
91e jour de l’invasion russe en Ukraine. Je lis Poèmes et Proses de Daniil Harms, traduit par André Markowicz*. Il n’y a rien d’autre que je puisse y faire.
27e quoi ? 27e tuerie de masse de l’année aux Etats-Unis. Encore cette fois, une école élémentaire prise pour cible. Par une gamin de 18 ans, muni de deux (2) fusils d’assaut qu’il s’était offert pour son anniversaire. Les sénateurs républicains financés par le lobby des armes vont offrir leurs condoléances et leurs prières, et refuser de voter le moindre contrôle sur les armes lourdes qu’ils auraient davantage intérêt à expédier aux Ukrainiens qui meurent sous les assauts d’un voisin misant tout sur la mauvaise foi et l’intransigeance.
Oui, bien sûr, je préférerais un monde sans armes. Ça n’est pas demain la veille…
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Extrait d’un texte écrit en atelier sur le thème “Je rappelle que…”
Je rappelle que des bouts d’enfance
restent accrochés en lambeaux
qui s’agitent de temps en temps drapeaux effilochés
petits fantômes errants pour qui
ni malheur ni bonheur
ne portent vraiment ces noms
des grandes personnes puisque
le moment est un tout rond et plein
sans même un creux où lui loger une
étiquette.
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*Daniil Harms, Poèmes et Proses, traduction , préface et notes d’André Markowicz, éditions Mesures, 2021
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91st days of the Russian invasion in Ukraine. I read Poèmes et Proses by Daniil Harms, in André Markowicz’ translation. There’s really nothing else I can do about it.
27th what? 27th mass killing of the year in the United States. Once again, an elementary school is targeted. By an 18 year old kid, equipped with two (2) assault rifles he bought for himself on his birthday. Republican senators financed by the weapons’ lobby will offer their condolences and prayers, and refuse to vote the slightest control on heavy weapons they would be better advised expediting to Ukrainians dying under the assaults of a neighbor betting is all on bad faith and intransigence.
Yes, of course, I would prefer a world devoid of weapons. Tomorrow won’t be the eve of that day.
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Excerpt from a text written at a workshop, on the theme “As a reminder…”
As a reminder, shreds of childhood
remain caught in scraps
that wave from time to time tattered flags
tiny errant ghosts for whom
neither happiness nor unhappiness
really bear those names
given them by grownups since
the moment is fully round and full
without even a chink in which to stick
a label.