Lundi 28 février 2022

rêve pour le moins étrange dans lequel quelqu’un se demandait quel était le premier mot prononcé par un lointain ancêtre qui n’aurait pas été au sujet de quelque chose de concret – objet, personne, animal, plante… Le premier concept ayant mérité l’honneur d’être reconnu et nommé. Le rêve posait la question sans y répondre. Chose certaine – et n’en déplaise à plusieurs – ce mot n’était certainement pas Etat.

*

Dans la catégorie “trouvons le positif où on peut”: j’ai trouvé encourageant hier de constater que deux des oligarques russes se sont publiquement déclarés contre la guerre déclenchée par Poutine. Trouver son réconfort chez Oleg Deripaska et Mikhail Fridman peut sembler grotesque, j’en conviens, mais taper ces messieurs au niveau du porte-feuille est certainement le seul argument qui compte pour une bonne partie de l’entourage de Poutine, en ce moment.

Certains se souviennent peut-être de l’incroyable mise en scène de Poutine, traitant Deripaska et les autres dirigeants d’une usine de ‘cloportes’ et intimant l’ordre à Deripaska de signer une entente avec les ouvriers de l’une de ses usines en grève. C’était en 2009. Certains prétendent que Deripaska s’était prêté au jeu. Peut-être. Mais l’humiliation laisse toujours des traces. Il n’y a qu’à voir les traces sur Vladimir Poutine, l’ancien agent de la KGB, à Dresde en 1989, brûlant des dossiers compromettants de la Stasi pendant que d’autres camarades fuyaient comme…comme des cloportes, sans doute.

Quant à Mikhail Fridman, né en Ukraine et l’un des grands bénéficiaires de l’effondrement bancaire de l’Union Soviétique, il a fait partie de la fine équipe finançant l’ultime campagne électorale de Yeltsin, celui qui se retira en nommant pour successeur un inconnu du grand public, du nom de Vladimir Poutine.

M’est avis que ça doit grouiller dans les coulisses.A savoir quelle est la marge de manoeuvre de Poutine, en matière d’autorité et de capacité à tenir les autres par le biais de menaces et d’intimidation, qui sait. Chose certaine, le plus délicat en ce moment est d’éviter que se mette en place une chaîne “logique” d’arguments débouchant sur une décision irrationnelle et connaissant la propension humaine à conduire des arguments logiques dans un entonnoir débouchant sur l’irrationel… on prend une profonde respiration et on aborde la dernière journée du mois de février 2022.

(Illustration: dans ce cas-ci, le concept à l’oeuvre s’appelle “confiance mutuelle née d’un régime rigoureux d’entraînement.”)

*

Odd dream, to say the least, in which someone wondered what had been the first word pronounced by a distant ancestor that wasn’t about something concrete – an object, person, animal, plant…The first concept deserving the honor of being recognized and named. The dream put the question without answering it. One thing is for certain – and despite how this may upset some people – that word was definitely not State.

*

Under the heading of “finding the positive where we can”: I found it encouraging yesterday reading that two of the Russian oligarchs were openly declaring themselves against Putin’s war. It may seem grotesque to find comfort in Oleg Deripaska and Mikhail Fridman, I agree, but hitting these gentlemen in the wallet is certainly the only argument that counts for most of those in Putin’s entourage at the moment.

Some may remember the incredible stage-managed incident when Putin called Deripaska and other leaders of a factory ‘cockroaches’, forcing Deripaska to sign a settlement with striking workers in one of his factories. This was in 2009. Some say Deripaska was in on the game and played along. Perhaps. But humiliation always leaves traces. One only needs to see the traces it left in 1989 on one KGB agent in Dresden, one Vladimir Putin, burning compromising Stasi documents while other comrades fled like…well, like cockroaches, really.

As for Mikhail Fridman, born in Ukraine, and a major beneficiary of the collapse of the Soviet Union’s banking system, he was among the merry band of brothers financing Yeltsin’s ultimate election campaign, following which the man named as his successor an unknown by the name of Vladimir Putin.

I bet there must be a lot of scurrying going on behind the scenes. As to what Putin’s room for maneuvering may be at the moment, who knows. But the greatest risk of all, at the moment, is the build-up of a “logical” chain of arguments leading to an irrational decision. Knowing human propensity for leading logical arguments into a tunnel of irrationality…one takes a deep breath and moves into the final day of the month of February 2022.

(Illustration: in this case, the concept at work is called “mutual trust based on a rigorous training regimen”.)

.

*

*

Leave a comment