
Presque six ans – 64 mois, en fait – que je tiens ce blog. Apparemment, les personnes à qui je m’adressais, consciemment ou inconsciemment, sont partis voir ailleurs, ou consultent occasionnellement sans laisser trop de traces de leur passage. Je suppose que tout ça est “de ma faute” puisque je refuse de jouer le jeu des pseudo-amitiés et n’aspire pas le moins du monde à “développer ma marque”.
Le plus difficile en ce moment, c’est de supporter de la stupidité bureaucratique aux proportions stupéfiantes. Un seul exemple parmi tant d’autres: une enseignante locale, ayant mobilisé sa classe d’élèves de dix ans, les accompagnent à pied à l’endroit désigné pour le dépôt. Y arrive avec les enfants qui ont rassemblé des vêtements chauds pour les petits, pour se faire dire, devant les enfants “oh, nous avons déjà tous les vêtements qu’il faut, nous n’en acceptons plus.” Et refusent, littéralement, d’accepter les offrandes des enfants. Et qu’as-tu appris à l’école aujourd’hui, comme le chantait Pete Seeger à l’époque.
C’est à pleurer et je ne mentionne même pas le quart du dixième des imbécilités de ce genre qui donnent l’impression, non pas de se frapper la tête contre un mur, mais plutôt de se retrouver devant une masse épaisse et spongieuse qui n’offre aucune prise solide. Un de mes amis décrit le monde dans lequel nous vivons en ce moment comme une “technocrature” et vraiment, on a l’impression qu’on fait tout pour formatter l’esprit des gens pour répondre aux besoins des machines, et pas le contraire.
Non, je n’arrive pas à m’y faire et je ne vois pas pourquoi je devrais même le tenter.
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Almost six years – 64 months in fact – that I’ve had this blog. Apparently those I was addressing, whether consciously or not, have gone exploring elsewhere, or drop by occasionally without leaving too many tracks. I suppose all that is “my fault” since I refuse to play the games of pretend-friendship and have no aspiration whatsoever to “developing my brand”.
The toughest right now is dealing with bureaucratic denseness of stupendous proportions. One example among so many: a local school teacher, having mobilized her class of ten year olds, walks with them to the local depot for goods to be provided to Ukrainian refugees. Arrives there with the children who have gathered warm clothing for kids, only to be told, in front of the children “oh, we’ve got all the clothes we need, we’re not taking any more.” And the children see their offerings literally turned down. And what did you learn in school today, as Pete Seeger used to sing.
It’s enough to make you cry, and I’m not even mentioning a quarter of the tenth part of this kind of dunce-headedness that leaves you with the impression, not of hitting your head against a wall, but of encountering some thick, spongy mass on which you can’t get a solid grip. A friend describes the world we’re living in at the moment as a ‘technocrature” and truly, you get the sense people’s minds are being formatted to fit the needs of the machines, and not the other way round.
No, I can’t get used to it and can’t see why I should.