
Oui, je sais, il s’agit de la devise de Paris, mais ici, il s’agit simplement de dire deux choses: le téléphone ne fonctionne toujours pas en guise de téléphone; tandis que la connexion internet, elle, varie, se stabilise, ralentit…bref, quand on paie le tarif le plus modeste possible, il ne faut pas s’attendre à quelque priorité de service que ce soit, je suppose. (Comment cela se gère chez le “fournisseur de service” ? Aucune idée.) Par ailleurs, comme le “fournisseur de service” profite d’une entourloupe commercial appelé “Black Week” pour présenter des offres alléchantes de nouveaux téléphones à rabais… Bref, un téléphone sans téléphone, ça ne me dérange pas vraiment, vu le peu d’usage que j’en fais en tant que tel.
L’aspect le plus réjouissant de la journée, hier: un texte que j’avais écrit comme un devoir en atelier s’est mis à se dégager de ses contraintes imposées pour devenir autre chose. Ce faisant, il ouvre de nouvelles perspectives sur les habitant du 34, rue des Arcades. (Pas que le texte en lui-même soit réjouissant, non, mais c’est une chose impossible à expliquer – comment l’écriture satisfaisante de quelque chose ne dépend pas du sujet ou des sentiments qu’il inspire. Ce qui compte, c’est la justesse de cette expression, quel qu’elle soit.)
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Je relis Le pas de Gamelin de Jacques Ferron, dans le recueil de nouvelles intitulé La conférence inachevée. Le pas de Gamelin étant l’autre nom donné à l’hôpital psychiatrique St-Jean-de-Dieu à l’est de la pointe est de l’île de Montréal. Hôpital où, jeune médecin, il découvrit l’un des deux lieux (l’autre, dans la ville de Québec) “garants d’une sagesse élémentaire qui consiste à n’être point fou, du moins à n’en rien laisser paraître. J’ai appris leur existence avant celle de Montréal ou de Québec, car les exigences de la raison l’emportaient dans le pays restreint de mon enfance sur celles d’avoir une grande métropole ou une fière capital.” *
C’était l’époque où la lobotomie de sinistre mémoire faisait partie des pratiques habituelles en psychiatrie, la seule mention de ces hauts lieux inspirant la crainte de Dieu, que l’on croit en Lui ou non.
*Jacques Ferron, La conférence inachevée, VLB éditeur 1987
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Yes, I know, it’s the motto of the city of Paris but here, it simply refers to two things: the phone still does not function as a phone; whereas the internet connection varies, stabilizes, slows down…in short, when you pay the most modest amount possible, you can’t expect any priority whatsoever, service-wise. (How that is handled by the “service provider”? No idea.) Moreover, as the “service provider” is taking advantage of a commercial scam known as “Black Week” and is suggesting appealing offers of new phones at a discount..Simply stated, a phone with no phone function doesn’t bother me really, seeing the limited use I make of it as such.
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The most cheerful part of yesterday: a text I had written like an assignment in a workshop started losing its constraints in order to become something else. In so doing, it opens up new perspectives on the inhabitants of 34, rue des Arcades.( Not that the text itself is cheerful, no, but that’s something impossible to explain – how the satisfactory writing of something does not depend on the subject matter or the feelings it inspires. What matters is the aptness of the expression of that feeling, whatever it may be).
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I read again Jacques Ferron’s Le pas de Gamelin in the collection of short stories titled La conférence inachevée. Le pas de Gamelin being the other name given to St-Jean-de-Dieu psychiatric hospital in the east of the eastern part of the island of Montreal. A hospital where, as a young doctor, Ferron discovered one of the two major places (the other being in the city of Québec), “guarantors of an elementary wisdom which consists of not being crazy, or at least, of not letting it show. I learned of their existence before that of Montréal or of Québec, for the requirements of reason prevailed in the restricted country of my childhood on those of having a great metropolis or a proud capital.”
In those days when lobotomies of sinister memory were one of the standard practices in psychiatry, the very mention of one of those high places put the fear of God in you, whether you believed in Him or not.