je fais un arrêt au salon de thé (qui sert ici de café, le seul endroit remplissant cette fonction dans cette partie de la ville). Une séance plénière du “café du commerce” est en cours. Oui, la France a bien fait d’adhérer à l’OTAN. Non, c’est une connerie sans nom. Je me fais grâce, de même qu’ aux lecteurs/lectrices éventuel(e)s de rejouer ici la teneur des opinions des experts rassemblés dans cet espace d’un peu moins de 40 mètres carré. Le mieux que je puisse en dire, c’est que ça nous changeait des opinions concernant la prochaine élection présidentielle en France.

Quant à ceux/celles, ici et dans les journaux qui se demandent ce qui se passe avec ce bon vieux Poutine, je ne peux que recommander de se référer aux commentaires et aux actes du monsieur en question lors de son annexion de la Crimée en 2014. Sa “mission” est toujours la même. Elle n’est pas sur le point de changer, et dans sa stratégie d’occuper tout l’espace qui, de son avis, revient de droit à la Russie, tous les coups sont permis. Je ne sais pas s’il atteindra son objectif; chose certaine, on a affaire au même “bon vieux Poutine”, comme le signalait déjà en 2015, Fiona Hill et Clifford G. Gaddy dans Mr Putin Operative in the Kremlin (Monsieur Poutine, agent au Kremlin).* Leur analyse n’a pas pris une ride (ce qui n’est pas le cas du visage de ce monsieur, mais ça n’a rien à voir, autre que l’obsession de ce monsieur pour la chirurgie plastique.)

Quant à nos représentants de l’extrême droite, j’imagine qu’en dehors de ses déclarations publiques, Marine Le Pen doit être ravie du bloquage bancaire imposé à la Russie. Elle dont le parti doit au moins 10 millions d’euros aux banquiers russes, la voilà interdite de les rembourser. Mince, c’est vraiment la poisse…

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Hier, vers 15h30 notre heure, The Guardian publiait une photo d’un garde-frontière polonais guidant une colonne de femmes surchargées de bébés, d’enfants et de bagage vers la sécurité dans son pays. Plusieurs d’entre elles n’avaient certainement pas les documents officiels nécessaires, comme le reconnaissait d’ailleurs le gouvernement polonais. Mais l’heure n’était pas au pinaillage.

Je dois dire que le garde-frontière en question a bien fait de choisir ce métier plutôt que celui de soldat car, sur la même frontière polonaise, des hommes, des femmes et des enfants sont abandonnés à la mort. Pourtant, ils et elles ont eu à fuir des guerres et des désastres dans lesquels la patte de Poutine a laissé son empreinte – qu’on ne songe, par exemple, qu’à son soutien et son financement des massacres lancés par Al Assad contre les kurdes et autres habitants du territoire syrien.

Evidemment, l’accueil des réfugiés est une obligation morale. Ce qui vaut pour l’Ukraine vaut aussi pour les autres, non ? Et pourtant, au sud, la Grèce se charge de rejeter les demandeurs d’asile à la mer, après les avoir dépouillés et tabassés, tandis que cette même Pologne les pourchasse pour mieux les laisser crever de faim et de froid de l’autre côté de la ligne de démarcation.

De ça, il n’était pas du tout question à la séance plénière du café du commerce, ce matin. Je suppose que ça n’était pas à l’ordre du jour. Alors que ce que Fabius a dit un jour devant l’Assemblée nationale en 2009, de l’erreur que constituerait une adhésion à l’OTAN, alors là…! C’était, de toute évidence LE sujet chaud d’un débat crucial.

*Fiona Hill, Clifford G. Gaddy, Mr. Putin Operative in the Kremlin, Brookings Institute Press, Washington D.C. 2015

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I stop in at the local tea room (which functions as a coffeehouse here, the only one serving this purpose in this part of town). A plenary session of the pub-roundup was under way. Yes, France had done the right thing in joining NATO. No, it was the stupidest move in the country’s history. I spare myself, as well as any eventual reader a replay here of the opinions of the experts assembled in that space of a bit less than 40 square meters. The best I can say about it: it was a change from opinions concerning the upcoming presidential election in France.

As for those over here and in the papers wondering what has happened to the ” good ol’ Putin” we once knew, I can only recommend that they refer back to the man’s comments when he proceeded to the annexation of Crimea in 2014. His “mission” is still the same. It isn’t about to change and since his strategy rests on re-occupying all the space he considers as belonging to Russia, by right, every tactic is allowed. I don’t know if he’ll succeed; what’s certain is that we’re dealing with the same “good ol’ Putin” as ever, as indicated already in 2015 by Fioni Hill and Clifford G. Gaddy in Mr Putin Operative in the Kremlin *; their analysis has not taken a single wrinkle (which is not the case for Mr. Putin’s face, but that has nothing to do with anything other than the man’s obvious obsession with plastic surgery.)

As for our extreme right-wingers, I suppose that outside of her public comments, Marine Le Pen must be delighted by the banking freeze imposed on Russia. She whose Party owes at least 10 million euro to Russia finds herself unable to pay back her debt. Damn, now isn’t that annoying…

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Yesterday afternoon, around 3:30 PM local time, The Guardian published a photo of a Polish border guard leading to safety out of Ukraine a column of women overloaded with children, babies and luggage. Several of them probably did not have the required official documents, as the Polish government acknowledged. But now was not the time for the piddly stuff.

I must say this border guard chose the right career path because, on this same Polish border, men, women and children are left to die. And yet, they were fleeing wars and disasters, some of which bear Putin’s fingerprints – if only, for instance, his support and aid to the massacres launched by Al Assad against Kurds and the other inhabitants on the Syrian territory.

Of course, welcoming refugees is a moral obligation. What is true for Ukraine is true for others, no? And yet, in the South, Greece shoves asylum seekers back into the sea, after stripping them of their belongings, this same Polish government hunts them down, and leaves them to die of cold and hunger, just beyond the demarcation line.

On this topic, not a word was raised at this morning’s plenary session of the pub-roundup over here. I guess the topic wasn’t on the agenda. But what one Fabius had to say to the French National Assembly about staying out of NATO in 2009, man, now that seemed like THE crucial item in a very hot debate indeed.

*Fiona Hill, Clifford G. Gaddy, Mr. Putin Operative in the Kremlin, Brookings Institute Press, Washington D.C. 2015