S’il faut en croire Monsieur Poutine et les « grands penseurs » dont il s’entoure, les ukrainiens méritent d’être punis pour avoir tourner leur dos à la Russie. Un peu comme un homme qui déciderait de « punir » une ex-compagne ayant choisi de poursuivre sa vie ailleurs.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là, car si on poursuit dans la logique faisant du passé historique et des interprétations qu’on en fait le dépositaire de la Vérité Éternelle, ceux qu’on appelait alors les vikings (venus d’Islande, notamment) seraient tout à fait en droit d’envahir la Russie et de la réclamer pour eux-mêmes, puisqu’au 9e siècle de notre ère, c’est de là que sont venus ces grands blonds aux yeux bleus dont certaines des descendantes russes font maintenant les cent pas sur les podiums des maisons de haute couture (ou s’en prennent à leur sac Chanel avec un taille-haie).  Leur cri de ralliement serait: La Russie appartient à l’Islande!

Quant à la « décolonisation » de l’Afrique par le biais de tueries aidées par les mercenaires russes du Groupe Wagner, le monde peut faire beaucoup mieux en terme « d’amitié entre les peuples ».

En attendant le prochain épisode des tartuferies verbales et des violences physiques, il nous reste à vivre, pendant que Monsieur Poutine et ses “grands penseurs” réfléchissent à ce qu’ils doivent faire maintenant – c’est eux qui ont menacé d’utiliser l’arme nucléaire, n’est-ce pas ? Ce qui devait réduire tous ces lâches occidentaux à la sujétion, oui ? Sans doute, mais comme le dit si bien “le maître” dans Le Maître et Marguerite de Boulgakov, le plus grand vice, c’est la lâcheté parce que tous les autres en découlent. Tous et toutes n’en sont pas atteints, la crainte étant une chose et la lâcheté quelque chose de complètement différent.

Il nous reste à vivre. Dans le présent avec tout ce qu’il implique.

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Comme bien d’autres gens, je suppose, je me suis souvent demandée comment j’aurais agi lors de la montée de l’influence d’Hitler sur la société allemande. Une question que je ne me pose plus beaucoup depuis que j’ai compris qu’alors, tout comme maintenant – et à moins que les événements n’aient une influence directe sur leur vie – les gens ont ‘d’autres chats à fouetter’, selon l’expression. Une telle avait des soucis avec son employeur; tel autre se cherchait un emploi; une relation amoureuse venait de commencer, une autre virait à la très énorme catastrophe; celle-ci venait d’apprendre qu’elle était enceinte; un parent s’inquiétait au sujet de son ado; un autre aidait un parent malade. et cetera. Alors, ce qui se passait de par le vaste monde, vous savez…

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D’ordinaire lorsqu’elle sort de chez-elle, ma voisine porte un foulard ou un voile gris, croyant peut-être qu’il se remarque moins. Ce matin, elle arbore un voile d’un rouge vif. Je choisis d’y voir un bon signe.

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If one is to believe Mister Putin and the « great thinkers » with whom he surrounds himself, Ukrainians deserve to be punished for having turned their backs on Russia. A bit like a man who would decide to « punish » a former companion who had chosen to continue her life elsewhere. 

But that’s not the end of the story, because if we continue in the logic that makes of the historical past and the interpretations we make of it the repository of Eternal Truth, those who were then called Vikings who had come from Iceland, notably would be entitled to invade Russia and to claim it for themselves, since in the 9th century, that is where those tall blonds with blue eyes came from, some of whose Russian descendants now traipse on the podium of fashion houses (or take to their Chanel handbags with shears). Their rallying cry would be: Russia Belongs to Iceland!

As for the « decolonization » of Africa through killings assisted by the  Russian mercenaries of the Wagner Group, the world can do much  better in terms of « friendship between the peoples »

While awaiting the next episode, the best we can do is to go on living, while Mister Putin and the “great thinkers” around him think about what they must do now – they’re the ones who threatened to use the nuclear weapon, yes? And that was supposed to cow all the Western cowards into subjection, yes? Yes but, as “the master” says in Bulgakov’s The Master and Margarita, cowardice is the greatest vice because all the others flow from it. Not everyone is subject to it, fear being one thing and cowardice, quite another.

The best we can do is to go on living. In the present. With everything it implies.

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Like many other people, I suppose, I’ve often wondered how I would have acted at the time of the rise of Hitler’s influence on German society. A question I no longer ask myself very often since the day I understood that then, just as today – and unless events had a direct influence on their life – people ‘had other fish to fry’ as the saying goes. This one had issues with her boss; that other was looking for a job; a love relationship had just begun, another was turning into a very huge catastrophe; this one had just discovered she was pregnant; a parent was worried about a teenager; another was helping a sick relative. et cetera. So whatever was happening in the big wide world, you know…

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Usually, when she steps outside, my neighbor wears a grey headscarf or veil, as if it might be more unobtrusive than a bright-colored one. Today, she’s wearing a bright red one. I choose to see this as a good omen.