Dictons/Sayings

Il semblerait qu’il existe un site donnant “le dicton du jour”, mais il n’est pas “à jour” justement et, de toute façon, j’en ai un à l’esprit déjà. C’est celui concernant le fait de scier la branche sur laquelle on est assis et il m’est venu à l’esprit en lisant ce matin que la Russie avait commencé à couper les livraisons de gaz à la Pologne, et menaçait de faire de même à la Bulgarie. Comme le gaz livré à l’Europe constitue une source importante de devises, le geste apparaît davantage comme une manoeuvre maladroite qu’on pourrait aussi décrire comme celle de se tirer dans le pied. Mais nous n’en sommes pas à un étonnement près dans la “stratégie” du Kremlin.

Comme partie de cet arsenal, la façon dont Monsieur Poutine utilise le mensonge mérite une mention particulière. Non pas que la pratique du mensonge de propagande soit nouveau mais, étant donné les moyens d’information contemporains, les mensonges deviennent plus délirants, et servent deux objectifs – la propagande traditionnelle dirigée vers ses propres supporteurs et une manifestation flagrante de mépris pour l’ennemi, surtout lorsque celui-ci est parfaitement au courant de vos opinions et de vos buts. À titre d’exemple de ce mensonge à double usage: lors de sa rencontre avec le secrétaire-général de l’ONU hier, Poutine a décrit les massacres de Bucha comme étant des “provocations”. Il sait très bien que tel n’est pas le cas et que le “dogme” du Kremlin est parfaitement clair concernant les “punitions” à infliger aux ukrainiens. A tel point que Monsieur Poutine a décerné l’honneur convoité du titre de “Gardiens” aux unités russes présentes sur Bucha au moment des exactions commises.

Au lieu de gaspiller de la salive sur des postillons d’indignation, je crois que nous devons tout simplement accepter le fait que nous sommes en présence de l’évidence d’un mépris total du Kremlin pour toute chose et toute personne ne partageant pas ses vues, et reconnaître que nous avons à faire à une version surdimensionnée du genre d’éructations provenant de la Corée du nord, par exemple. Non pas pour les ignorer, bien au contraire, mais pas comme des obligations à se soumettre au chantage non plus.

The Guardian du jour contient un rapport (en anglais, évidemment) sur la traque de l’un des tueurs syrien d’al-Assad (la formation des troupes syriennes par le KGB et la Stasi remonte aux années soixante. Le KGB opère dorénavant sous le sigle de FSB). Ses éléments fondateurs reposent sur le mépris de l’autre et la déshumanisation et de la victime et de son bourreau, dans leurs formes les plus extrêmes.

Mais, comme il est dit dans les derniers mots de l’article en question, en parlant des gens qui ont risqué leur vie pour que la vérité soit connue: “Il y en a qui tiennent à faire ce qui est bien.”

Il y aurait de quoi faire de ces mots un dicton à large utilisation.

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Apparently there’s a website offering up the “saying of the day”, but it was not up to date in fact, besides which I already had one in mind. The one about sawing off the branch on which you are sitting came to me this morning as I read that Russia had begun shutting off gas delivery to Poland and was threatening to do the same to Bulgaria. Since the gas shipments to Europe are an important source of currency, the gesture appears more like an awkward maneuver one could also describe as shooting one’s self in the foot. But we are not short of surprises when it comes to the Kremlin’s “strategy”.

As part of the arsenal, Mister Putin’s use of lying is particularly noteworthy. Not because there’s anything new in lying for propaganda purposes but given contemporary means of information, the lies become more outlandish, serving a dual purpose – the traditional propaganda directed toward your own supporters and a blatant form of contempt for the enemy, especially when your views and aims are already fully documented. An example of this dual-purpose lie: in his meeting with the UN Secretary-General yesterday, Putin described the Bucha massacres as a “provocation”. He knows full well that is not the case and the Kremlin “dogma” is crystal-clear concerning the” punishments” to be inflicted on Ukrainian civilians. To such an extent that he even awarded the coveted title of “Guards” to units stationed in Buch when the exactions occurred.

Instead of wasting saliva on sputterings of indignation, I think we simply have to accept the evidence of the total contempt displayed by the Kremlin for anything and anyone outside its own views and recognize we are dealing with an oversized version of the spewings coming out of North Korea, for example. Not to be disregarded, by any means, but not to consider as obligations to submit to blackmail either.

In today’s edition of The Guardian: an account of the hunt for one of Al-Assad’s trained killers (the training of Syrian troops by KGB and Stasi forces goes all the way back to the 1960s .The KGB now operates under the initials of the FSB). Its main features rest on contempt for others and dehumanization of both the victim and the executioner, in their most blatant forms.

But as someone says in the final words in the article in speaking of the ones who risked their lives to make the story known: “Sometimes people just want to do the right thing.”

Words that could serve as a saying of wide distribution.

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