick up the Northern Elegies and The Secrets of the Craft by Anna Akhmatova in Sophie Benech’s transation at éditions Interférences: Osip Mandelstam’s New poems 1930-1934, translated by Christiane Pighetti for Allia (I already have several of these poems, but I enjoy comparing translations); Le dit dit de l’ost d’Igor (The Tale of Igor’s Campaign) in the French translation done by André Markowicz based on the translation into modern Russian by Andrey Tchernov: François Cheng’s L’écriture poétique chinoise (Chinese poetic writing). Then, in the literature section: L’Ange scellé (The Sealed Angel) a short story by the Ukrainian Nikolay Leskov, translated by Denis Roche at Sillage; L’internat (The Orphanage) by Serhiy Jadan, translated from the Ukrainian by Iryna Dmytrychyn.

Thus supplied, I head to the bookstore’s café for a first contact with my new friends. Before meeting up with musician friends who have invited me to a concert of Toulouse’s National Orchestra at the former Grain Exchange; a concert made up of excerpts from known works, true, but very well presented and interpreted. The pleasure is that much greater because our seats are directly behind the basses, with a view on the entire orchestra – it’s most pleasant to follow the work of the musicians, as well as their poses during their pauses. A world of attitudes, expressions… yes and how does a cymbal player spend his time, while awaiting the significant moment for his contribution at the end of Smetana’s Moldau ?

I come home, nourished for a long time.

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