
valeurs. Même le mot paraît un peu ridicule et décati, le pauvre, obligé comme il est de partager sa signification entre cette notion de principes moraux essentiels, admirables et désirables et, par le biais même de l’idée du désirable, se trouve dévoyé vers des avoirs qui accaparent la notion de ce qui est le plus hautement désirable dans la vie. À l’arrivée, on se retrouve avec un mot vidé d’une grande partie de sa substance, au profit d’un fétichisme glorifiant des imbéciles en raison de leurs “valeurs” négociables en tout temps… y compris d’autres imbéciles qui n’ont que le mot à la bouche dans son sens premier, sans jamais en démontrer les effets concrets.
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Raison pour laquelle ce matin, au marché, j’ai choisi les fleurs illustrées ci-haut. Parce qu’elles sont vivaces, parce qu’en français, on les appelle des ‘gaillardes’ (en l’honneur du botaniste Gaillard) et que le mot me semble s’appliquer tout à fait à une amie locale, ainsi qu’aux deux femmes et trois enfants qu’elle accueillera chez-elle à partir d’aujourd’hui, jusqu’à…jusqu’à…comment savoir ?
Leur avion a dû atterrir à Paris depuis Bucarest au moment où j’écris ces lignes pour ensuite se retrouver sur un vol vers Toulouse; d’où quelqu’un les recueillera. Deux femmes, un garçon de dix ans, deux filles de dix et seize ans. Puisqu’ils transitent via la Roumanie, elles sont sans doute originaire du sud de l’Ukraine.
On leur laisse le temps d’arriver avant de les accompagner pour la ronde des paperasses à la préfecture d’Albi, et les offres de services divers, suivant leurs capacités et leurs désirs.
Quelques autres femmes et enfants sont attendus sur la ville. Le local de Volubilo leur sera ouvert comme lieu de rencontres, de cours de langue et d’activités accompagnées pour les enfants. Les plus jeunes se retrouveront dans une école où les enfants ont déjà été sensibilisés à la situation en Ukraine.

“jardins du vent” par des écoliers de l’école du quartier de Crins
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et moi et moi: traduction, écriture, cours de langues, le régime habituel.
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values. Even the word looks a bit ridiculous and time-worn, poor thing, obliged to share its meaning between that notion of essential, admirable and desirable moral principles and, through the angle of this very idea of the desirable, finds itself deviated toward fools that grab onto the notion of what is the hightest good desirable. Upon arrival, one finds one’s self in front of a word emptied of the greater part of its substance, to the profit of a fetishism glorifying fools because of their “values”, negotiable at all times… including other fools who constantly have the word in their mouth without ever demonstrating its concrete manifestations.
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Reason why this morning at the market, I chose the flowers shown in the illustration above. Because they are perennials (in French we say ‘vivaces’ which also means undying, enduring), and these particular perennials are called gaillardes in French, in honor of a botanist named Gaillard, but that word also means strong and lively but also to honor a local friend, along with the two women and three children she will be welcoming in her home as of today.
Their plane must have landed in Paris from Bucarest as I write this, prior to their flight to Toulouse, where someone will be picking them up. Two women, a boy of ten, and two girls, one aged ten and the other. sixteen. Since they are transiting through Romania, they are presumably from the southern part of Ukraine.
We’ll give them a chance to land before accompanying them through the paper trail rigmarole at the préfecture in Albi, and offers of various services, depending on their own desires.
A few other women and children are expected in this town. The space at Volubilo, a local people’s arts and crafts center, will be open to them as a community meeting place and space for language learning and arts and crafts activities for the children.
The younger ones will probably be attending a local school where the children have already been sensitized to the events in Ukraine.

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as for me: translation, writing and language classes, the customary routine