“selva oscura”

C’était une armoire des plus banales, mais la forme de ses panneaux me donnait une furieuse envie de la décorer. Ce que je fis, en m’inspirant des dessins d’Ivan Bilibine pour les skazky (contes russes). Lorsque je quittai le Québec, j’en fis don à ma fille; je ne sais pas si l’armoire est toujours en sa possession.

Parmi les contes utilisées, il y avait celui de la belle Vassilissa à qui sa mère mourante confiait une petite poupée à garder toujours dans sa poche. Cette kouklitsa serait là, toujours, pour la tirer d’un mauvais pas. J’y voyais une sorte de message subliminal, mais je ne suis pas certaine que le message n’était pas trop subtile pour être saisi.

En rêve la nuit dernière, je recevais de ma fille une poupée fabriquée à partir d’une bouteille en plastique. Le reste du rêve en était un de solitude et d’impression d’avoir perdu mon chemin. (Prochaine étape: la maison de la Baba Yaga?)

Mais vrai, si je perds jusqu’au goût d’écrire, je suis vraiment “Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura, ché la riritta via era smarrita.” – livre qu’une certaine Katia fictive, jadis, lisait sans en comprendre un traître mot. Retrouver mes mots, cailloux blancs égarés, certains recouverts de mousse, méconnaissables.

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It was the most ordinary of cupboards, but the shape of the panels gave me an irresistible itch do decorate it. Which I did, using as inspirations the drawings by Ivan Bilibin for skazky (Russian tales). When I left Québec, I gave it to my daughter; I don’t know if the cupboard is still in her possession.

Among the tales I used was that of Vassilissa the Fair whose dying mother gave her a little doll to keep in her pokcet, always. This kuklitsa would be there, always, to help her out of a bad situation. I saw a kind of subliminal message in this, but I’m not sure the message wasn’t too subtle to be understood.

In dreamtime last night, I received from my daughter a doll made from a plastic bottle. The rest of the dream was one of solitude and of feeling I had lost my way. (Next step: the Baba Yaga’s house?)

But truly, if I lose even the urge to write, I am really “Nel mezzo del cammin di nostra vita mi ritrovai per una selva oscura, ché la diritta via era smarrita.” – book a certain fictitious Katia was reading, a long time ago, without understanding a single word. Finding my words again, small white scattered pebbles, some covered with moss, unrecognizable.

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