L’avertissement se trouvait au début de l’article. “WARNING: this piece contains distressing and violent imagery.” (AVERTISSEMENT : cet article contient de l’imagerie pénible et violente.)

Euh…oui, les amis, au cas où vous ne le sauriez pas encore, les images de guerre n’ont rien à voir avec les défilés militaires en uniformes de parade.

Ecoutez, je comprends très bien que dans les jours anciens quand, pour survivre, l’humanité devait s’en prendre à des aminaux plus gros qu’elle, aux dents plus carnassières et aux griffes plus longues, la force physique brute était un pré-requis de base, avec l’intelligence et le courage. Apparemment, la fascination de l’espèce pour les rencontres violentes n’a jamais diminué, mais de nos jours, la plupart des humains satisfont cette passion atavique en lisant des rencontres imaginaires, ou en regardant des films avec des explosions spectaculaires (tout en gobant leur maïs soufflé). Mais il y en a encore qui estiment que de posséder et d’utiliser des armes constamment plus mortelles contre d’autres humains constitue une noble entreprise. Ils n’aiment pas trop se sentir bien, et préfèrent restés prisonniers d’un phantasme selon lequel le but ultime du jeu consiste à être le Plus Gros, le Plus Audacieux, le Plus Musclé, accompagné de la Croissance (économique) et la Richesse (financière), conduisant droit au…bon, ça n’a rien à voir, tout ce qui compte c’est Le Moment Présent.

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Dans les infos locales, je vois qu’une connaissance a ouvert une épicerie solidaire où fruits et légumes locaux coûtent entre 10 et 30% de moins qu’au supermarché. Je dois y faire un tour pour voir comment Olivier s’y prend pour y parvenir.

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Pendant qu’au Paradis ;

C’est vrai qu’il est très beau, se dit Eve. Et il y a cette feuille qui pendouille juste au-dessus de sa tête. D’un vert somptueux, elle semble aussi douce que…que… elle semble super douce. Y toucher du bout des doigts, sans…

bim. A peine effleurée, la feuille se détache de l’arbre, et juste au moment où Adam revient avec son projet d’herbarium, la feuille se dresse et elle…et elle…

« Ah merde, » dit le serpent. « Fallait bien que tu tombes sur lui du premier coup, » ajoute-t-il en se crapahutant à vitesse grand V, aussi vite que s’il était un mille-pattes.

Car devant leurs yeux, la feuille, une fois dressée, se transforme, en espèce de géant bardé de plaques métalliques d’un vert luisant, et tenant à la main un long truc inconnu qui scintille comme… et qui…ouh là !…qui coupe les feuilles d’un arbuste à proximité, comme si de rien n’était.

Et il baragouine quelque chose d’une voix tout aussi coupante que le truc dans sa main. Ni Eve ni Adam en comprennent un seul mot.

Terré derrière l’arbre de vie, le serpent chuchote: « Bravo, Miss Pas-d’chance. Du premier coup, tu tombes sur l’archange Gabriel et celui-là, inutile de tenter l’apitoyer ! Il est en train de vous promettre des ennuis en cascade – des guerres, des épidémies, des accouchements hyper-douloureux…Bouh Bouh Bouh, je file parce que là, je sens que… »

C’était bien senti de la part du serpent parce qu’à cet instant, l’archange Gabriel frappa un autre grand coup sur le sol, il dit: « Sparu ! », et presque tout disparut – d’abord, l’arbre de vie, puis les arbustes, les arbres (sauf quelques épineux). Le sol devint jaune, les herbes aussi. Un grand vent chargé de sable s’éleva et l’archange disparut lui aussi.

Le prochain épisode s’intitulera: « Prends ma main, je suis un étranger au Paradis »

(Illustration : oeuvre de Camille Messager)

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It appears at the opening of the article. “WARNING: this piece contains distressing and violent imagery.”

Duh…yes, my friends, in case you didn’t know already, war images have nothing to do with military marches in parade uniforms.

Now, I can well understand that back in the days when mankind survived by taking on aminals bigger than itself, with sharper teeth and longer claws, sheer physical strength was a basic requirement, along with smarts and courage. The fascination with violent encounters has never lessened, apparently, but most people satisfy the atavistic lust for same by reading imaginary encounters, or watching films with spectacular fireworks (while munching on popcorn). But some still consider owning and using constantly deadlier weapons against other humans a noble enterprise. They don’t much care for feeling good, and prefer remaining caught up in some fantasy or other about Bigger, Bolder, Brawnier being the ultimate goal, along with Growth (economic) and Wealth (financial) leading straight to…well, never mind where they lead to, The Moment Is All.

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In local news, I see an acquaintance has opened a solidarity grocery store where local fruit and vegetable cost between 10 and 30% less than at the supermarket. Must go for a visit and find out how Olivier is making this happen.

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Meanwhile, back in Paradise :

It is truly beautiful, Eve told herself. And one leaf was hanging just above her head. It was a sumptuous green it looked as soft as…as…it looked super soft. Touching it with just the tip of her fingers, without… 

bim. She had barely touched it when the leaf fell to the ground and, just as Adam was coming back with his plans for an herbarium , the leaf raised itself and it…and it…  

« Oh shit, » said the snake. « You would hit on him, » he added, taking off as fleet-footed as if he were a centipede.    

Because before their very eyes, the leaf, once raised on a vertical, transformed itself into a kind of giant covered in lustrous green metallic scales, holding a long never-seen-before gizmo that glittered like… and that…oy !…that sliced through the leaves on a nearby shrub, as if it were nothing.  

And he yammered something in a voice as cutting as that gizmo in his hand. Neither Eve nor Adam understood a word.  

Hiding behind the tree of life, the snake whispered: « Congrats, Miss Lousy-Luck. Your first shot and you land on Archangel Gabriel in person, and there’s no point in trying to mollify the likes of him! He’s promising you a cascade of misery – wars, epidemics, hyper-painful childbirths…Oy oy oy, I’m out of here because I sense that… » 

The snake had sensed it just right, because at that very moment, Archangel Grabriel struck a great blow on the ground and said : « Dis… »! And almost everything disappeared – first, the tree of life, then the shrubs, the trees (save for a few spiny specimens). The ground turned yellow, and so did the grasses. A great wind loaded with sand rose up and the Archangel also disappeared.  

The next episode will be titled: « Take my hand, I’m a stranger in Paradise »

(Illustration : work by Camille Messager)