L’article était très long; il était au sujet des programmes informatiques en train d’apprendre la rédaction à des logiciels ‘d’intelligence artificielle’ et, au bout d’un moment, j’ai commencé à me demander si l’article en question n’avait pas été ‘rédigé’ par un de ces programmes, justement – car, à lire les échantillons qu’offrait le journaliste en exemple, ma foi, c’était pas plus bête que bien des propos tenus par des humains en chair et en os, mais pas plus instructifs non plus. On me dira qu’il n’y a rien d’étonnant à cela puisque ces ordinateurs sont “nourris” avec toute la prose exceptionnelle qu’on peut trouver sur le www, alors, évidemment, les machines ne peuvent pas être plus brillantes que nous, même si elles peuvent facilement être tout aussi connes et ce, sans difficulté aucune.

Je me souviens qu’un prof de philosophie avait fait une conférence-canular un jour à l’Université Concordia de Montréal, en alignant ainsi des phrases à consonance vachement érudites dont la conclusion était aussi bidon que tout le reste; quelques-uns ne s’y étaient pas laisser prendre. Mais la partie qui fait peur ici, c’est que, franchement, on ne perçoit pas de différence sauf pour le fait que le tout ressemble à…à…un paquet de phrases qu’on pourrait lire, se déroulant vers l’infini quel que fut le sujet qu’on lui ait fait ‘ingurgité’.

Alors, qu’on ne me demande pas pourquoi, ‘vieux jeu’ comme je le suis, je préfère les livres imprimés…et mes cahiers dans lesquels écrire de ma propre main. Même si les livres et les cahiers se retrouvent vaporisés dans le néant – par négligence ou pour tout autre motif – au moins, tant que j’y suis et ma tête aussi, je conserve un minimum de contrôle sur ce qui se retrouve dans mon cerveau.

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les guerres se poursuivent; ici, nous profitons d’une petite accalmie d’inepties politiciennes pendant que Macron et Le Pen étudient leurs notes en prévision du ‘débat’ télévisé de demain soir. En Grande Bretagne, quelqu’un a tenté de contrer les notions de conspirationite mondiale en disant que “le monde n’est pas gouverné par des gens futés faisant des choses futées.” Boudu. Comme si nous ne l’avions pas déjà remarqué.

Nous sommes vraiment des formes de vie tout à fait bizarres. Si je croyais en la métempsychose version tibétaine, j’opterais de revenir sous forme d’arbre sans valeur économique au fond d’une forêt sans intérêt économique non plus.

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The article was very long; it was about computer programs teaching ‘artificial intelligence’ software how to redact and, after a while, I started wondering if the article itself had not been ‘redacted’ precisely by one of these programs – because, after reading a few of the samples offered up by the journalist as examples, quite frankly, they were no more idiotic than many a commentary by flesh and blood humans – but no more instructive either. You will tell me there’s nothing surprising about it since these computers are ‘fed’ all the exceptional prose one can find on the www, so, obviously, the machines cannot be any more brilliant than we are, even though they can easily be just as stupid without any difficulty whatsoever.

It reminded me of the philosophy professor at Concordia University in Montreal once giving a most high-sounding spoof of a conference, aligning most erudite-sounding sentences arriving at a totally nutoid conclusion; a few people had not been taken in by it. But the scary part here is that, honestly, there is no telling the difference except for the fact it all sounds like…like a bunch of sentences you might read, rolling on and on and on about whatever topic had been ‘fed’ into it.

So don’t ask why, being the “fuddy-duddy” that I am, I prefer reading printed books and writing with my own hand in a notebook. Even if the books and the notes all get vaporized into the void – through neglect or any other means – at least, while I’m still around and still have my wits about me, I retain some minimal control over what goes into my brain.

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the wars continue; over here, we have a brief respite from political ineptitudes while Macron and Le Pen study their talking points for tomorrow’s televised ‘debate’. In Great Britain, someone wishing to lay to rest the talk of global conspiracies attempted reassurance by saying “the world is not governed by clever people doing clever things.” Goodness. As if we hadn’t figured that out already.

We really are thorougly bizarre life forms. If I believed in the Tibetan version of metempsychosis, I’d opt to come back as an economically worthless tree deep inside a similarly economically valueless forest.