
C’est toujours instructif d’apprendre ce que les cavaliers de l’apocalypse traficotent avec l’argent des contribuables. Dans le nucléaire, par exemple. Après le largage des bombes nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, tout le monde est resté figé d’horreur, mais certains s’en sont remis plus rapidement que d’autres.
Les adversaires ont d’abord fait la course à qui aurait la plus grosse, la plus puissante, la plus destructrice. Pour l’heure, la Russie remporte la palme: sa “grosse” bombe est 3 000 fois plus puissante que les bombinettes de la 2e guerre mondiale. Trop puissante, en fait, pour ainsi dire inutilisable, sauf au livre des records Guinness. Alors, ce beau monde s’est mis à réfléchir; il fallait des bombes nucléaires moins dévastatrices; par exemple, des bombes qui ne tueraient “que” 90 millions de personnes. Beaucoup plus envisageable, non? Et ils le firent. Ces bombes existent. On en larguera peut-être une dans un territoire pas peuplé, question d’en faire la démonstration. Et ensuite…ben…euh…
Bref, nous en sommes là chez les grands esprits qui nous gouvernent. L’article est sur The New York Times, mais même un système de traduction automatique vous y donnera accès si vous ne parlez pas cette langue.
Dans une nouvelle que j’ai écrite hier à l’atelier d’écriture, un médecin en train de retirer des morceaux de shrapnel du visage d’une vieille femme dit: “tout ce qui reste d’humain chez les humains, c’est ce qu’ils ne peuvent pas déléguer à des machines.”
Evidemment, lorsque nous serons 90 millions de moins – et tous les autres contaminés pour une mort plus lente et douloureuse – il sera un peu tard pour y penser.
Comment faire pour arrêter ces folies ? Je ne sais pas: pour l’heure, tout ce que je sais, c’est qu’on ne les arrêtera pas en faisant semblant de ne pas savoir.
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It’s always most educational to learn what the horsemen of the apocalypse are up to with the taxpayers’ money. In nuclear matters, for example. After the dropping of nuclear bombs on Hiroshima and Nagasaki, everyone was frozen in horror, but some got over it more quickly than others.
Adversaries started on the race to who could claim the biggest, most powerful and most destructive. For the time being, Russia gets first prize: its “big” bomb is 3 000 times more powerful than those litle bomblets of the 2nd World War. Too powerful, in fact, making it practically unusable, except as bragging rights in the Guinness book of records. So, these fine folks got to thinking; they needed less destructive nuclear bombs; for example, bombs that would “only” kill some 90 million people. Much better worth considering, no? And they proceeded to make them. These bombs exist. Perhaps, as a demonstration, they’ll start by dropping one on an uninhabited zone. After that…uh…
In short, this is where things stand with the great minds that govern us. The article is in The New York Times.
In a short story I wrote at the workshop yesterday, a doctor is removing bits of shrapnel out of an old woman’s face and he says “the only part of humanity left in humans is what they can’t delegate to machines.”
Of course, once there will be 90 million less of us – and the others contaminated for a slower, more painful death, – it will be a bit late to think about it.
How do we stop the madness? I don’t know. I do know there’s no putting and end to it by pretending not to know.