
Inventaire :
1 J’ouvre les yeux. Le rêve se cache.
2 Un toit au-dessus de ma tête. Il ne coule pas.
3 J’ai de quoi manger. Nul besoin de faire des courses dans
4 La canicule qui revient.
5 Portes et fenêtres ouvertes captent
ce qu’il reste de fraîcheur de la nuit.
6 Les chauve-souris dorment, les lézards s’activent.
7 Première image qui me revient d’hier: un sapeur-pompier, lilliputien à côté d’un sequoia de 64 mètres. Il l’arrose pour le protéger de l’incendie. Les fumerolles autour de lui indiquent que le feu avance aussi en souterrain. Et la question qu’a évoqué l’image: pour un enfant né aujourd’hui, qu’est-ce qui restera du monde que nous connaissons et avons connu?
8 Première information du jour : selon un rapport américain, l’Iran s’apprêterait (ou aurait déjà livré) des centaines de drones de combat à la Russie. Le massacre de civils se poursuit.
9 Au Québec, un soir, Louise Forestier a chanté : “Pourquoi chanter quand il y a tant à faire ? Pourquoi ‘niaiser’ devant ce beau parterre ? Comment savoir quand certains soirs, on voit la fin du monde, au fond des yeux, au fond des cieux, et sur toutes les ondes ?”
Rappel : Pour l’heure
1 j’ai un toit au-dessus de ma tête, il ne coule pas et ne révèle pas une charpente fracassée
2 j’ai à manger – la moutarde, vous dites ? quoi, la moutarde ?
3 portes et fenêtres fermées, l’espace demeure habitable, grâce aux murs en torchis épais de près d’un mètre
4 je vais poursuivre la révision d’un texte. dont la conclusion demeurera ouverte, nécessairement
puisque les événements fictifs qui s’y déroulent dateraient d’il y a six et sept ans.
5 La photo en illustration date, elle aussi
6 Vu l’autre jour : une sculpture d’Ugo Ratti, Totem (cèdre, hauteur 220 cm, poids environ 50 kg. Se voulant une représentation de “toutes les personnes que nous avons croisées dans notre vie..ainsi, nous sommes faits des autres…ce passé est vivant…il n’est pas l’oubli, il est mémoire…”
*
Inventory :
1 I open my eyes. The dream goes into hiding.
2 A roof over my head. It does not leak.
3 I have food to eat. No need to go shopping in
4 the recurring heat wave.
5 Doors and windows open to catch
what remains of fresh night air.
6 The bats sleep, the lizards are active.
7 First image that comes back from yesterday: a fireman, Lilliputian next to a 64 meter high sequoia. He’s hosing it down to protect it from the fire. Smoke rises around him, indicating that the fire is advancing underground. And the question that the image evoked: for a child born today, what will remain of the world we know and knew?
8 First news of the day : according to an American report, Iran is preparing to (or has already) provided hundreds of combat drones to Russia. Ongoing massacre of civilians.
9 In Québec, one night, Louise Forestier sang: “Pourquoi chanter quand il y a tant à faire ? Pourquoi ‘niaiser’ devant ce beau parterre ? Comment savoir quand certains soirs, on voit la fin du monde, au fond des yeux, au fond des cieux, et sur toutes les ondes ?” (“Why sing when there’s so much to do? Why linger in front of these lovely grounds? How to know when on some nights, we see the end of the world, deep in the eyes, deep in the skies and on every channel?”
Reminder : For now
1 I have a roof over my head, it does not leak nor does it reveal its shattered frame
2 I have food – mustard, you say? What about it?
3 Doors and windows closed, the space is liveable, thanks to the daub and wattle walls almost one meter thick.
4 I’ll continue revising a text, the conclusion of which will remain open, necessarily, since the fictitious events take place six or seven years ago
5 The illustration photo is dated also
6 Seen the other day : a sculpture by Ugo Ratti, Totem (cedar, height 220 cm, weight approximately 50 kg) Stating that we are made up of “all the people we have met in our life…thus, we are made up of others…this past is alive…it is not forgetfulness, it is memory...”
Beau rappel a mon reveil
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🙂
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