Cette nuit dans le rêve, il était question d’éviter le piège du confort, et d’un missile qui explosait dans la petite ville voisine de Gaillac -près du monument qui se veut un hommage à la musique (assez laid, par ailleurs, mais pas au point de mériter une frappe par un missile.)

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Samedi matin, on a frappé à ma porte. L’échange qui a suivi m’a paru tellement surréaliste que je n’ai pas eu le réflexe de demander qui ils étaient et quelle tendance d’illuminés ils représentaient.

Ils étaient deux, donc: une jeune femme et un homme âgé, en retrait. La jeune femme, tout sourire, me dit bonjour, “si vous permettez, je vais vous posez une unique question et vous y répondrez comme vous voulez.” Elle me présente alors l’écran de son téléphone où il est écrit: “que diriez-vous d’être immortel?”

“Beh…je dirais, non merci, c’est quoi cette histoire?”

“Et pourquoi diriez-vous non?” me demande le bénêt senior.

“Parce que ça ne m’intéresse nullement; vous imaginez la congestion si personne ne mourait plus?”

“Mais si on pouvait agrandir l’espace?” insiste-t-il.

“Alors, je vous souhaite tout le plaisir d’essayer, et une bonne journée à vous,” dis-je en refermant la porte.

Témoins de Jéhovah ‘newstyle’ ? Nouvelle agence immobilière proposant des re-localisations dans l’espace ? Aucune idée.

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Bon, apparemment, le thème du jour sera le surréalisme. Dans ce cas-ci, mon regard est resté accroché non pas sur la nouvelle, triste en elle-même, de l’extinction d’encore une autre espèce animale; ma tristesse étant tempérée par le fait que l’extinction a eu lieu il y de cela 40 000 ans. Non, ce qui a retenu mon attention, c’est la façon dont la nouvelle était tournée dans le titre qui précisait que l’extinction était due “à leur échec à évoluer avec le changement climatique.”

Ah…je sens que la formule va avoir du succès auprès de certains. Les animaux disparaissent? La belle affaire, ils ont échoué à s’adapter au changement climatique. goodbye goodbye goodbye

Pour ce qui est de notre rapidité d’adaptation à nous, le jury délibère encore.

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Surréalisme effarant. À tel point que lecture faite du premier chapitre de The Road to Unfreedom de Timothy Snyder* (qu’on pourrait traduire par La voie vers la servitude) je me suis réfugiée dans les Carnets de la maison morte de Dostoïevski **- c’est dire, quand les souvenirs du goulag au 19e siècle sont préférables (par écrit) à ce qu’annonce Timothy Snyder au sujet de l’influence d’Ivan Ilyin et de son totalitarisme chrétien fasciste sur la pensée d’un certain Vladimir Poutine et de son entourage. Mort en 1954 en Suisse, Vladimir Poutine fit transporter et ré-enterrer ses restes à Moscou.

Bien. Et que raconte cette “autorité morale” ? Que Dieu, dans un élan de ‘romantisme’ a commis une erreur terrible dont seule la Russie a été épargnée, erreur qui nous assujettit tous au s-e-x-e. Sauf pour la Russie, apparemment (ce qui ne manquera pas d’en étonner quelques-uns). En tout et toujours, la Russie est pure et innocente et elle a mission, ben, de sauver le monde de la perdition, quoi d’autre ? Et comment ? Ah, en faisant “le sacrifice chevaleresque du sang”…des autres, les ennemis de la Russie et donc, de Dieu. C’est la volonté de Dieu qui l’ordonne, tout comme le leader unique, le chef, est le représentant de Dieu sur terre, et l’incarnation de “l’âme du peuple” qui lui doit obéissance, on l’aura compris. Sauf pour cette partie du délire, je ne suis pas certaine du crédit qu’accorde Poutine à tout ce charabia; il n’empêche qu’en 2014, les membres du parti russe au pouvoir et tous les fonctionnaires reçurent du Kremlin une collection des écrits d’Ilyin, considéré comme “l’autorité morale de la nation” – ce qui leur permit de combler les trous laissés sur leurs étagères par la disparition de l’oeuvre complète de Staline en 24 volumes). (Bref aparté au sujet des ukrainiens ? De grâce, n’utilisez même pas le mot “Ukraine” si vous ne voulez pas vous démasquer comme un ennemi de la Russie. Ce sont des ‘frères égarés’ qu’il faut sauver (en versant leur sang, voir ci-haut.) Je vous laisse imaginer le sort réservé aux impies que nous sommes.

*Timothy Snyder, The Road to Unfreedom, Russia Europe America, Vintage 2019

**Dostoïevski, Carnets de la Maison morte, traduit du russe par André Markowicz, Babel, Actes Sud 1999

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Du côté des faits réels, c’est jour de vote au Chili aujourd’hui, pour l’approbation par référendum d’une nouvelle constitution qui enterrerait celle du dictateur Pinochet et reconnaîtrait les droits des marginalisés, le droit à la liberté d’expression, au logement et à la protection de l’environnement.

De tout coeur avec eux.

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In the dream last night, there was the matter of avoiding the trap of comfort, and the explosion of a missile in the small town neighboring this one, Gaillac. In fact, close to the monument that purports to honor music (a rather ugly piece of work, all in all, but certainly not deserving a hit by a missile.)

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Saturday morning, there’s a knock on my door. What followed was so surrealistic that I didn’t think to ask who they were and which tendency of illuminati they represented.

There were two of them: a young woman, and standing back, an older man. The young woman smiled, said hello and said “with your permission, I’ll ask you to answer a single question and you’ll answer whatever suits you.” She then showed me the screen on her phone, with the words: “what would you say about being immortal?”

“Uh… I would say no thank you, what is this about?”

“And why would you say no?” asked the senior dummy.

“Because it doesn’t interest me in the least; can you imagine the congestion if no one died anymore?”

“But what if we could expand the space?” he insisted.

“Then, I’ll leave you to the fun of giving it a try, and wish you a good day,” said I, closing the door.

“Newstyle” Jehovah’s Witnesses ? A new real estate agency offering relocalizations in space? No idea.

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So, apparently, surrealism is going to be the theme for the day. In this case, my eyes stayed not on the news, sad in itself, concerning the extinction of an animal species; sadness tempered by the fact the extinction occurred 40 000 years ago. No, what held my attention, was the way in which the headline specified that the extinction was due to their “failure to evolve with climate change’.

Ah…then and there, I realized how successful this approach would be for some. Animals disappearing? Big deal, their failled to adapt to climate change. Goodbye goodbye goodbye

and pertains to our own adaptive swiftness, the jury is still out.

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Surrealism of the frightful kind. To such an extent that, after reading the first chapter of Timothy Snyder’s The Road to Unfreedom, I took refuge in Dostoyevsky’s Notes from the Underground – which says something when reminiscences of the gulag in the 19th century are easier to deal with (in writing) than what is announced by Timothy Snyder concerning the influence of Ivan Ilyin and of his Christian fascist totalitarianism on the thought of one Vladimir Putin and of his entourage. Ilyin died in Switzerland in 1954; Putin had his remains re-buried in Moscow.

Fine. And what does this “moral authority” have to say? That God, in a “romantic impulse” committed an awful mistake . God created us human beings, moved by s-e-x. Only Russia was spared, apparently – which may come as a surprise to some. In any and every way, Russia is pure and innocent and its mission, well, consists of saving the world from perdition, what else? And how? Ah, by making “the chivalrous sacrifice” of shedding the blood of…others, Russia’s ennemies. This is God’s will, just as the sole leader, the chief, is God’s representative on earth, and the incarnation of the “people’s soul” all of them owing him obeisance, as we have well understood. Apart from that bit of dementia, I’m not sure what Putin makes of the rest of the brew. Except to say that in 2014, members of the ruling party and all the civil servants received from the Kremlin a collection of writings by Ilyin, considered “the nation’s moral authority” – a nifty way of filling the void left on the bookshelves by the ditching of Stalin’s complete works in 24 volumes. (A brief word about Ukraine ? Lord have mercy, please do not use the word “Ukraine” if you do not wish to stamp yourself as an enemy of Russia. Ukrainians are “lost brethren” that need to be saved (by the shedding of their blood, see above). I leave it to your imagination concerning the fate in store for faithless ones such as ourselves.

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In truly factual matters, today Chili is holding a referendum on the approval of a new constitution that would bury that of the dictator Pinochet and acknowledge the rights of the marginalized, the right to freedom of expression, to housing and to the protection of the environment.

Wholeheartedly with them.