Au réveil, ma tête en est encore au texte délirant de soutien à Poutine du directeur de L’Ermitage de Moscou , affirmant, entre autres: “Si nous n’étions pas de l’Europe, Gogol n’aurait pas écrit Les Âmes mortes en Italie...” Que la Russie soit “de l’Europe”, la chose est entendue, géographiquement parlant.Mais alors que faites-vous à bombarder l’Ukraine et à chercher à enflammer tout le continent, et plus ? Sans même relever l’ineptie de l’affirmation au sujet de Gogol. Il aurait écrit Les Misérables depuis Vladivostok, ça ferait un russe de Victor Hugo?

Les affidés et les marchands de peur sont à l’ouvrage. Dans un autre bout de vidéo depuis l’Ukraine, un soldat tchechene affirme que la guerre de Poutine n’en est pas une de dénazification. Non, Poutine est à l’oeuvre pour sauver l’Islam. (Sans doute la raison pour laquelle il a détruit la Tchéchénie avant d’y installer Kadyrov aux commandes; et aidé Assad à tuer et torturer les syriens, présumément.)

Et ainsi de suite.

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Voilà – ici, les expositions, les concerts, le théâtre de rue – tout ça se termine aujourd’hui. La ville va tomber dans sa torpeur estivale – moins de cars pour quitter la ville, moins de gens (les plus fortunés en argent ou en amis ailleurs partant en vacances). Chaque année, festival de rue et expositions offrent une parenthèse appréciée quoique coûteuse (de façon relative, sans doute, mais les petites compagnies fonctionnent au chapeau et on veut aussi encourager les autres talents). Alors, derniers feux aujourd’hui, et voilà. Dernièrement, les journées m’ont paru de plus en plus courtes et les distances plus longues d’un point à l’autre.

En rentrant d’un dernier tour de chant hier soir, le couchant bronzait les platanes, toutes les terrasses étaient animées; des voix jaillissaient de toutes les fenêtres. J’ai eu la même impression qu’en Israël quand les gens se réunissaient pour une fête, ma fille avec son père. Je marchais ainsi dans les rues de Kyriat Motzkin, dans l’odeur de ciment frais et de poussière, inconnue, libre.

Libre. Un trésor qu’il en coûte beaucoup à obtenir et à garder.

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Très contente d’avoir “découvert” le fil d’information de Jean-Marc Adolphe, les humanités. Cela dit, même avec mon appétit vorace de lecture, c’en est trop pour moi en raison de l’abondance. Ça foisonne et à 5€ par mois, c’est dans la catégorie des dépenses que je peux me permettre. Avis aux égarés tombant sur cette chronique. (Et pourquoi ne suis-je pas à me battre pour la diffuser à des tonnes d’amis, vrais ou inventés par le commerce? Pourquoi se promener seule au petit matin, au bord de la rivière sans autres témoins que les oiseaux ? Même chose. Si quelqu’un me lit, je lui souhaite l’équivalent.)

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Hier, quelqu’un de très offusqué m’a dit: « Il faut que nos dirigeants cessent de nous mentir ! » C’est bien mon avis aussi, mais encore faudrait-il qu’ils cessent de se mentir à eux-mêmes, ce qui est loin d’être gagné.

Une Elisabeth Borne en France, par exemple ou une Kamala Harris aux Etats-Unis. Premières de classe, bosseuses, loyales, et aussi peu convaincante que les bonnes soeurs qui nous ânonnaient les liturgies de la sainte vierge.Je ne parle même pas des présidents, premiers ministres, ministres, ministres d’État, ministres délégués, avec leurs cohortes d’aspirants présidents, premiers ministres et cetera. Pire que des fourmis suivant la trace de la précédente. (Avez-vous déjà observé des fourmis à l’oeuvre ? Je vous assure qu’il faut déposer un met fichûment tentant et rapproché du précédent pour faire dévier la file vers ce nouvel objectif. Les humains se prétendent plus intelligents; je trouve qu’on ne le démontre pas tellement.)

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Avec tous les événements externes, la révision est tombée à deux ou trois heures par jour. Ça regrimpera à cinq ou six. Un travail lent, comme de sonder une structure pour découvrir les points faibles – parfois un mot, parfois un paragraphe à supprimer. Concentrer ce que les personnages semblent vouloir communiquer.

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Upon waking, my head is still with the insane text supporting Putin’s war by the head of Moscow’s Hermitage museum. (“Raising the Russian flag above the Bois de Boulogne“). In which the man spews nonsense such as: “If we were not of Europe, Gogol would not have written Dead Souls in Italy“. “Of Europe” (geographically speaking, quite so), this being the case, why are you bombing Ukraine and working at setting the entire continent, and more, ablaze? This, without even mentioning the ridiculous assertion concerning Gogol. Had he written Les Misérables in Vladivostok, that would make a Russian out of Victor Hugo?

The minions and fear-mongers are hard at work.In yet another video clip from Ukraine, a Chechen fighter explains Putin’s war isn’t about denazification; Putin is hard at work saving Islam. (Which is why he destroyed Chechnya before installing Kadyrov, and helped Assad kill and torture Syrians, I suppose.)

And so on.

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And so – over here, the exhibitions, the concerts, the street theater – all that will end today. The town will fall into its summer torpor – less busses to get out of town, less people (the wealthier ones – in money or in friends – will leave for their holidays) Every year, the cultural explosion is a welcome parenthesis, although costly (relatively speaking, no doubt, but the small companies need to pass the hat and you want to encourage the other talents also). So. Recently, the days have struck me as shorter and shorter and the distances longer from one place to another.

Walking back from the penultimate concert last night, the sunset bronzed the planes trees, all the terraces were animated, voices sprang out of all the window. I had the same impression as in Israel when people gathered for holidays, my daughter with her father. I walked in the streets of Kyriat Motzkin in a smell of fresh concrete and dust, unknown, free.

Free. A treasure both costly to achieve, and to maintain.

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Very pleased with the “discovery” of Jean-Marc Adolphe’s les humanités. (also available in English.) That said, even with my voracious appetite for reading, it’s too abundant for me. A treasure trove and for 5€ a month, it’s in the range of expenses I can allow myself. I pass the word to any lost soul finding his or her way to this post (and why don’t I struggle to spread it to tons of friends, both real and invented for commercial reasons? Why does one walk alone in the early morning along the river, with no other witnesses than the birds? Same thing. If someone reads, I wish him or her the equivalent.)

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Yesterday, someone got very annoyed and said: “Our leaders must stop lying to us!” I certainly agree but they would need to stop lying to themselves, first, and that’s far from a done deal.

An Elisabeth Borne in France, for example, or a Kamala Harris in the States. Grade A students, hardworking, loyal, and no more convincing than the nuns who mumbled the liturgies to the holy virgin. And the presidents, prime ministers, ministers, deputy ministers, State secretaries and their cohorts of aspiring presidents, prime ministers et cetera. Worse than ants following the trace of the one in front of them. (Ever observed ants at work? I can tell you there’s need to drop off a terribly tempting morsel very close to another one, to have the stream move toward this new objective. We humans claim to be smarter but don’t seem to demonstrate it all that often.)

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With the ongoing events, revision fell to two or three hours per day. Will move back up to five or six. Slow work, like tapping a structure to find the weak spots – sometimes a word, sometimes a paragraph to delete. Concentrating what the characters seem to intend communicating.