
“le plus riche”, “la plus belle”, “le plus puissant”; journaux, revues, films, séries en sont pleins.
Le plus curieux quand il s’agit des “plus puissants”, c’est de lire comment leurs justifications reposent toujours sur un refrain de réparation de torts causés par des “humiliations subies”…alors que les humiliés sont ceux qu’ils dominent, qu’ils attaquent et qu’ils utilisent; c’est peut-être pour ça que leurs discours trouvent un telle acceptation chez les véritablement humiliés qui ne s’y reconnaissent que trop bien dans ces mots-là et croient (ou font mine de croire) que leur chef-si-vaillant va redresser le monde en leur nom…vu qu’il est “si puissant”…
Anna Politovskaïa, parlant de Poutine, (je crois que Boulgakov aurait apprécié) “…ce lieutenant colonel-type du KGB soviétique, aux vues étroites provinciales, typiques d’une lieutenant-colonel, à l’aspect quelconque d’une lieutenant-colonel n’ayant même pas pu s’élever au grade de colonel, au comportement d’un officier des services secrets soviétiques habitué à épier ses propres camarades, rancunier …ce petit personnage tel un Akaki Akakievitch, du Manteau de Gogol…”
et comment elle décrit “ce garde du corps du vingt-cinquième échelon dont la place est dans le cordon qui retient les foules quand passe le cortège des grands de ce monde, cet Akakii Akakievitch Poutine …” qui foule dorénavant “les tapis rouges des salles du trône du Kremlin. Comme s’il en était vraiment le maître.”
Journaliste à la Novaïa Gazeta, Anna Politovskaïa fut assassinée en 2006.
La Novaïa Gazeta, désormais muselée en Russie, a ré-ouvert un bureau en Lettonie.
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“the richest”, “the most beautiful”, ” the most powerful”; they are everywhere in newspapers, magazines, tv, films, series…
the oddest part concerning the “most powerful” is in reading how their justifications always rest on the same refrain of righting wrongs for “humiliations suffered”…when the humiliated ones are those they dominate, they attack, they use; perhaps this is why their speeches find such ready acceptance with those they truly humiliate and who recognize themselves only too well in these words, and truly believe (or pretend they do) that their oh-so-valiant-leader will right the world in their name…seeing how “powerful” he is…
Speaking of Putin, Anna Politovskaya wrote (I think Bulgakov would have appreciated) : “this typical Soviet KGB lieutenant-colonel, with the narrow provincial views, typical of a lieutenant-colonel, with the ordinary aspect of a lieutenant-colonel who hadn’t even managed to rise to the grade of colonel, with the behavior of an officer of the Soviet secret services used to spying on his own comrades, resentful…this small character like an Akaky Akakyevitch in Gogol’s The Coat…“
and how she describes this “body guard from the 25th echelon who should be among the cordon holding back the crowds when the procession of grandees goes by this Akaky Akakyevitch Putin”…who now crosses the red carpets on the Kremlin’s throne rooms. As if he were truly the Master.”
A journalist at the Novaya Gazeta, Anna Politovskaya was assassinated in 2006.
Now muzzled in Moscow, the Novaya Gazeta has re-opened an office in Latvia.