
Au retour d’une très belle lecture croisée d’extraits de Zehra Dogan et d’Asli Erdogan par deux jeunes femmes à la Librairie La Confiserie de Rabastens (mon rôle s’est limité à une brève présentation et un sommaire), j’ai commencé à visionner un enregistrement mis en ligne par Desk Russie, avec Olga Medvedkova, Cécile Vaissié et André Markowicz. J’ai tenu exactement 42 minutes et 18 secondes (le tout d’une durée d’une heure, 57 minutes et 36 secondes,) tout simplement parce la première intervention d’André Markowicz m’a suffit (j’étais d’accord avec son propos) et, avec mes excuses à quelqu’un que je connais pas et qui ne me connait pas non plus, ‘l’animation’ par Madame Vaissié me tapait souverainement sur les nerfs.
Retour à Timothy Snyder (presque terminé The Road to Unfreedom, dont le dernier chapitre est une description quasi insoutenable de toutes les façons dont la corruption du régime kleptocrate en Russie a pris d’assaut les démocraties européennes et américaine. Ce passage résume le ton du chapitre (il écrivait alors au moment de l’élection du “candidat du Kremlin” Donald Trump à la présidence des Etats-Unis:
“« L’essence de la politique étrangère russe, c’est le relativisme stratégique: la Russie ne peut pas être plus forte, donc elle doit affaiblir les autres pour les rendre plus semblable à la Russie. Plutôt que de confronter ses problèmes, la Russie les exporte, et l’un de ses problèmes les plus fondamentaux, c’est l’absence d’un principe de succession. La Russie s’oppose à la démocratie européenne et américaine afin de s’assurer que les russes ne voient pas comment la démocratie pourrait fonctionner comme principe de succession dans leur propre pays. Les Russes doivent être amenés as se méfier des autres systèmes tout autant qu’ils se méfient du leur. Si la crise de succession peut être exportée, de fait – si les Etats Unis devaient devenir un régime autoritaire – alors les problèmes de la Russie, quoique non résolus, paraîtraient au moins normaux. La pression sur Poutine serait réduite. Si l’Amérique était le phare radieux de la démocratie, comme l’imaginent parfois ses citoyens, ses institutions auraient été moins vulnérables à la cyber-guerre. Du point de vue de Moscou, la structure constitutionnelle américaine présentait des vulnérabilités tentantes. En raison des failles évidentes dans la démocratie américaine et la règle du droit en Amérique, il était d’autant plus facile d’intervenir dans l’élection américaine. »
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Pas grand rapport avec ce qui précède, mais les noms d’oiseaux qui fusent sur facebook m’ont remis en mémoire quelques vieux souvenirs:
Les vendredis après-midi à l’époque (1952-53), après la confession à l’église, certains des enfants catholiques (=francophones) et des enfants protestants (=anglophones) se retrouvaient dans le cimetière derrière l’église pour se lancer des cailloux et des phrases lapidaires, du genre “French pea soup!” et “Tête de bloke!”. (Pas moi; je rentrais à la maison avec le petit Jésus dans mon coeur et la ferme intention de ne pas pécher à nouveau avant la communion du dimanche.)
La tempête hormonale de l’adolescence eut raison du petit Jésus dans mon coeur; car si “certaines sensations étaient interdites avant le mariage”, pourquoi Dieu ne les réservait-il pas aux gens mariés? C’était insensé! Et sic transit gloria dei dans ma vie.
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Demain, le 19 septembre: journée d’écriture dans un musée local. À savoir si les lieux m’aideront à renouer avec mon monde intérieur ou pas, on verra.
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Upon returning from a fine combined reading of excerpts from Zehra Dogan and from Asli Erdogan by two young women at Librairie La Confiserie in Rabastens (my role was limited to a brief introduction and a wrap-up), I started watching a recording published by Desk Russie, with Olga Medvedkova, Cécile Vaissié et André Markowicz. I made my way through exactly 42 minutes and 18 secondes (the whole video lasting one hour, 57 minutes and 36 seconds, simply because André Markowicz’ first intervention was good enough for me (I agreed with his point of view) and with apologies to someone I don’t know and you doesn’t know me, but Madame Vaissié in the role of ‘animator’ seriously got on my nerves.
So back toTimothy Snyder (I’ve almost finished The Road to Unfreedom, the last chapter of which is an almost unbearable description of all the ways the corruption of the Russian kleptocratic system took on the assault of European and American democracies. The following excerpt summarizes the tone of the chapter (he was writing at the time of the election of the “Kremlin’s candidate” Donald Trump to the presidency of the United States:
“The essence of Russia’s foreign policy is strategic relativism: Russia cannot become stronger, so it must make others weaker. The simplest way to make others weaker is to make them more like Russia. Rather than addressing its problems, Russia exports them, and one of the its basic problems is the absence of a succession principle. Russia opposes European and American democracy to ensure that Russians do not see that democracy might work as a success principle in their own country. Russians are meant to distrust other systems as much as they distrust their own. If Russia’s succession crisis can in fact be exported – if the United States could become authoritarian – then Russian’s own problems, although unresolved, would at least seems normal. Pressure on Putin would be relieved. Were America the shining beacon of democracy that its citizens sometimes imagine, its institutions would have been far less vulnerable to Russia’s cyberwar. From Moscow’s perspective, American’s constitutional structure created tempting vulnerabilities. Because of the evident flaws in American democracy and the American rule of law, it was all the easier to intervene in an American election.”
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This doesn’t have much to do with what comes above, but the bird calls on facebook brought back some old memories.
On Friday afternoons at the time (1952-53), after confession at the church, some of the Catholic children (= French speaking) and protestant children (= English speaking) would gather in the cemetery behind the church to throw rocks and lapidary words at each other such as “French pea soup!” and “Tête de bloke” (blockhead). (Not I: I went home with the little Jesus in my heart and the firm intention not to sin again before communion on Sunday.)
The hormonal storm of adolescence cleared little Jesus out of my heart: because if “certain sensations were forbidden before marriage”, why did God not reserve them to married people? It didn’t make sense! And sic transit gloria dei in my life.
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Tomorrow, September 19, I’ll join a group doing some writing in a local museum. Whether the premises will help me renew with my inner world remains to be seen.